Je l’avoue clairement : je suis essentiellement là pour le personnage de Ray Palmer, l’Atom du Silver Age dont je suis fan. Pas autant fanboy que pour Dane Whitman / Black Knight, pour qui j’ai une passion totale connue de beaucoup, mais j’aime beaucoup le plus petit des super-héros, ce scientifique en retrait mais héroïque, qui a eu son lot de mésaventures et a continué, mais sans forcément toujours sourire et en prenant la fuite quand c’était trop tard. J’apprécie Ray pour ses pouvoirs, son costume classique simple mais joli, et ce soupçon de faiblesse humaine qui me plaît bien. Et bon, c’est un des reboots de super-héros du Golden Age mais bien moins connu et apprécié que les « stars » Flash et Green Lantern, voire même Hawkman, et j’ai toujours aimé les « petits » (héhé).
J’admets ainsi avoir été ravi de voir une mini-série avec lui, mais aussi Ryan Choi, son héritier et apprenti (même si ça n’était pas aussi clair dans son origine de base, car le Ray qui avait laissé des éléments à Ryan pour prendre sa suite n’était pas le vrai ; je préfère la version Rebirth de Steve Orlando avec un lien ex-professeur / ex-élève plus agréable). J’ai été cependant refroidi par la présence de John Ridley, qui ne m’a jamais plu à l’écriture, et j’étais curieux de voir ce tie-in au contexte né d’Absolute Power, où une Justice League (Unlimited) toute puissante enquête sur les super-pouvoirs volés par les Amazos et mal redistribués après la chute d’Amanda Waller. Et après lecture de ce #1, je suis content de ce que je lis, même si Ray n’y est pas le plus sympathique - mais ce n’est pas incohérent pour autant.
Le récit commence avec Nathaniel Adams, Captain Atom donc, qui est dans un train et fuit des autorités qui cherchent quelqu’un ; deux voix-off inconnues narrent sa fuite, a priori depuis trois jours. Nathaniel saute du train, survit et est confronté par… Ray Palmer, dans son nouveau costume et qui lévite à taille normale (ah bon ? pour mémoire, Ray peut modifier sa masse et « planer » mais ne peut pas voler comme Superman). Trois semaines plus tôt, on voit Ryan & Ray arriver via Boom-Tube sur un lieu où un jeune enfant ne maîtrise pas des super-pouvoirs redistribués par malchance. Ray est un peu brut et direct, Ryan sauve des gens et apaise l’enfant. Ils l’emmènent sur le nouveau satellite de la JL, Ray lui dit qu’ils pourront le soigner mais Ryan grimace de le voir s’avancer autant, alors que leur méthode de correction fonctionne mal. Ils font des tests lourds sur Nathaniel Adams, qui a accepté d’être leur cobaye pour retrouver ses pouvoirs, car s’ils parviennent à les lui redonner, ils pourront le faire pour d’autres. Ray rabroue un peu Nathaniel qui est impatient, et Ryan aimerait plus de douceur, même si Palmer rappelle l’urgence. Au présent, Nathaniel refuse de repartir avec Ray, repousse l’armée qui l’accompagne, et subit quelques coups d’un Palmer qui ne veut pas lui faire du mal mais se sent obligé de le stopper. Nathaniel révèle et utilise quelques-uns de ses pouvoirs, et part - alors que les voix-off disent qu’il va être « obligé » de venir les voir.
Je vais diviser mon avis en deux parties, une plus longue sur le général et une plus courte sur le traitement de Ray Palmer. Concernant l’ensemble, c’est correct et solide. John Ridley & Ryan Parrott suivent bien le script de la mini-série issue de Justice League Unlimited, dont le début a pavé la voie pour évoquer le sort de ces super-pouvoirs perdus dans la nature et mal redistribués. Je reste un peu surpris devant le principe, mais le traitement est correct, oui, et ce #1 fonctionne bien. Ca pose bien les bases du problème, ça utilise bien Ryan et sa gentillesse directe, ça se concentre sur Captain Atom logiquement, et la narration présent / flashback est efficace. Mike Perkins propose de bonnes planches, je trouve son style parfois chargé et sombre, mais ça fonctionne et il y a quelques belles images.
Concernant Ray Palmer, le portrait ne me surprend pas et ne me gêne pas. Certes, les années 2000 l’ont surtout montré en « victime », ou en sale état moral, avec Identity Crisis et sa fuite dans le Multivers à la fin, puis Countdown et son refuge dans une autre Terre pour vivre une existence paradisiaque loin des problèmes. Les années 2010 ont balancé entre une version classique post Rebirth mais rapidement plus super-scientifique que super-héros (notamment chez Bendis), malgré un passage « aventurier du Microvers » à la fin de la Justice League of America de Steve Orlando (très bonne idée peu développée) ; et une version de scientifique piquant et un peu brut dans Frankenstein, Agent of S.H.A.D.E., un peu rappelée ici. Cependant, j’y vois plus des liens avec l’Atom direct, brutalement honnête et homme d’action qui ne s’embarrasse pas des politesses de la série Power of the Atom de 1988-1989, à ce jour mon titre préféré dessus. Un Ray un peu sec et brut ne me surprend pas, donc, et ne me gêne pas, car il fonctionne bien en duo avec Ryan, d’autant qu’on voit Palmer hésiter et regretter son geste, ce qui est agréable.
Un lancement correct, donc, mais sans grosse surprise, hormis le plaisir de voir un de mes favoris écrit correctement et fidèlement. Et ça, c’est cool !