Je suis scénariste amateur, comment me faire embeaucher ?

Bonjour, je m’appelle Neil, c’est mon pseudo.

Je suis scénariste amateur mais je ne sais pas comment je devrais faire pour me présenter à une maison d’édition française. Auriez-vous des conseils, des infos à me donner ? J’ai écrit un scénario complet et j’ai choisis mon éditeur. J’ai beaucoup de connaissance en terme de manga mais peu d’expérience.

Je sais très bien comment ils font au Japon mais je sais aussi qu’en France, toutes les éditions sont différentes. Je n’ai pas bien compris leurs règles.

Je pensais qu’il valait mieux présenter un manga terminé sur l’encrage mais je sais que les amateurs qui veulent faire des duos essaient de se contacter via les forums. Ne savant pas quoi faire, j’ai préféré écrire mon idée pour me permettre de mieux me préparer, de cette manière j’espère pouvoir réaliser correctement des story-board à ma manière.

Mais voila, les mangas terminés sont les bienvenue, les auteurs solo aussi, mais les duo de mangaka en France c’est un tout autre problème…
Ankama par exemple, ils recrutent des scénaristes français pour de l’international et pour du Made In France, non ?

A votre avis, comment devrais-je m’y prendre ? Devrais-je tenter ma chance en envoyant un scénario sous Word et des story-board en plus, à une édition ? Que feriez vous à ma place ? Merci infiniment pour vos réponses.

Alors, je ne suis qu’un lecteur, mais j’ai deux conseils à te donner :

  1. lis les excellents Manuels de la BD de Monsieur Lainé, où tu trouveras des réponses à tes questions.
    les-manuels-de-la-bd-jean-marc-laine-sylvain-delzant-t38576.html?hilit=manuels
  2. évite de faire des fautes dans un titre (et c’est l’expérience qui parle, crois-moi :mrgreen: )

J’espère avoir fait avancer le sujet. Bon courage

[quote=« soyouz »]Alors, je ne suis qu’un lecteur, mais j’ai deux conseils à te donner :

  1. lis les excellents Manuels de la BD de Monsieur Lainé, où tu trouveras des réponses à tes questions.
    comics-sanctuary.com/forum/l … it=manuels
    2. évite de faire des fautes dans un titre (et c’est l’expérience qui parle, crois-moi :mrgreen: )

J’espère avoir fait avancer le sujet. Bon courage[/quote]

Jouer sur l’originalité, ça peut payer.

même si tu n’as pas de dessinateur, monte un dossier.

C’est à dire :
Format (Si c’est du manga, « manga » en « tant de tomes », et le genre « shonen », « seinen », « fantastique », « baston » ou quel que soit le genre)
Pitch (ton concept en deux lignes)
Synopsis (le premier album en une page)
Fiches perso (quelques lignes sur chacun, pour le situer)
Des pages de script dialogué et découpé, suffisamment pour que l’éditeur puisse voir comment tu maitrises ta narration et ton récit.

[quote=« Nikolavitch »]même si tu n’as pas de dessinateur, monte un dossier.

C’est à dire :
Format (Si c’est du manga, « manga » en « tant de tomes », et le genre « shonen », « seinen », « fantastique », « baston » ou quel que soit le genre)
Pitch (ton concept en deux lignes)
Synopsis (le premier album en une page)
Fiches perso (quelques lignes sur chacun, pour le situer)
Des pages de script dialogué et découpé, suffisamment pour que l’éditeur puisse voir comment tu maitrises ta narration et ton récit.[/quote]

Pour info pour notre cher ami Aerobin, Nikolavitch sait de quoi il parle puisqu’il est aussi scénariste

[quote=« Blackiruah »]
Pour info pour notre cher ami Aerobin, Nikolavitch sait de quoi il parle puisqu’il est aussi scénariste[/quote]

va falloir que j’aille remettre le nez dans la base, il manque une foultitude de trucs, là.

[quote=« Nikolavitch »]

[quote=« Blackiruah »]
Pour info pour notre cher ami Aerobin, Nikolavitch sait de quoi il parle puisqu’il est aussi scénariste[/quote]

va falloir que j’aille remettre le nez dans la base, il manque une foultitude de trucs, là.[/quote]

Pour la traduction c’est clair, autre soucis, les fiches BDS et CS étant séparées, ça réduit aussi^^

[quote=« Nikolavitch »]

[quote=« Blackiruah »]
Pour info pour notre cher ami Aerobin, Nikolavitch sait de quoi il parle puisqu’il est aussi scénariste[/quote]

va falloir que j’aille remettre le nez dans la base, il manque une foultitude de trucs, là.[/quote]

Merci beaucoup mais je pense avoir déjà fait tout ça à l’avance.

Il n’y a que l’orthographe et quelque détail sur la description qui sont à améliorer.

Nikolavitch Senseï ^^ vous pourriez me parler un peu plus de vos expériences ?

Comment avez vous fait pour vous faire recruter ?

