JOUR J t.1-50 (Duval, Pécau, Blanchard / Buchet, Séjourné, Calvez, Wilson, Mr Fab, Gess, Damien, Kovacevic, Kordey, Emem, Maza, Denys, Guéra, Fafner, Pilipovic, Farkas, Yana, Dim D., Ponzio, Aleksic, Brada, Bianchini, Arlem)

Ah, oui, quand même… Dans le genre « tendre l’autre joue », on fait mieux… C’est carrément « out of character », là.

Si, si, c’est bien l’origine de l’expression : Ponce Pilate se lave les mains du sang (au sens figuré : comprendre « de la condamnation ») de Jésus. Il n’en assume pas la responsabilité, qu’il juge être celle de la foule.

Ça, c’est assez probable, quand on voit qui était à bord : c’était rempli de beaucoup des « grands » de ce monde.

Tori.

Oui, ma femme m’a dit la même chose.

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Et si le SFIO avait engagé un tueur à gage pour s’occuper de l’assassin de Jaurès ? Une fois le forfait effectué, d’autres meurtres suivent en plein cœur de Paris …

Retour à Paris, donc, pour ce récit qui est un polar mâtiné politique. J’ai bien aimé ce récit, lu d’une traite également, et assez rapidement. Le grain de sable est ici mineur face à l’Histoire, mais qu’importe, une fois qu’on part du principe qu’on a un polar, on suit la ligne (qui pourrait être adapté en film). Le format de 56 pages laisse une enquête peut être un peut courte, mais plutôt bien amené, et qui apporte de très sympathiques dialogues au sein de l’équipe de police (c’est vraiment la partie sympa, c’est assez bon enfant). Les personnages sont efficacement caractérisés, l’enquête suit son cours sans qu’il y ait besoin d’en faire quelque chose d’alambiqué … un polar classique, efficace, qui se déroule dans les années 30. Les retours en arrière sont bien amenés, l’histoire de Villain est bien retravaillé entre la réalité et les exactions du tueur. J’aime aussi beaucoup la fin … tout cela pourrait être adapté en film, ça pourrait apporter quelque chose pour la partie enquête.
Les clins d’œils sont sympa, même si je ne comprends pas la présence d’un Gordon Stewart Northcott … y a un truc qui m’échappe.

Séjourné s’était déjà occupé du tome 2, et je dois dire qu’avec ce tome-ci, il a monté la barre bien plus haut. C’est magnifique. Y a pas grand chose à dire, c’est très joli. Il assure une partie de la colo, donc je ne sais pas si c’est ça qui joue, mais là aussi, c’est du bel ouvrage. Il se fait aussi plaisir en imitant des têtes connus pour ses flics, c’est plutôt rigolo et pas gênant du tout !
Ah, et le lettrage est très bien calibré.

Peut être pas l’album le plus dense, mais efficace dans son genre. Et la petite lettre d’information en fin d’album, en marge de l’histoire apporte un cachet réaliste supplémentaire à ce « Et si ».

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Meuh non…
C’est le Jésus luttant contre les marchands du temple, mais qu’on aura fait un peu trop chier, un peu trop longtemps.
:wink:

Jim

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Donc, les Américains ont décidé de venir nous donner un coup de main en Indochine, et ils n’y sont pas aller avec le dos de cuillère : bombe A. Forcément, ça n’a pas trop plu aux Chinois, et une tension se crée entre les deux pays, si bien que les anti-chinois sévissent dans les communautés asiatiques américaines. Un maccarthysme se développe contre le péril jaune …
Voilà le contexte dans lequel va évoluer le minable détective privé Ivory, au service de la jeune Wu, qui lui demande de retrouver son père disparu …

Les auteurs nous livre ici un polar façon Chandler (d’ailleurs, il y a une blagounette à ce sujet dans les dialogues et c’est presque à ce moment-là que la narration introspective classique de ce genre passe quasiment qu’à des dialogues). Donc, là, on a vraiment tous les ingrédients d’une histoire qui sent pas bon et qui monte assez haut, et les auteurs ne perdent pas de temps à nous faire croire le contraire (et le salaud « politique » de l’affaire, on le voit bien dès le départ, l’autre salaud, on le voir venir juste avant la révélation), tout en ménageant quand même un bon suspens et quelques retournements de situation. J’ai trouvé justement que le scénario n’était pas bourrin (d’ailleurs, le politicard n’arrête pas de le dire), et que les auteurs utilisaient un bel ensemble de politique, de magouille et de social dans cet intrigue très, très américaine. Donc, là, je trouve que c’est complétement dans le ton du pays et de sa « culture ». Et dans cette histoire, la bombe A finira par avoir un impact politique, mais ça, je ne vais pas vous le dire, c’est dans l’intrigue.
J’aime aussi beaucoup la fin, non dénuée d’humour vache.

