JUSTICE LEAGUE DARK t.1-4 (James Tynion IV, Ram V / Alvaro Martinez)

Purée à vous lire avec vos anecdotes ça me rappelle cette petite planche de Boulet :

Le pire, c’est que les exemples qu’il donne ne sont même pas des exagérations…
Le coup du « Je ne sais plus le titre ni le nom de l’auteur mais il a une couverture rouge », c’est bien plus fréquent que ce que l’on croit !
J’ai eu droit aussi au « Bonjour, je voudrais le manga n°10 »… Quand on demande une précision sur le nom de la série, on a pour réponse « Ben, le manga, là, le petit livre qui se lit à l’envers, mon neveu veut le numéro 10, est-ce que vous l’avez ? »

Tori.

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Héhéhéhé
Merveilleux.

Jim

Ha j’en suis certains de la même façon que ton témoignage et celui de Kab ne m’étonne absolument pas. J’en ai des identiques de la part de copines libraires et je pourrais vous raconter des trucs assez grotesque que j’ai pu voir à mon taf. Dès que tu es en contact avec du public de manière importante, tu t’exposes à des perles de mauvaises et de connerie abyssale qui te fais espérer chaque jour un peu plus la fin de l’humanité

J’ai eu le droit à mon plus beau vendredi devant de bons clients.

2 gamins (12-13 ans) rentre, trouvent 1 bouquins chacun, et me demande avec un aplomb magnifique.

« Monsieur on peut emprunter ces deux bouquins ? » J’ai été pris de court, je leur ai répondu que non, on vendait les livres. Ils m’ont regardé avec de grands yeux ébahis, la découverte que des livres se vendent. Et du coup ils se mettent à les lire sur place. Je leur ai dit que s’il voulait lire sur place il pouvait aller en bibliothèque, et que nous étions une lib.

Les gamins sont donc partis, dégoûter, et mes deux clients étaient à la fois mort de rire et consterné.

je l’ai encore eu hier, un bouquin qu’un mec avait offert, il y a 2 mois il avait aimé mon pitch, se souvenait pas de l’histoire ni du titre. j’ai eu du bol j’ai trouvé direct. La seule indication fut couverture bord blanc et vaguement SF.

Mdr c’est magique ça xD

Allez je vais faire mon vieux con mais je suis tellement pas étonné tant la culture du téléchargement illégale et du tout gratuit est entré dans les mœurs. Ta des gens qui n’ont aucune conscience du fait de payer pour un objet culturel. C’est terrifiant.

Je ne sais pas si c’est ça. Y a 20 ans, ça se faisait déjà dans les FNAC et consorts (même dans les maison de presse de taille importante.

La lecture sur place, oui (les japonais ont même un mot pour ça : tachiyomi… Littéralement « lecture debout »)… De demander à emprunter le bouquin, je ne pense pas…

C’est à cause de l’invasion de mots anglais dans la langue française, ça : ils ont confondu « librairie » et « library » ! ~___^

Ça c’est vraiment un classique… Et même quand ils se souviennent un minimum, ça n’aide pas toujours : « bonjour, je cherche la suite d’un manga shôjo que j’ai commencé… Je me souviens seulement que ça se passe dans une école et qu’il y a une histoire d’amour »… Euh… Comme les trois quarts des shôjo, en fait !
Ou la personne qui vient en te demandant la suite du titre qu’on lui a conseillé trois mois plus tôt… Heureusement que, dans ces cas-là, l’informatique se souvient pour nous des clients qui ont une carte de fidélité et de leur historique d’achat… Mais quand ils n’ont pas de carte de fidélité ou qu’ils n’avaient pas acheté, en se disant qu’ils verraient plus tard, c’est compliqué.

Je me demande si, dans la tête des gens, les libraires ne sont pas assimilés à des magiciens, parfois.

Tori.
PS : Au japon, ils ont même des panneaux pour lutter contre le tachiyomi :

C’est ce que m’a dit un des deux clients qui était avec moi. Exactement presque tout pareil.

