Le pitch :
Dave Lizewski est un adolescent gavé de comics qui ne vit que pour ce monde de super-héros et d’incroyables aventures. Décidé à vivre son obsession jusque dans la réalité, il se choisit un nom – Kick-Ass – se fabrique lui-même un costume, et se lance dans une bataille effrénée contre le crime. Dans son délire, il n’a qu’un seul problème : Kick-Ass n’a pas le moindre superpouvoir… Le voilà pourchassé par toutes les brutes de la ville. Mais Kick-Ass s’associe bientôt à d’autres délirants copycats décidés eux aussi à faire régner la justice. Parmi eux, une enfant de 11 ans, Hit Girl et son père Big Daddy, mais aussi Red Mist. Le parrain de la mafia locale, Frank D’Amico, va leur donner l’occasion de montrer ce dont ils sont capables…
Mon avis :
Kick - Ass était Le film que j’attendais le plus de cette première moitié de l’année 2010. Fan de comics voir adapter une œuvre de l’immense Mark Millar (connu pour le caractère irrévérencieux, trash de ses œuvres tout en respectant l’histoire de ce genre) j’étais fébrile de voir son boulot transposer sur grand écran (même si la purge Wanted était précédemment passée par là. Enfin bon l’œuvre avait été totalement dénaturée et Millar peu impliqué) et les bandes annones m’avaient bien motivé.
Et le résultat final alors ? Et bien pour couper court à tout suspens, j’ai pris un putain de pied !!!
Bon OK, le film est loin d’être parfait et risque de plutôt mal vieillir, mais la vache, quel panard !
Pour une fois je vais commencer par les points négatifs et enchaîner sur pourquoi il faut en faire abstraction pour aller voir ce film.
Le premier point négatif de ce film est le personnage même de Kick - Ass ou plutôt de son interprète Aaron Johnson. C’est bien sympa de nous faire plaisir à nous les geeks en nous ressortant un héros looser, pathétique, mais bordel on n’est pas aussi misérable et con que ça. Au début c’est plutôt marrant de voir la « nullitude » de Dave Lizewski/Kick - Ass et de sa bande mais l’absence de dialogues percutants, de scènes de bravoure le concernant nuit à provoquer de l’empathie à son égard.
Ajouter à cela une romance très American-Pie à base de quiproquo qui tourne assez vite en rond, cela fait que la 2ème demi-heure du film est assez plate.
C’est d’autant plus dommage que dans le comics (tout du moins le 1er tome, les autres n’étant pas sortis en France je ne saurais vous dire), la relation de Dave avec son père est plus travaillée et que le personnage a un peu plus de profondeur car dégageant une certaine mélancolie.
Le deuxième et dernier point noir pour moi c’est d’être trop dans l’air du temps. Sur le coup, vous me direz que c’est plutôt une bonne chose et vous n’auriez pas tort. En effet, c’est sympa et rend le film et ses personnages plus proches de notre perception, plus « réaliste », de voir les personnages filmés par téléphone portable, faire le buzz sur youtube, communiquer par facebook…
Ca parle à cette génération mais quid dans 10 ans ? Tous ces modes de communication existeront ils encore ? Qui se souvient que y a 10 piges on avait des Tam-Tam, qu’Internet balbutiait, bref à trop être de son temps le film ne risque t il pas d’être vite has been et irregardable par les futurs spectateurs ?
Et ça, ça serait putainement dommageable ! Car malgré ses petits défauts, Kick-Ass est énorme et provoque un réel moment de plaisir !
D’abord parce que deux personnages et leurs interprètes tirent le film vers le haut. Je vous parle de Big Daddy et Hit Girl, rien que pour eux le film vaut le prix du billet et même le prix des lunettes 3D heureusement ici non nécessaires.
Big Dadday et Hit Girl, le père et sa fille, Nicolas Cage et Chloe Moretz sont les véritables détonateurs de ce film !
Oui, vous avez bien lu, Nicolas Cage ! Le mec qui a tourné Ghost Rider et tant d’autres bouses, le mec du sous Indiana Jones, le mec aux moumoutes toutes plus laides les unes que les autres et au lifting raté ! Nicolas Cage est de retour dans un rôle difficile qui aurait pu tourner au ridicule. Sa relation avec Hit Girl est magnifique, alternant avec brio humour, violence et émotion. Emotion juste magistrale lors d’une dernière conversation avec sa fille.
Mais si Nicolas Cage est aussi bon c’est grâce à Hit Girl ! Hit Girl ! Comment dire ? Putain une gamine de 10 ans a (attention messieurs les censeurs n’y voyez rien de malsain) plus de sex-appeal et est plus hard boiled que toutes les Angelina Jolie à la con que les studios de ciné nous sortent ! Putain une gamine de 10 ans aussi adorable que psychopathe, qui demande des crans d’arrêts pour son anniv, qui jure encore plus qu’un conducteur de mules.
Chloe Moretz porte avec ses seules frêles épaules le film, c’est elle qui sort les meilleures répliques et qui sublime les scènes d’action.
Scènes d’action où Matthew Vaughn a eu les couilles de ne pas céder au politiquement correct. En effet, c’est déjà assez hallucinant de voir une gamine de 10 ans toute mimi en apparence éclater des bad guys et y prendre son pied, et ça l’est encore plus quand c’est la même gamin qui se fait rétamer sa jolie frimousse à coups de poings et de pieds par le gros méchant de service.
C’est d’autant plus hallucinant que le film comporte juste un avertissement pour scènes choquantes, ce qui m’avait fait flipper au départ car j’avais peur que Vaughn ait été light au niveau de la violence lors des scènes d’actions. Mais là non, on a le droit à de belles scènes d’actions, bien filmés (nerveuses sans pour autant être épileptiques) , violentes (le premier combat de Kick-Ass, les scènes de Big Daddy et Hit Girl), bien pensées (le passage FPS meilleur que toutes les transpositions cinématographiques du genre), drôles (fuck il y a un bazooka quand même).
Ces dernières sont en plus servies par une bande son impeccable tantôt en décalage avec ce qui se passe à l’écran, tantôt parfaitement dans le ton, qui en plus reprend de bons classiques (la musique de 28 jours plus tard juste sublime, du Ennio Morricone).
A ce festival d’action géniallissime, il faut ajouter que le père Vaughn fait plaisir aux geeks car il truffe le film de références à leur culture quasiment à chaque séquence et surtout contrairement à de nombreuses adaptations de comics il ne prend pas ces derniers pour des cons car il n’explique pas toutes ces références en laissant ainsi l’exclusivité à ceux qui ont fait vivre ce comics. Le film est parfaitement compréhensible, fun, intéressant pour des non nerdz mais si on y est on notera toutes les petites références, private joke glissées dans le film et l’on sera les seuls à en rire, donnant ainsi l’impression que le film nous était destiné, et ça c’est cool !
Bref Kick – Ass n’est pas totalement parfait et certaines critiques bien-pensantes pseudo intellectuelles y ont vu un message de mauvais goût à travers la relation Big Daddy/Hit Girl (un père qui manipule sa fille et la prive de sa jeunesse pour mener à bien ce qu’il n’a pu accomplir auparavant) mais tout ça c’est bullshit ! Millar adore provoquer (Wanted, le comics) va jusqu’à envoyer un Fuck à la gueule du lecteur).
Et tant mieux s’ils n’ont pas aimé le film cela ne le laisse rien que pour nous, ça m’aurait fait chier de leur faire partager cette perle de Kick – Ass