Alors je ne connais pas le dessinateur Denys, qui a œuvré sur quelques séries et aussi sur des séries chorales (comme Jour J). Belle ambiance, je trouve qu’il tient vachement bien ses perso au niveau de l’expression du visage, on n’est pas surpris par leur jeu, c’est ce qu’on attend en quelque sorte. Mais c’est bien fait, c’est clair, la narration est fluide, les perso sont vivants, il y a juste ce qu’il faut comme détails (pas de surcharge, mais on n’est pas floué sur la marchandise). Y a peut être un perso secondaire qu’il tient moins bien au niveau du visage (que je croyais typé asiatique au départ, mais finalement non, j’ai l’impression).

Donc, un bon album bien construit, pas le plus « et si » du lot, mais qui tient bien le genre de l’intrigue.

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Il a dessiné District 77, un polar fantastique au Lombard, ainsi que le tome de Sept écrit par Blengino : Sept Survivants.

Jim

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Jour J 22 : l’empire des steppes / Jour J 24 : Stupor Mundi : et donc, finalement, Ögedeï ne succombe pas d’un delirium tremens (enfin, visiblement, Duval et Pécau apporte une autre cause possible) en 1241, et donc les Mongols continue leur avancer encore plus à l’ouest en Europe … et achève la ville de Rome. Les chrétiens de tous pays et de tout bord commencent à avoir les pétoches et tentent de s’organiser … parallèlement, deux moines font le voyage jusqu’à la capitale mongole pour rencontrer le Khan …

Excellent diptyque où j’ai appris un tas de choses (et pourtant, je n’ai fait que survoler mes recherches parallèles - et c’est là qu’on voit qu’à l’école, on a juste de survoler encore plus. J’ai adoré en appendre autant sur les Mongols). Les auteurs nous parlent des religions et de leurs différentes factions, ils nous font voyager, et ils sont vachement bien documentés (j’ai pas tout vérifier parce que je leur fais confiance, mais arriver à accorder tout ça dans leur scénario, chapeau). Gros plaisir j’ai pris à lire ces deux albums, aux ambiances diverses.
Dans le premier, on a une partie qui concerne le voyage (mouvementée quand même) des deux moines et dans le deuxième, on est dans le camp d’une énorme garnison où toutes les armées d’Europe (excepté celle de Frédéric II) convergent, et donc forcément, ça se chamaille. Au milieu, il y a un combattant-mercenaire (l’un des perso principaux), une sale gueule qui connait bien les Mongols et qui a compris leurs méthodes de combat et que donc personne n’écoute. Il y a beaucoup de détails, d’information en tout genre dans ce premier album, on sent que les auteurs savent qu’ils ont le temps de faire cela (et ce n’est pas plus mal, ça enrichit énormément le récit), même s’ils finissent tambour battant le 1er opus.
Le deuxième tome est plus rapide, et pourtant, il a plus de pages. Il y a beaucoup plus d’action, de péripéties également, l’un des moines et le guerrier (quasi immortel celui-ci) font le chemin inverse du tome 1.
La politique et les querelles religieuses de l’époque sont bien présentes, ça fourmille d’informations à défaut de têtes connues, cette fois-ci. Sans faire ombrage à l’histoire.

Le premier tome est réalisé par RM Guéra (ouaip, celui de Scalped). Moi, j’aime bien son style, ça fourmille de détails, il y a pas mal de plans larges, ça vit pas mal au sein des pages. Le lettrage me rappelle celui de Wilson.
Le deuxième tome est réalisé par Kordey, donc il y a quand même un écart de style. Cela dit, les deux s’en sortent pour ce qui est de rendre les gens crasseux.
J’ai bien aimé les deux. J’ai trouvé Kordey plus fin que sur le tome 15 (cette fois-ci, c’est Fernandez qui assure la couleur, sur les deux tomes d’ailleurs). Le guerrier est beaucoup fou furieux sous ses coups de crayons, sa gueule est plus exagéré (faut dire qu’aussi, il perde des chicots en route). C’est peut être aussi moins chargé que dans le tome 15 et peut être moins de détails qu’avec Guéra, cela dit, on n’a pas l’impression de manque. Le mouvement est bien là, la preuve étant les combats au poing que l’on peut voir plusieurs fois dans l’album.
Le bullage reste trop gros, quand même. Dommage.

