Rien qu’on ne puisse comprendre, si on s’intéresse à la question.
Ouais, mais je me méfie de la qualité d’écriture : j’aime bien L’Histoire secrète, par exemple, mais c’est quand même pas étourdissant non plus. Et au prix des albums franco-belges, la prudence est de mise.
Jim
Prudence en effet.
Pour ma part je ne proposerais pas ces deux albums (le t26 et le t34 pour mémoire) qui forment donc un « diptyque » [Pour en savoir +] en guise de découverte de la série.
Si l’Histoire y est traitée avec tous les égards, l’histoire s’en tire beaucoup moins bien. Comme je le dis sur mon blog, énumérer les faux-pas revient à amoindrir encore, une aventures qui les accumule.
Dommage, d’autant que cette lecture avoisine les 30 €, ce qui est trop cher payé pour être déçu.
Jour J 35. Les Fantômes d’Hispaniola
Date de parution : 31/10/2018 / ISBN : 978-2-413-01300-6
- Scénariste : DUVAL Fred, PÉCAU Jean-Pierre, BLANCHARD Fred
- Illustrateur : Dim. D
- Coloriste : Dim. D
- Série : JOUR J
- Collection : NEOPOLIS
Résumé
Et si Toussaint Louverture, l’héritier noir des Lumières, avait eu les moyens de libérer tous les esclaves d’Haïti ? Ce récit uchronique, teinté de magie vaudoue se révèle réellement dans les dernières pages de l’histoire.
En juin 1802, à l’issue d’une cérémonie vaudoue, l’écossais Walker O’Reilly organise
la libération de Toussaint Bréda que d’autres démons blancs s’apprêtent à exiler par-delà l’océan pour mourir dans une geôle française. Toussaint ne se nomme pas encore Louverture mais, depuis 11 ans, il combat les blancs avec l’aide des Loas pour libérer son île. Il est encore loin de s’imaginer le grand destin qui s’offre à lui.
Jour J 36. Tout l’or de Constantinople
1453, sur les ruines du camp turc ravagé, Iskander et Vlad Tepes progressent à pied au milieu des objets abandonnés et des cadavres besognés par les corbeaux. Ils pénètrent dans l’une des tentes harem des Turcs. Trois soudards sont en train de maintenir une gamine contre les restes d’un canon. Vlad en tue deux et toise le troisième qui demande grâce. Mais Vlad Drakul ne fait grâce à personne.
- Album: 64 pages
- Editeur : Delcourt (20 février 2019)
- Collection : DELC.NEOPOLIS
Jour J 37. Lune Rouge 1/3
Date de parution : 15/05/2019 / ISBN : 978-2-413-00807-1
- Scénariste : DUVAL Fred, PÉCAU Jean-Pierre, BLANCHARD Fred
- Illustrateur : PONZIO Jean-Michel
- Coloriste : PONZIO Jean-Michel
- Série : JOUR J
- Collection : NEOPOLIS
Résumé
Lune 1980, d’un bout à l’autre de l’Europe on s’apprête à fêter les 60 ans de l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques d’Europe.
60 ans sont passés depuis que la révolution Russe à conquis l’Europe entière, et bien au-delà, car depuis les années 40, l’étoile rouge brille aussi sur la Lune.
La Lune, dont l’URSSE tire sa plus grande richesse, l’hélium 3, unique source d’énergie du monde entier, l’hélium 3, extraite par la Glavnoïé oupravlénié laguéreï, autrement dit « l’Administration principale des camps », autrement dit : le Goulag.
Car la prospérité de l’Europe soviétique tient uniquement au travail exténuant des Zeks sur la Lune, prisonniers de droits communs et surtout politiques qui partent régulièrement des bases de lancement du Sahara pour un voyage sans retour… Mais cette situation pourrait changer…
Jour J 38. Le Dernier Mousquetaire 1/2
Automne 1651, fuyant Paris lors de la Fronde des princes, le jeune roi Louis XIV est tué par des brigands. Le mousquetaire d’Artagnan, chargé de la protection de la famille royale, ne s’en remettra jamais. Quelques jours plus tard, le prince de Condé gagne la bataille de Cognac et livre la France aux Espagnols. Vingt ans plus tard, le cardinal Mazarin, exilé, tente de constituer une ultime alliance pour reconquérir la France. Il rappelle son homme le plus sûr pour transporter un important message. Cet homme, devenu maître d’armes, est d’Artagnan, le dernier des mousquetaires.
