Je suis bien certain qu’il y a déjà un foutu topic sur ce film, je dis foutu vu que ca fait une heure que je le cherche et que je le trouve pas et que là j’en suis à un stade où le premier qui me parle de bibliothèque en ligne je l’envoie saluer Guido de ma part.
Avis à ceux qui veulent remettre ce commentaire là où il se doit :
Voilà un film qui m’aura singulièrement interpelé.
Ayant regardé de loin la série true detective, à l’atmosphère fort envoutante, quand bien même ce serait avec distraction qu’on y goutte, j’ai nonchalamment lancé ce film, même acteur, même sud ou presque, pourquoi pas donc, en fond pendant que je lis cette bd sur israel qu’on m’a offerte.
En fond, et moi qui de temps en temps demande à ma compagne qui est tel ou tel personnage, et encore si l’atmosphère est là et si j’ai pas quitté la pièce depuis longtemps. C’est là la limite actuelle de mon amour du cinéma.
Mais là non, 10 minutes passent et je n’ai pratiquement plus pu décroché les yeux. D’abord irrité par ce qui me semble être un portrait emprunt de racisme social visant les couches populaires, l’irréel de la famille qui m’est dépeinte s’impose à moi en même temps qu’il porte le film à un niveau d’abstraction et de qualité que le film ne quittera plus.
Rien de naturaliste dans ce film, l’opposé même : des relations familiales marquées par aucun tabou ou presque, aucune pudeur ou presque, marqué d’une violence qui semblent sans conséquence ou presque.
Ce n’est pas « famille, je vous hais », c’est la famille qui est société impersonnelle, ou presque et dans ce presque un trait d’humanité qui scintille.
Le fils en sang et le père qui va se coucher, le fils propose de tuer la mère, le père dit qu’il lui faut y réfléchir, 2 heures au moins avec une bière « c’est pas rien quand même ».
Violence en apesanteur, haine et amour évanescents qui se compactent d’un coup pour ce faire mortel dans le personnage de Joe. Presque sans conséquence, la violence tolérée, habituelle, quotidienne bascule d’un coup dans l’horreur et l’intolérable, dans l’inédit.
La mère est morte, le fils avait finalement quelque tabou, et si c’est par des marques de coup, c’est tout de même la honte qui rougit ses joues tuméfiées.
Il y a de la poésie dans ce film, cette femme enfant bien sur, qui dance et se bat. Le frère qui claudique. Elle et lui, matricides, qui s’avancent sur une voix ferrée abandonnée pour se rendre à un enterrement, qui rêvent un instant d’avenir alors qu’ils vont vers une mère morte, mais n’est ce pas d’où ils viennent également ?
Le film met ainsi en scène une vie qui tente d’échapper à la mort et qui pourtant ne cesse de se confondre avec elle, jusqu’au dernier instant que nous n’aurons même pas, abrupte. L’histoire ne dira pas de quel coté tombera le couperet : vie ou mort ? Indiscernable.
Net. Marquant. Juste.