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Je l’avais feuilleté, celui-là : qu’est-ce que c’est calme, voire plat, par rapport à ses productions américaines.

Jim

Possible (si je comprends ce que tu veux dire). Après, c’est le récit qui veut ça. ça s’accélère vraiment sur la fin.
Et est-ce qu’il n’a pas un style plus brut pour le marché américain ?

Moins de cases, c’est une évidence (c’est lié au format). Mais souvent aussi, on est plus près des personnages, donc plus de gros plans ou de plans américains. Le franco-belge affectionne davantage les plans éloignés.

Jim

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Et donc, quand César a voulu se venger des pirates ciliciens qui l’avaient enlevé, il n’a pas pu tuer l’un de leur chef. Et donc, par vengeance, ce même Cilicien, 5 ans plus tard, n’accepte pas le marché du propréteur de Sicile, Caius Licinus Verres, et reste sur sa parole donnée à Spartacus (et c’est là le grain de sable), et transite l’ensemble des esclaves révoltés vers la Sicile. 13 ans plus tard, par le plus grand des hasards, c’est ce même César qui est chargé de redonner la Sicile à Rome …

Retour au péplum, mais de bien meilleure facture au niveau du récit que pour le tome sur Jésus. Pas de temps mort, mais pas de sentiment de précipitation ou de trop peu. C’est bien dosé, bien référencé pour que ça prenne encore plus un côté réaliste (et puis je trouve la fin plutôt bien. Pour l’un, c’était presque attendu parce qu’annoncé, et puis encore ce genre de pied de nez qu’aiment les auteurs. Pour l’autre, l’Histoire l’a finalement rattrapé). Y a pas grand chose à dire, on est complètement dans le péplum, façon Spartacus, c’est maîtrisé, avec juste ce qu’il faut de péripétie. Et puis là, on n’a pas de scène de sexe gratuit inutile ou de giclures de sang comme dans la série téloche !

En revanche, le dessin ne m’a pas du tout convenu. Je ne connais pas du tout Fafner qui évolue sur d’autres séries du même genre (Imperator, Carthago Adventures), mais j’ai trouvé son trait très raide, et pas toujours bien maîtrisé au niveau des positions des persos ou des expressions. Peut être qu’il s’est appuyé sur des têtes connus, j’ai cru en reconnaître un (mais pas moyen de mettre son nom dessus) pour le perso de Magon. ça fait pas encore comme Larroca, mais y a un truc qui s’y approche, je trouve.

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Je partage ton avis.

Jim

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Et donc, le roi de France envahit l’Angleterre, arrive sur Londres et finalement, les barons se rallient à lui, puisqu’il accepte de signer la Magna Carta (réellement visible à Salisbury, je l’ai vue de mes propres yeux).
Voilà ce qui change … sauf, que je ne vois pas en quoi cela impacte l’Histoire dans l’histoire de cette bonne BD de chevalerie, parce que ce que je vous raconte là arrive à la fin. On a en fait l’histoire d’un chevalier et d’une « sorcière » dont on voit la vie s’écouler pendant 16 ans, au fil des croisades, des coups politiques montés contre le roi Jean sans terre, des bûchers, des tournois, des guets-apens dans la forêt de Sherwood, …
L’histoire est vraiment très sympa à suivre, y a du rythme, de la chevalerie, des bastons à l’épée, de la « sorcellerie », … sauf que j’ai mal à comprendre ce qu’elle fait dans cette collection qui se veut revisiter un moment dans l’Histoire et à part voir surtout que les Anglais sont capables de construire une Notre Dame bien plus rapidement que nous - mais vraiment très rapidement - je ne vois pas grand chose à l’impact de la prise de pouvoir de Louis VIII, surtout qu’il va quand même continuer à poursuivre les Cathares.
Je n’ai pas réussi à retrouver trace d’un des deux personnages principaux sur wiki, si ce n’est la famille du chevalier. Mais comme il joue le rôle de Robin des bois (le clin d’oeil est rigolo, mais le côté réaliste se perd un peu), je pense qu’il n’existe pas en fait. Son ami chevalier (qui a existé) devrait être beaucoup plus âgé, quant à la femme « sorcière » qui accompagne le héros, elle ne prend pas une ride en 16 ans (« sorcière » que je vous dis), voire peut être 32 ans, parce qu’il y a récitatif temporel bizarre à la fin de l’album.
Donc, une bonne histoire, un bon album, mais je reste perplexe vis à vis du concept de la série (d’ailleurs, pour la première fois, j’ai l’impression, les auteurs ont ajouté un encart pour expliquer en quoi était le « Jour J » pour cette histoire … avaient-ils besoin de se justifier ?

