JURASSIC WORLD : FALLEN KINGDOM (J.A. Bayona)

Ca c’est un truc que je dis souvent.

La première bande-annonce :

Après les événements de Jurassic World, Claire Dearing a fondé une organisation intitulée « Dinosaur Protection Group », chargée de la sauvegarde de l’espèce. Elle va devoir trouver un moyen d’exfiltrer les dinosaures de l’île, alors menacée par une éruption volcanique. Pour l’épauler dans sa mission, elle va faire appel à Owen Grady.

Alors, non seulement on va rouvrir le Parc de Hammond qui avait foiré avant, mais en plus on va le faire sur une île où il y a un volcan actif dont on n’a jamais entendu parler. On sent bien que Connolly et Trevorrow sont encore au scénario. Bayona a été engagé pour permettre au petit Colin d’aller se faire virer de SW9 en somme.

Universal n’a pas attendu la sortie de Jurassic World : Fallen Kingdom pour annoncer le développement d’un troisième épisode…et Steven Spielberg a confirmé aujourd’hui que Colin Trevorrow, le réalisateur du premier volet (qui fut le deuxième plus gros succès de l’année 2015 avec plus de 1,6 milliard de recettes mondiales), sera de retour derrière la caméra pour Jurassic World 3.

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La bande-annonce finale :

Ah, les enjeux se précisent.

Jim

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Tiens, j’ai vu ça sur TF1 hier soir. Pas envie de réfléchir, ça tombait bien. J’ai eu la faiblesse de me laisser prendre au jeu, parce que les plans ont été rapidement mis en route (donc je ne me suis pas ennuyé à attendre que les héros découvrent la supercherie), y a pas eu de jeu de duperies trop longtemps. Bon, y a quand même un truc dont je n’ai pas compris sur l’utilité d’un truc sur la fillette au niveau du plan global du scénar’. ça a ressemblé par moment à une sorte d’Indiana Jones dans la construction. Comme je n’avais pas revu de Jurassic depuis le 2ème opus de la franchise, je n’étais pas trop lassé.

Ma théorie c’est qu’ils n’ont pas osé allez dans l’idée de faire de la gamine une cloné avec de l’adn de dinosaures.

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Ouais, sur le moment je me dis dit un truc comme ça. Genre, une Connors ou Stegron en puissance ! Le crossover parfait avec le MCU pour faire la Terre Sauvage.

J’ai vu la fin hier, et je me suis refait les deux cette après-midi (parce que c’est mon ordi qui bossait à générer des WeTransfer, et que c’est férié, na). Et sérieux, j’aime bien, parce que c’est un gros divertissement qui tourne à plein. J’aime notamment beaucoup les mécaniques de causes et conséquences qui fonctionnent souvent très bien dans ce genre de films, et dans cette série en particulier : les pannes et relances, par exemple, qui permettent de connecter les actions séparées et de précipiter les péripéties.

Le truc qui me frappe en les revoyant (bon, je le savais, mais replonger dedans rend le truc encore plus évident), c’est le changement de discours entre les deux trilogies. La première s’interrogeait sur les dérives de la science, s’inscrivant ainsi dans la vieille tradition de la science-fiction, depuis Frankenstein, disons, le troisième étant un récit de survie (et je l’adore, le troisième, même s’il manque de T-Rex). Mais la deuxième, elle, sait qu’explorer ce champ de réflexion a déjà été fait et s’attaque à un autre sujet plus large et plus d’actualité, qui flatte le marxiste en moi : le pognon. On passe de la science sans conscience, donc folle, au pognon roi et décomplexé, donc fou. L’argent sans conscience. Les deux films dénoncent le règne d’une caste qui ne pense qu’en matière de pouvoir, et que celui-ci soit militaire (comme incarné par Hoskins, incarné par Donofrio) ou oligarchique (des dinosaures achetées pour des chasses privées ou pour faire plaisir à des enfants gâtés, c’est clairement dit). La scène de massacre dans la salle aux enchères revêt pour moi une tonalité proprement jubilatoire.

