JEHANNE (Paul Gillon)

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Reprenant l’histoire de notre fameuse Jeanne d’Arc, et réinterprétant à sa sauce cette page légendaire du roman national, Paul Gillon raconte le parcours de la jeune bergère (une « agnelle », comme il l’écrit) qui part prendre les armes afin de couronner le roi.

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Comme toujours, Gillon, alors en pleine maturité de son trait, fait preuve de maestria. Son dessin réaliste est à l’apogée, et ses cases muettes font ressortir l’influence de dessinateurs classiques de la bande dessinée américaine, Alex Raymond en premier. L’ensemble est parfois plus illustratif que narratif, mais quelle élégance dans le trait.

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Gillon choisit de raconter son histoire dans un français suranné (à l’image de la graphie « Jehanne »), empli de mots anciens afin de donner à son album une petite tonalité vaguement médiévale. Il s’en sort plutôt bien, la lecture adoptant un rythme plus indolent, plus guindé, mais qui au final sert le récit.

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Le premier album, sorti en 1993, comporte 52 planches et le récit s’arrête alors que Jehanne vient de rencontrer, à tous les sens du terme, Gilles de Laval, Chevalier Baron de Rais. Il faudra attendre 1997 pour qu’une intégrale, retitré Jehanne la Pucelle, permette de lire l’ensemble de cette évocation historique aux contours coquins.

Jim

Une bd de cul avec Jeanne D’Arc…

Cette bd m’avait mis mal à l’aise…

Bon, après, le cul (et le reste), c’est pas non plus super prédominant dans le récit. C’est d’ailleurs assez bien joué, je trouve, de la part de Gillon. C’est pas « allez, je fais un boulard avec la Pucelle au milieu ». Au contraire, le trouble de la sensualité participe de la définition du personnage, comme un contrepoint à plein de choses (la guerre dans un rapport eros / thanatos, bien sûr, mais aussi le rapport aux puissants, le rang social, l’androgynie et le déguisement…).
Quelque part, c’est moins gratuit que dans certaines scènes des Léviathans, voire même de La Survivante (où le cul comme cri de frustration est logique dans le premier tome mais forcé dans ses suites).

Jim

"Notre-Dame de Paris"du même auteur,c’était cool aussi.