- Broché: 56 pages
- Editeur : Delcourt (21 août 2019)
- Collection : DELC.NEOPOLIS
Donc, le premier album de cette série de What if, qui étonnamment, fait sacrément écho avec un certain cinquantenaire fêté ce mois-ci. Entrée en matière sympathique, les auteurs préfèrent vraiment développer le côté humain, avec pas mal de perso assez rapidement et efficacement décrits, que ce soit sur la Lune ou sur Terre. C’est pas mal réaliste, quand même, si ce n’est pour la station qui est quand même vachement grande, pour le coup.
Après, le côté politique, même s’il est sous-jacent tout au long de l’album, prend vraiment le pas sur la fin, et finalement, c’est presque là que j’ai vu le côté « Et si ? ».
Au final, je ne sais pas vraiment à quoi je m’attendais, donc, je ne sais pas si je suis déçu ou ravi par le contenu, mais j’aime bien quand même que l’humain n’ait pas été oublié au milieu de tout ça. Et par les temps qui courent, c’est pas mal de voir cela.
Pour le dessin, je ne suis pas vraiment fan de Buchet et ce n’est pas là que je vais le devenir.
Peut être que je commence à comprendre le concept de la série. En fait, il ne s’agit pas vraiment de raconter comment on est en rendu là (même si , mais de raconter une histoire « réaliste » sur une sorte de Terre parallèle « réaliste » (le grain de sable qui change tout), tout en y apportant un côté politique (en 1951, une autre Guerre Froide). Et donc, cette fois-ci, c’est une sorte d’Éventreur qui tuent des prostituées à Pigalle, en territoire soviétique (rive droite de la Seine). Et c’est un flic français côté France (rive gauche de la Seine) qui va étrangement enquêter dans ce secteur, tout en profitant de son statut d’espion pour en savoir plus sur la course à l’armement côté soviétique.
J’ai trouvé ça plus à mon goût, même si je reste encore un peu sur ma faim. Les personnages sont toujours aussi soignés, très caractérisés, l’histoire est plutôt bien menée, mais rapidement dévoilés et sans réel suspens. Mais il faut dire qu’elle cache un peu la véritable intrigue sous-jacente.
Après, y a quelques trucs rigolo, avec l’évocation (sur le tard, certes) de vrais hommes à la sauce « Jour J 2 ».
Et puis je préfère les dessins de Séjourné, qui m’avait fait une sympathique petite dédicace il y a quelques années. Les visages et les formes sont plus précis, et il y a u sympathique travail sur les ombres.
Autrement dit, une « uchronie » ; une Histoire qui repose sur un point de divergence historique. [-_ô]
Oui, voilà !
Mais j’ai l’impression que l’uchronie me parait être juste le contexte. Parce qu’au final, pour ce tome 2, tu construis la même histoire à Berlin, et ça fait la même.
Comme souvent. Si tu lis Fatherland de Robert Harris, l’important n’est pas de savoir comment l’Allemagne a gagné, mais plutôt de savoir comment vivent les personnages dans une Europe nazifiée.
Jim
Oui, c’est vrai. Après, j’ai trouvé que c’était juste une transposition anecdotique de Berlin.
Les Allemands ont gagné la bataille de la Marne et ont donc annexés la France. Clémenceau organise la résistance depuis Alger. Son plan : tuer le Tsar de Russie, qui est en passe de faire la paix avec les Allemands.