J’ai rencontré les gens. discuté avec les gens. Et un truc qui a aidé, c’est que je me suis placé comme traducteur à un moment donné. Du coup, j’étais à pied d’oeuvre, à fréquenter les maisons d’édition en tant que professionnel, même si ce n’était pas du scénario.

Après, mon premier scénario publié professionnellement, c’était chez un petit éditeur indépendant. Les suivants, ça a été chez l’éditeur pour qui je traduisais, dans une revue. ça m’a permis d’apprendre le métier sur le tas (je savais déjà plein de trucs, mais quand on a le bouquin en main, et qu’on se reprend le courrier des lecteurs dans la tête ensuite, on apprend plein de trucs, y compris à se tanner le cuir).

Le gros problème, dans ce métier, c’est qu’on ne prête qu’aux riches. Un dessin, on voit tout de suite s’il est bon ou pas. Un scénario, il faut passer une heure dessus au moins pour voir s’il est bon (s’il est très mauvais, trois à quatre minutes suffisent). Du coup, les éditeurs auront tendance à faire confiance à des gens dont ils ont déjà vu le boulot publié (peu d’éditeurs ont le temps de passer une heure sur un scénario d’inconnu, hélas).

bien entendu, ça aide d’avoir rencontré un dessinateur qui puisse mettre en forme le scénar. et ça permet d’apprendre la partie la plus dure du boulot : gérer la façon dont le dessinateur va s’approprier l’histoire au risque d’en faire autre chose.

Après, un conseil : se tanner le cuir. très important. Même au bout de quinze ans de métier, et avec une quinzaine d’albums au compteur, dont un certain nombre diffusés internationalement, je me reprends les trois quarts de mes idées dans la gueule. Et pas les plus mauvaises. Celui qui réussit, dans ce métier, c’est celui qui apprend à durer malgré tout.

Ouah, merci infiniment pour m’avoir fais part de vos informations.

Je pense qu’elle me seront utiles lorsque je serais sur le terrain.

Dans ce que vous m’avez dit, ce qui m’inquiète particulièrement c’est la partie la plus dure comme vous dites : « gérer la façon dont le dessinateur va s’approprier l’histoire au risque d’en faire autre chose. »

En fait, je pense avoir toutes les idées nécessaires pour la construction mais j’ai trop peur de ne pas pouvoir trouver le dessinateur qui me corresponde. Il faudra que je trouve le bon, c’est le plus dure. Ensuite, il faudra que je m’assure que je lui corresponde aussi. Il faudra faire de multiples choix sur l’évolution et sur la progression de l’histoire et pour cela, il faudra créer une entente.

Je pense que le scénariste ne devrait pas sur-estimer son dessinateur. Tout est question d’assurance et de concordance. Il faut se mettre à la place de l’autre.

Qu’en pensez-vous ?

c’est des successions de compromis. Et dans l’histoire, il y a toi, le dessinateur, et le projet.

toi et le même dessinateur sur un projet différent, ça peut ne plus coller (ça m’est arrivé aussi).

après, il faut se réserver la possibilité d’être agréablement surpris. 9 fois sur 10, ce que rendra le dessinateur ne correspondra pas à ce que tu avais en tête (mais correspondra quand même à ce que tu avais écrit dans le scénar). après, la surprise peut aller dans le bon sens ou dans le mauvais. et dans le deuxième cas, faut arriver à s’expliquer, quitte à apprendre à affiner le script, à donner plus d’indications.

Vous expliquez vraiment bien. Je pense avoir tout compris.

Parfois il faut savoir accepter, parfois il faut savoir refuser, sans devoir mètre l’idée en péril. Dans le cas des surprises, le dessinateur peut faire du bon travail sur les parties sur lesquelles il est plus à l’aise. Dans le cas inverse, c’est le scénariste qui doit improviser pour affiner son script, il doit s’adapter au fur et à mesure au style imposé et limité du dessinateur.

C’est bien cela ? Pour le moment je n’en suis pas encore à ce stade mais si je ne fais pas attention à me préparer à toutes ces éventualités et à tous ces choix à faire je risquerai de faire quelque chose de trop éloigné du concept.

Mon premier chois à faire c’est la sélection du dessinateur : Mais ce dessinateur sera-t-il français ou étranger. Je dois savoir comment l’édition pourra m’aider à choisir. Je dois savoir s’ils préféreront que je choisisse mon dessinateur à l’avance avant de présenter mon script. C’est à ce moment là que me vient cette question :** Qu’est-ce que je dois choisir en premier entre l’édition et le dessinateur ?** C’est mon premier problème.

Si je crée un duo se sera plus facile de choisir l’édition ensuite. Si je présente mon script à l’édition pour qu’elle m’aide à trouver un dessinateur, je pourrai mieux choisir ce dessinateur. La deuxième option offre plus de possibilité. Mais dans les deux cas, je vais devoir me décider à accepter l’offre que l’on me fera. Imaginez que je refuse une offre, dans ce cas là, le projet échoue. Imaginez que j’accepte une offre, au final je vais me rendre compte que je n’aurai pas du accepter.

