J'AI PERDU MON CORPS (Jérémy Clapin)

Dans un laboratoire une main coupée attend d’être disséquée. Reprenant vie, elle s’échappe et part à la recherche de son corps. Vaillamment elle va affronter de nombreux dangers, entre autres voitures, métro, pigeons et rats particulièrement menaçants.

En parallèle Naoufel, un jeune livreur de pizzas, passionné par les sons et sur lequel le sort s’acharne depuis l’enfance, fait la connaissance, un soir et par interphone interposé, de Gabrielle, une bibliothécaire dont il tombe amoureux.

Adapté de Happy hand , un roman de Guillaume Laurant (scénariste de Jean-Pierre Jeunet), J’ai perdu mon corps est le 1er long métrage de Jérémy Clapin. Le film est produit par Marc du Pontavice, créateur des Zinzins de l’espace et d’Oggy et les cafards. Succès mondiaux depuis des dizaines d’années et permettant aujourd’hui à Du Pontavice de financer sur fonds propres des productions d’animation tranchant radicalement avec la majorité de la production.

Si la B.A ou le résumé paraissent obscurs, le film est au contraire d’une limpidité à toute épreuve. Doublé d’une animation très sobre tout en jouant habilement de multiples techniques, J’ai perdu mon corps est un petit bijou qui m’a totalement conquis.

Ce renversement de postulat (la main qui cherche le corps et non l’inverse)
Cet appendice, symbole du touché, qui devient le centre de la mémoire
Cette beauté des images, cette manière de fusionner le terrien, l’aérien et le spatial (la scène du périphérique)
Cette poésie incrusté dans chaque plan et scène qui va jusqu’à convoquer tous les sens (la scène de l’interphone)
Cette putain de mouche !
C’est perpétuel changement de style narratif et visuelle allant d’un récit classique à la mise en scène d’un jeu de plate-forme brillant (quelques part, j’ai fortement pensé à Limbo et Inside)
Ce doublage de très grande qualité
Cette fin, classique, mais tellement brillante
Cette universalité totale du propos

Etc.

Quel film incroyablement merveilleux. Foncez le voir