JUSTICE LEAGUE DARK #1-29 (James Tynion IV, Ram V / Alvaro Martinez)

Justice League Dark #3

written by James Tynion IV
art and cover by Alvaro Martinez, Raul Fernandez, Brad Anderson
variant cover by GREG CAPULLO and JONATHAN GLAPION
Wonder Woman! Swamp Thing! Zatanna! Man-Bat! Um…Detective Chimp! The JL Dark team may not be strong or deep enough to stop the omnipotent Upside-Down Man from taking over our entire plane of existence. UDM takes the JLD apart one by one, but Wonder Woman might have enough mojo to keep everyone alive. Turns out Diana had a power not even she knew about that bursts to the surface, but will it be enough to turn the Upside-Down Man on his head, or is it just a lot of mystical mumbo jumbo?
ON SALE 09.26.18
$3.99 US | 32 PAGES
FC | RATED T+

Source : www.newsarama.com

Quelle maîtrise, quelle réussite.
James Tynion IV livre un début de série exceptionnel, avec un contrôle absolu sur ses personnages, et une intrigue maline et pertinente. En creusant très bien Zatanna, il réussit aussi à donner une vraie cohérence au groupe, qui vit déjà, via plusieurs échanges ou volontés clairement affichées de chaque membre. Et s’il n’en fait pas officiellement parti, Constantine rôde, et semble n’avoir jamais été aussi bien écrit qu’ici depuis des années !
En outre, Tynion s’en sort très bien sur l’adversaire et sa gestion, avec une idée qu’on peut considérer comme « facile » pour s’en débarrasser, mais que je juge plutôt bonne, car elle permet de cimenter la présence de ce personnage ici. C’est peut-être surprenant vu son identité et son aura, mais ce personnage apparaît comme le traditionnel « nouvel élu », qui découvre et s’implique dans la magie ; et ça fonctionne.
Notamment grâce aux planches de folie d’Alvaro Martinez, qui livre des choses juste sublimes - dans les traits, les personnages, l’ambiance. Je suis fan, comme du titre. Vivement la suite !

Exactement, c’est un super boulot. Ce petit arc introductif est diablement complet et lance parfaitement cette équipe magique! J’aime la manière dont T4 joue avec Wonder Woman, le passé de Zatana, etc…

Mélange d’horreur (le vilain) et de magie, c’est un vrai cocktail gagnant. Est-ce que T4 serait le meilleur scénariste actuel de team books? Cent fois oui.

Je me faisais une réflexion, en relisant ces trois premiers épisodes.
J’ai l’impression que Tynion a en tête une version de l’univers DC qui correspond au post-Crisis de la fin des années 1980. C’est notamment sa vision de Doctor Fate qui me fait penser à ça, mais la réunion des magiciens chez le Baron Winter, dans le premier numéro (une scène rare dans l’économie habituelle du scénariste, dans le sens où elle semble ne rien apporter au récit malgré les bavardages… mais méfions-nous, il a prouvé précédemment qu’il sait exploiter le moindre truc posé de manière négligente sur le coin de la table) me donne un sentiment voisin. À savoir qu’il semble exploiter un état des lieu de l’époque, avec des personnages et des relations qui étaient définis durant cette décennie. Cela ne l’empêche pas de tenir compte des apports récents, mais sur les personnages secondaires, il semble aimer ces versions. Ça tombe bien, c’est la version de l’univers DC qui a ma préférence.

Jim

Tu parles de la période dite Classique, selon Urban ? Post-Crisis, pré-Flashpoint ?
(bref, en soi, la meilleure selon mes critères :stuck_out_tongue: )

euh, ouais, en gros. Je me mélange dans la classification d’Urban, mais ouais.
Moi, ma période préférée, c’est en gros 1986-2000 : je suis plus restrictif qu’eux.

Jim

Ayant commencé les comics en 1998, mais j’ai plus connu 2000-2012, mais je vois ce que tu veux dire.