Je crains donc de devoir regretter mes choix et je crains aussi le fait de devoir faire avec. Si je refuse une proposition, je n’aurais probablement pas de deuxième chance. Si j’accepte une proposition, j’aurais beaucoup de chance mais ensuite comment ferais-je pour gérer ?

Dans les deux sens il y aura des avantages et des inconvénients.

on finit toujours par regretter la moitié de ses choix. mais c’est comme ça qu’on apprend.

mon conseil, en début de carrière, trouver d’abord un dessinateur (y en a plein les festivals et les blogs et les forums), constituer une équipe, la roder (avant d’attaquer le gros projet, se faire un ou deux récits courts, quitte à les publier sur un blog et à voir les réactions) et là, seulement, aller voir les éditeurs.

après, j’ai cru comprendre que tu cherchais à faire du manga. pour en avoir tâté aussi, je peux t’assurer que c’est casse gueule, le marché pour du manga fait par des français est quand même assez étroit, et les éditeurs assez frileux. raison de plus pour arriver avec un projet bordé et une équipe déjà un peu rodée.

Alors la meilleure chose à faire se serait que je fasse une œuvre française ?

Peut être que la meilleure solution serait que j’écrive un scénario et que je le propose à un amateur ou à un auteur français professionnel.

De cette manière je pourrais faire mes preuves, et ensuite, une fois le projet publié, je pourrais essayer de postuler pour l’international.

Serai-je donc trop ambitieux ? L’idée de l’international m’est venue après avoir lu les mangas d’Akiba, le magazine qui recrutait autrefois des scénaristes français pour les faire travailler avec des dessinateurs japonais.

J’ai appris tardivement que ce magazine s’était arrêté et je ne savais pas si l’édition continuait malgré tout à recruter des nouveaux scénaristes français. J’aimerais tenter ma chance mais je ne dispose d’aucune information sur les véritables règles, les consignes données sont très floues en France.

Tente ta chance, de toute façon. Mais essaie aussi d’autres formats.

D’accord je vais essayer de préparer plusieurs idées pour toute éventualité.

Merci beaucoup à vous.

Si quelqu’un d’autre dans ce forum a envie de s’exprimer pas de problème, dites ce que vous avez à dire, je vous en serais très reconnaissant.

Alors, je suis dans une situation similaire, mais quelques étapes plus loin: J’ai écris un scénar (one shot franco belge), j’ai monté un dossier solo (je me suis fié au cahier des charges donné par delcourt sur son site: editions-delcourt.fr/specia … ier_bd.php) j’ai massivement diffusé le truc, et j’ai eu 5 réponses négatives dont une personnalisée. je m’estimes chanceux dans la mesure ou j’ai eu des réponses et j’ai récupéré mes dossiers…

Suite à cela, j’ai retravaillé mon scénar, j’ai écumé les forums, et j’ai rencontré une dessinatrice de talent, avec qui on a encore retravaillé le scénar, et avec qui on monte un nouveau dossier. On bosse lentement parce qu’on est loin l’un de l’autre, mais on avance. On espère aboutir à quelque chose.

Mon conseil, c’est de ne pas désespérer et de trouver quelqu’un avec qui bosser. J’ai du rencontrer environ 10 personnes qui m’ont toutes fait des faux plans dès qu’il fallait s’y mettre, mais la onzième fut (je l’espère) la bonne.

N’hésite pas à retravailler ton matos, à écouter la personne avec qui tu bosseras. Grace aux idées de ma dessinatrice, j’ai grandement modifié mon scénar, et il n’en est que meilleur.

Pour moi, c’est une chemin long, sinueux, mais franchement, chaque étape est valorisante.

C’est pile ce que j’appelle la phase « tannage de cuir ». Le moment où on se reprend tout dans la gueule sans explications. C’est là qu’il faut s’accrocher, en fait.

ouais, quand j’ai reçu les lettres de refus, j’avais envie de brûler mon pc et de changer de passion, mais l’arrivée de la dessinatrice m’a remotivé.

Ha, d’accord, cette semaine j’ai pu discuter avec pas mal de personne, des auteurs français, des éditeurs, des amateurs et des lecteurs.

Voici ma conclusion : Postuler pour l’international ou présenter un gros projet complexe, c’est extrêmement risqué.

Selon eux la meilleure option serait d’abord de faire un projet national.

Je devrais donc écrire un scénario plus simplifié, je devrais écrire une nouvelle idée de zéro pour la présenter à un dessinateur français.

Ou alors je devrais lui présenter le scénario que j’ai prévu.

Franchement je sais à quel point ce métier est extrêmement difficile, que ce soit en France ou au Japon, mais je ne me laisserai jamais abattre. Je pense qu’il faut toujours avoir des idées de coté, des alternatives.