En revanche, je en suis pas perplexe sur la qualité des dessins. Pilipovic cartonne. C’est magnifique, facile à lire, expressif, dynamique. Vraiment, de très belles pages, bien équilibrées en détails. Et la colo de Thorn est à l’avenant.

(A noter que les couvertures ont changé de dessinateur à partir du tome précédent)

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Ah oui, tiens. Manchu (dont je situe le travail) est remplacé par Ugo Pinson (que je ne connais pas).

Jim

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Et donc, Vlad III l’empaleur, après des années de captivité comme otage au sein des Ottomans, décide de rentrer chez lui (un chez lui légèrement fantasmé par les auteurs) au lieu de vouloir s’emparer du trône de la Valachie. Et là, c’est le drame, parce qu’à vouloir récupérer son château, les Ottomans répondent par la pendaison en live de sa bien-aimée. Dès lors, un monstre est créé …

J’ai adoré ce tome, mais grosse déception quand j’ai vu que cela continuait avec le tome 36 (que je n’ai pas !!!) … alors les auteurs prennent donc une légère liberté, mais pour le coup, je ne leur en veux pas trop, tant le perso de Vlad est démoniaque. Ce serait exagéré de le comparer à Deadpool, mais y a de sa folie meurtrière là-dedans, avec une intelligence militaire et politique au service de l’empire byzantin et de sa vengeance contre les Ottomans. Les auteurs ont su créer un compère plus mesuré, mais qui lui est fidèle. Je disais pour un autre tome que la guerre, c’était pas beau, là, on en a un exemple. Et quand je vois le cliffhanger, je pense que cela ne va pas s’arranger, et pas qu’avec les Ottomans.
Les auteurs prennent un peu leur temps pendant un tiers de la BD, avec des séquences peut être plus longues qu’à l’accoutumée, histoire de bien installer les deux perso principaux. Mais après, ça y va les batailles, les idées pour contourner les plans adverses. Les grands chefs de Vlad ne sont ici presque que des faire-valoir pour mieux le laisser en mode auto. Le genre de mec dont on ne peut jamais savoir ce qu’il va faire.
Donc, en fait, il s’y passe beaucoup de choses, et c’est aussi assez fourni en querelles politico-religieuses (j’ai bien failli m’y perdre une nouvelle fois) fortement documentées, nécessaire au développement de l’intrigue.

Le dessin est assuré par Yana (que je ne connais pas), assisté par Kordey (au moins pour le bullage, j’ai l’impression, mais je pense qu’il participe aussi à la fin de l’album). Le style est étrange, l’ambiance est particulière au début. Je pense que je dis une bêtise, mais le graphisme (du moins, les formes globales des perso) m’a fait penser à du Satrapi. Mais ça, c’est pour le début. Une fois que ça s’accélère, le trait plus nerveux, plus fourni, plus de détails - moins épuré également. J’adore les trombines, notamment celles de Vlad.
J’étais pas forcément fan de prime abord, mais je me suis pris à aimer ce style au fil des pages. Comme une volonté de donner un style ancien à ces pages (comme sur les vieilles tapisseries, mais faudrait que je compare). Vraiment très particulier.

Du coup, j’ai hâte de lire la suite.

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Mais dis-moi, tu les as tous ? Ou presque ?

Jim

Non … le prochain message (du tome 28) est mon dernier pour le moment.
J’attends d’avoir le 34 pour lire le 26.

Diable, c’est tout de même impressionnant.
Merci pour ce décryptage.

Jim

J’en suis devenu boulimique … j’alternais avec un kiosque, mais la trilogie a fini de me convaincre de continuer, pour le meilleur ou pour le pire !

(je cumulais pour madame, mais elle n’a pas réussi à me suivre, cette fois-ci !)

« Dévorer » prend un sens nouveau, là…

Jim