Cette fois-ci, les auteurs construisent leur histoire le temps de deux albums, et cela apporte vraiment quelque chose. On suit directement les évènements qui ont généré cette uchronie et le lecteur suit les évolution politique de l’action des deux principaux protagonistes, au travers d’une vraie histoire de guerre politique. Et pour cela, ils s’appuient également sur des personnes ayant existé (y en a pléthore, je pense qu’il n’y en a plus que dans les deux premiers albums, et sans prendre ceux qui ne sont que référencés) et sur de vraies évènements. Je dois avouer que j’ai lu avec wiki pas loin de la BD, pour vérifier certaines choses et c’est assez bluffant. Je trouve que ça m’a apporté encore un plus grand plaisir de lecture en faisant moi-même ces « notes » de bas de page (en même temps, si j’avais une meilleure connaissance de l’Histoire, je n’en aurais pas eu besoin. Mais qu’importe, je fais évoluer mes modalités de lecture avec les outils d’aujourd’hui). Et du coup, j’ai appris pas mal de vrais trucs.
Je trouve qu’on est passé à un autre niveau avec ce diptyque.
Côté dessin, cette fois-ci, c’est Florent Calvez qui s’y colle. Style franco-belge, c’est propre. Pas vraiment d’avis dans un sens comme dans un autre, si ce n’est qu’il a un peu trop abusé des têtes à moustache, on s’y perd presque par moment.
Je ne sais pas si tu les as lus, Artie. Si c’est le cas, je serais curieux de connaître ton avis.
Tiens, j’en profite pour mettre des pages :
Jim
Le sous-titre est donc « 1973 : l’Amérique sous le choc après l’assassinat de Dallas », et le récit est fait de manière à nous amener à cela. Donc, le postulat est qu’en 1960, JFK perd face à Nixon. Et donc, cela change évidemment tout pour les 13 années suivantes, sauf qu’il y a toujours la guerre du Vietnam. Et donc, parallèlement à l’intrigue sur l’assassinat, on suit l’histoire du personnage qui sera le sniper à travers ce qu’il a en partie vécu dans la seconde partie des années 60 pendant cette guerre.
Ce qui est un peu perturbant, au départ, c’est qu’on ne sait pas grand chose de ce nouvel univers (dont, ce que je vous dit plus haut à propos de Nixon), et à la page 35, ça s’accélère, l’histoire devient encore plus touffue. Par moment, c’est un peu plus difficile de s’y retrouver, d’autant plus que les auteurs manient les évènements réels plus ou moins adaptés avec des évènements fictifs, beaucoup plus que sur les deux premiers tomes. En même temps, c’est un peu ça que j’attendais et c’est d’autant plus intéressant.
Et cette fois-ci, ils n’ont qu’un seul personnage à vraiment travailler, donc ça laisse la part belle à tous les aspects politiques.
Une histoire que j’ai trouvée vraiment plus dense que les 4 précédents, et donc bien plus intéressantes que les deux premières, notamment dans le déroulement de l’uchronie.
Et au dessin, c’est Colin Wilson. C’est évidemment magnifique, bourré de détails et de précision, avec des arrière-plans magnifiques, des gueules, des expressions faciales… je trouve également qu’il est bien accompagné à la couleur par Jean-Paul Fernandez, qui adapte bien les tons et les éclairages … bref, c’est vraiment joli !
Et donc, elle est lisible à part ? Bon, avec Colin Wilson au dessin, je crois que je vais craquer !
Jim
Totalement à part.
Après, j’ai lu des avis sur Bédéthèque qui sont moins élogieux. mais sincèrement, après les déceptions des deux premiers tomes, j’ai trouvé celui-ci beaucoup plus intéressant. Et le titrage de celui-ci par rapport au 1er opus n’a pas le même impact sur l’histoire.
Et j’ai oublié de te dire que j’ai trouvé le lettrage différenciant par rapport aux autres tomes que j’ai lu pour le moment (pas qu’il soit mauvais chez les autres, d’ailleurs). Très vivant, un peu à l’ancienne.
C’est visiblement la police qu’utilise Wilson, très influencée par celle de Moebius.
Jim