Lord c’était toi ?

Mais tellement.

La ce matin j’ai eu le droit à : « Je cherche une Bd le temps qui s’envole un truc récent sur le temps, je sais plus le nom de l’auteur ni quoi, mais il y a le mot temps ». Je cherche je trouve pas, « Vous savez l’histoire d’un mec qui perd des jours et un autre qui prend sa place. Il y a le mot temps dedans. »

Moi : Ahhh vous voulez parler de ces jours qui disparaissent qui à un peu plus d’un an.

Le mec « oui voilà c’est ça » quand je lui montre le bouquin. Pas récent et pas le mot temps dans le titre.

Roooohhh je pense m’en faire 1.

J’ai du mal a lire ce titre, quatrième tentative pour finir. Mais en fait je voulais revenir sur le thème de cette histoire.

En y réfléchissant je me suis dit que Tynion IV repompait tout de même pas mal la saga de Strange avec la mort de la magie, et que comme avec Aaron, le coût de la magie était remis en avant (voir rabaché) alors qu’avant pour ses personnage (Strange ou ceux de DC) le coût de la magie n’était jamais mis en avant.

Le rapprochement ne m’avait pas frappé — peut-être parce qu’au-delà d’un postulat de base « la magie est en danger » les deux titres partent dans des directions tout de même très différentes —, mais tu mets peut-être en effet le doigt sur quelque chose… qui va peut-être au-delà des deux séries considérées. Je crois comprendre en effet, à certaines lectures, que dans le domaine de la fantasy au(x) sens large(s) on assiste depuis quelques années à un mouvement qui privilégie l’élaboration par les auteurs de « systèmes » de magie originaux et bien définis dans leur fonctionnement, plutôt que de dire simplement (et plus traditionnellement) « c’est magique » pour ensuite justifier tout et n’importe quoi sans plus de précision. Peut-être que cette thématique commune du « coût » que tu perçois dans les deux comics est un écho de ça.

Maintenant, comme je le disais, l’analogie me semble s’arrêter assez vite, en fait.

Aaron mettait en scène la magie comme un « tout » menacé de disparition pure et simple sous l’assaut de rationalistes tyranniques (Aaron s’autopompant pas mal sur ce coup-là avec l’intrigue initiale de son run sur Thor et le « boucher des dieux »).

Tynion, lui, met plutôt en scène un conflit entre différentes « visions » de la magie : plus « ordonnée » ou plus « chaotique », plus « divine » ou plus « humaine ». En fait, c’est comme s’il prenait acte que l’étiquette de « magie » a, comme dit plus haut, permis de justifier un peu tout et n’importe quoi et avec un tas d’approches différentes dans l’univers DC jusqu’à présent, et qu’il en faisait un enjeu narratif, avec différentes forces en compétition qui veulent imposer leur vue sur le truc et balayer le reste. Ce que je trouve assez fort, à la réflexion, même si l’exécution peut par moments paraître un poil brouillonne, je le concède.

Pourtant il ne comporte que trois mots. ~___^

Tori.

En même temps, la mort de la magie, j’ai l’impression que c’est un poncif dans la fantasy, ça. Ça m’a l’air d’être une réinterprétation du vieux thème médiéval de la « gaste terre » (le « wasteland » au sens basique, le territoire qui devient stérile quand la foi / l’héroïsme / la tradition dépérit).

Jim

Pas faux du tout, c’est assez lourd, et si le bouquin est dense.

Je trouve aussi qu’une menace de cet ampleur comme Hecate arrive trop tôt, même si c’est le début et que le reste semble aller plus haut.

J’ai lu un paquet de truc en Héroïc Fantasy, mais jamais ça et pour le coup c’est un sujet qui peut m’intéresser. des exemples ?

Moi, ça me rappelle des trucs, mais plutôt des souvenirs vagues de lectures BD.

Tori.