Mais cette nouvelle trilogie (dont on ne connaît que deux tiers, ouais) a aussi deux dimensions intéressantes. D’une part, l’élargissement de l’intrigue au monde entier (le deuxième de Spielberg, aussi incohérent et mal monté soit-il, était présenté comme une courte parenthèse, d’emblée), ce qui fait clairement de cette deuxième saga une parabole de la catastrophe climatique : le volcan et sa fumée, les scènes de Goldblum, la confirmation dans les bandes-annonces du troisième, c’est ça, une métaphore du danger qui pèse actuellement sur nous dans la réalité. Et d’autre part, on passe d’une considération proprement et seulement vétérinaire (au mieux) dans la première trilogie (les savants, les enfants et le public sont au pire des visiteurs de zoo et au mieux des assistants vétos, mais pour l’essentiel du côté des victimes), à une réelle empathie envers la vie animale dans la seconde. Le premier Jurassic World parvient à établir de vrais personnages professionnels, avec leurs problématiques, leur vocabulaire, tout ça. « Les raptors ont changé d’alpha », c’est une réplique qui est à la fois un rouage narratif et un fort marqueur de caractérisation. Owen est un professionnel du comportement animal. Et ça rend la scène des brontosaures morts plus frappante encore. D’autant que c’est dans cette séquence que le basculement du personnage de Claire se produit : elle change et se révèle à elle-même non pas en protégeant ses neveux, mais en assistant à la mort d’une brontosaure. C’est pas innocent. Et cette compassion envers les animaux est en phase avec le changement de discours, plus écolo, pour dire ça vite.

C’est l’incarnation du discours moral ou éthique ou chaipakoi dont on parle plus haut. Elle aussi, c’est un clone, elle aussi, elle est née de cette technologie. Elle aussi est la fille sans doute de la science folle mais surtout du pognon roi, qui fait oublier le bon sens, qui fait perdre pied. C’est le pont entre l’humanité qui tente de conserver ses distances (Claire et son bouton rouge) et la vie animale qui, désormais, existe, l’espèce disparue qui n’est plus disparue. La vie trouve toujours un chemin, comme on dit dans le premier film.

En revoyant le film, j’ai remarqué la manière dont Bayona a détourné le thème du conte. On est dans un château de contes de fées où une princesse née dans une rose fuit un croquemitaine. Quand l’indoraptor arrive dans la chambre, il tend sa griffe, il bave : oh comme tu as de grandes mains, oh comme tu as de grandes dents. Jusqu’au petit dinosaure à bosse sur le crâne qui est baptisé « Princesse » dans la VF (je sais plus ce que c’est en VO). Et c’est assez amusant, cette dimension de conte cauchemardesque.

Jim

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J’ai trouvé aussi que le film « swipait » pas mal de scènes d’autres films…

Genre ?

(Moi, en revoyant la scène dans la salle des squelettes, je me suis demandé si les décorateurs n’auraient pas songé à glisser un squelette de reine alien dans un coin…).

Jim

Alien, par exemple.
Mais aussi y avait un côté Indiana Jones … donc je suis sûr que des spécialistes du ciné avec une bien meilleure que moi sauraient faire des liens.

Bah l’alliance avec des méchants qui trahissent (comme dans le troisième), le côté resquilleur sur le bateau, plein de choses comme ça. Donc Owen et Claire, c’est Indy, et les méchants braconniers, c’est des nazis ? Ça me va !

Jim

Voilà.

Et puis toi le spécialiste des films de requins, tu as dû voir des choses similaires aussi.
(Du genre un Dark Sauvez Willy)

Hahaha. Mais plein.

Je pense que le film pose de bonnes questions et surtout sous des formes intéressantes. On commence par la fumée du volcan, on finit par la fumée du gaz toxique. Et malgré les apparences, les deux situations n’ont rien à voir.

Jim