J’aime beaucoup, parce qu’il y a d’un côté la volonté d’aller vers des choses un peu plus sérieuses (sur Superman, ça se sent : pas de Krypto, pas de Kryptonite de toutes les couleurs, un Luthor plus inquiétant… mais tu peux aussi citer un Batman qui se durcit, un nouveau concept de Suicide Squad, un Flash plus impliqué dans la société…) et en même temps une tentative de faire des histoires au long cours (la fameuse « guerre » en l’ordre et le chaos, qui court sur plusieurs titres… et qui, je crois, n’a jamais eu lieu en fait… est l’un des éléments, mais on peut aussi parler de la gestion du couple Lois & Clark par Carlin et ses auteurs…), en humanisant les personnages un peu plus (une « marvélisation » assez adroite) et en maintenant un certain sens du merveilleux et du spectaculaire.
J’aime les personnages de cette époque, j’aime les équipes à qui on confiait leurs destins, j’aime le fait que l’éditeur remette sur le devant de la scène des personnages moins connus et soutienne l’effort (Doctor Fate dans les années 1980, Martien Manhunter dans les années 1990), j’aime que le catalogue explore des pistes, des voies et des voix différentes (le Demon de Grant puis Ennis, la Justice League de Giffen et DeMatteis)… Et par la suite, j’ai apprécié que les équipes de DC parviennent à assimiler les « apports » de la période Image sans jamais oublier un truc fondamental : raconter des histoires distrayantes. Dans les années 1990, les grosses machines à pognon de DC parvenaient quasiment toujours à délivrer une qualité supérieure à leur équivalent chez Marvel : « la mort de Superman » demeure encore très lisible de nos jours, alors que la « saga du Clone » ne peut pas prétendre à une telle réussite.
Alors ouais, tout n’est pas parfait, tout n’est pas bon même, et tout n’est pas lisible aujourd’hui avec un plaisir équivalent, il y a des choses qui surnagent et d’autres qui sont indigestes, il y a le lot habituel de mauvaises idées, d’impasses empruntés en cinquième vitesse, mais globalement, en tant que lecteur, cette période reste pour moi une époque d’invention, d’exploration qui m’offre encore des découvertes agréables.

Jim

J’essaye de profiter des éditions Urban pour rattraper mes manques dans ces périodes, mais la montagne à gravir est énorme.

Tu sais, moi qui ai commencé à fréquenter les comic shops vers 1991, tentant de profiter des bacs à solde afin de lire des trucs, et qui, depuis, ai complété des séries, notamment en profitant des rééditions de ces dernières années, il me reste des tonnes de trucs à découvrir. J’ai une série que je crois complète de Doctor Fate de DeMatteis qui m’attend, par exemple (j’en ai lu quelques-uns il y a longtemps, avant d’avoir complété). Et ainsi de suite. Les Booster Gold de Jurgens et les Blue Beetle de Wein, datant de l’immédiat post-Crisis, je les ai lus quoi, il y a deux trois ans, grâce à des rééditions en Showcase.
C’est d’ailleurs un peu une partie du sel quand on est lecteur : on sait qu’on aura beau y passer une vie entière, il restera toujours des morceaux qu’on n’a pas lus. Et parfois même, des morceaux de choix, à la fois par la quantité et la qualité.

Jim

Oui, c’est clair ; je te suis complètement.
J’ai, juste développé un « rejet » des comics singles : non pas de principe (au fond, j’aime toujours ça, hein, et c’est le coeur du média), mais en pratique (je ne relis jamais les singles qui sont en carton, je m’oriente exclusivement depuis des années vers les formats librairie, plus « beaux » mais aussi plus pratiques, à stocker et lire).

Je suis assez d’accord sur les « floppies » : les fascicules, c’est fragile, ça se tord et ça se froisse, et si je pouvais, je prendrais toute ma collection en TPB. Sauf que voilà, plein de trucs ne sont pas encore réédités, et même si le mouvement s’accélère, j’ai encore plein de trucs en fascicules. La lecture n’en est pas désagréable, je dois l’avouer, surtout sur des périodes où il y avait encore le papier pourri et les couleurs à trame, qui m’évoquent un passé « popu » que j’aime beaucoup.
Mais bon, si on veut découvrir des trucs, parfois, faut relire dans le format qu’on a.

Jim

J’aime bien ça, moi aussi. J’ai quelques trucs des années 60 (dont certains probablement complètement oubliés et qui n’ont pas été réédités autrement, je pense… et dont je n’aurai sûrement jamais la suite), et j’avoue que ce papier pourri, jauni et qui accroche un peu les doigts, je l’apprécie. les couleurs également, même si les décalages nuisent parfois à la lisibilité.
Reste un problème, toutefois :

Tori.

Ouch, mais je me sens vieux !

Hein ? Mais j’étais un vrai précoce (pour ça !)

Vais chercher mon sonotone, mes double-foyers et mon déambulateur …

Tu savais lire ou tu regardais juste les images ? :wink:

Tout pareil que ce qu’il dit pour les même raison et même période.

Ma première fois en comic shop, je savais lire !
En revanche, mon premier comic book, j’associais des syllabes …

Mais non, mais non.
Après, je peux te dire que j’avais 11 ans, à l’époque.
Et là, tu peux te sentir vieux. :wink:

Attends, vais chercher ma calculette à gros boutons …

Les comic shops, hein !!! Pour la lecture en VO !!!
Parce que je lisais de la VF mensuellement (comme un drogué) depuis 1981, et j’avais été déjà exposé quelques années plus tôt à des rayons comics (genre, on m’a offert le Superman / Spider-Man de Sagédition, en version cartonnée, à sa sortie, en 1979).

Jim