KING IN BLACK #1-5 (Donny Cates / Ryan Stegman)

Je viens de lire le premier volet, et franchement, c’est vraiment bien. Complètement dans la lignée de la série, entre grosse énergie, vitesse énorme, proportions épiques et drame humain.

Le numéro s’ouvre sur les questionnements d’Eddie Brock, pétri de doutes mais surtout confronté enfin à la menace qu’il voyait venir et que les circonstances l’ont amené à précipiter. Il est un peu comme un cheval qui a renâclé une fois ou deux à l’obstacle, et qui sait qu’il ne peut plus reculer. Il va sauter, et il réussira.

Très vite, on enchaîne sur les Avengers, qui prépare l’évacuation des populations (l’envahisseur arrive à New York, on dirait un film d’Emmerich, mais cette fois, il y a une vraie raison narrative à ça) et la contre-attaque. Donny Cates écrit un Captain America très convaincant, focalisé sur la stratégie, mais qui n’est pas avare d’un sourire à l’adresse d’un compagnon d’armes.
On appréciera notamment que le scénariste n’entrave pas l’événement éditorial par d’inutiles séquences de blabla, de confrontations de héros, de discussions sur la marche à suivre, de reproches et d’engueulades. Au contraire, la voix off suffit à poser la situation pour le lecteur qui n’aurait pas suivi la série régulière, et les héros sont présentés d’emblée comme faisant front commun à la menace : purée, que ça fait du bien, quand on est encore hanté par les souvenirs douloureux des bastons de héros à la Civil War et autre Avengers vs X-Men. Là, on a des héros, contre un méchant. Yeah !

Le reste de l’épisode, en gros, c’est l’échec successif des différents plans des héros, et l’avancée irrépressible de Knull. Totalement épique, avec des doubles pages assez formidables. Cates, qui fait ses devoirs, connecte un autre élément à son petit bac à sable marvélien, puisqu’il lie le Void à Knull. C’est assez bien vu.
L’épisode a son lot de coups de théâtre (notamment une partie de l’armée de Knull qui surprend les héros, et là encore une belle double page) et un cliffhanger classique mais toujours efficace. Graphiquement, Stegman est en feu, particulièrement inspiré (et il donne à Knull une allure qui cadre totalement avec l’esthétique McFarlane : à ce titre, Stegman est étonnant : dans Absolute Carnage, il est parvenu à citer graphiquement Bagley, là c’est le Todd, cette capacité à faire des clins d’œil visuels est un petit plus évident).
Un premier numéro à cent à l’heure, avec sa cargaison de scènes puissantes et de caractérisation réussie. S’il parvient à maintenir le cap comme il l’a fait pour Absolute Carnage, Cates risque de nous laisser un gros morceau marvélien comme on les aime.

Jim