KNOCK AT THE CABIN (M. Night Shyamalan)

Une famille décide de passer ses vacances dans une cabane isolée, loin de la civilisation. Bientôt, des étrangers surgissent et les capturent. Les inconnus annoncent à la famille que l’un d’entre eux doit être tué par les autres afin d’empêcher la fin imminente du monde.

Thriller/horreur
Long métrage américain
Réalisé par M. Night Shyamalan
Ecrit par M. Night Shyamalan, Steve Desmond et Michael Sherman, d’après le roman de Paul Tremblay
Avec Dave Bautista, Rupert Grint, Jonathan Groff, Nikki Amuka-Bird…
Année de production : 2022
Sortie française le 1er février 2023

Que vient faire Ron Weasley dans ce merdier ???

Le melon de ce mec.
Généralement, tu mets un minimum le cast en avant.
Là, il réussit à foutre deux fois son nom en grand sur l’affiche.

Bof, quand même. On l’a regardé hier soir sur Netflix, et c’est fort moyen.
Le principe de base, hérité d’un roman récent (dont M. Night Shyamalan a changé la fin), est plutôt bon : un couple gay (Eric le calme et renfermé, Andrew l’avocat vindicatif, marqué par une agression homophobe au point de s’acheter une arme depuis) va dans une cabane paumée pour le week-end, avec leur jeune fille adoptée, mais quatre inconnus les interpellent et les séquestrent. Ils ont tous eu des visions d’une Apocalypse à venir, et ils « savent » qu’Eric et Andrew doivent faire un sacrifice volontaire pour sauver le monde. Et lorsqu’ils refusent, un des quatre se laisse tuer par les autres, et la TV annonce une catastrophe qui supprime des milliers de vies…
On a ainsi un huis-clos clair, mais pas aussi oppressant et intense qu’on le pensait, qu’on l’espérait, qu’on aurait dû avoir. Oh, les acteurs sont corrects, surtout Dave Bautista, épatant en professeur pacifiste et habité par sa mission, et Ben Aldrigde, intense Andrew. Dommage que Jonathan Groff (vu récemment en Rogue dans Doctor Who) ait un jeu bien trop figé, et que Nikki Amuka-Bird et Abby Quinn lassent très vite en visionnaires intégristes. Rupert Grint est présent trop peu, mais il développe un jeu pertinent. La jeune Kristen Cui gère bien sa prestation difficile de petite fille paumée.
Les acteurs font ainsi le job, et c’est bien M. Night Shyamalan qui déçoit. Sa narration est trop lente, sa réalisation est plate, les images de catastrophes font penser à des téléfilms, et la gestion des émotions est assez lourde. Je sauve néanmoins les dix dernières minutes, après la décision finale, avec de très belles prestations de Ben Aldridge, le survivant qui a tué son mari sur sa demande, et doit vivre avec cela. Il récupère sa fille, l’emmène voir comment le monde se remet (car oui, tout semble vrai) et l’intensité des moments, de la sidération est très forte, mais doit beaucoup à l’acteur.

Un film clairement mineur du cinéaste, et décevant car le huis-clos aurait pu, aurait dû être plus intense.
Dommage, d’autant que le roman a une fin plus forte encore.

Le casting est moins porteur que le cinéaste, ici.

1 « J'aime »

Oh ben Dave quand même. Certes souvent en second rôle, mais entre sa notoriété en tant que lutteur et sa filmo loin d’être dégueu, il devrait quand même pouvoir porté un peu plus les films.

Perso j’ai bien aimé, je ne suis pas fan de ce genre de film angoisse horreur, donc j’en vois peu, mais convaincu par ce que je voyais de Dave, j’y suis allé et j’ai bien aimé. Pas mal de bon jeu d’acteur Batista est très bon surtout vu sa masse.

1 « J'aime »

Pas encore autant que M. Night Shyamalan qui, s’il n’est plus autant gage de réussite, reste très connu.

ok.

Oui, et pas qu’un peu : il la retourne complètement, en fait. Etrange choix, mais pourquoi pas.

Pour le reste, si j’entends tes réserves (j’ai bien plus aimé le film que toi mais ne suis pas aveugle à ses défauts), je serai en désaccord sur un point majeur :

Ok pour les images « catastrophiques » (qui le sont un peu, en effet ^^), même si on pourrait arguer que c’est voulu, pour entretenir le doute sur la véracité des dires des intrus. Mais y’a quelque chose d’un peu cheap, on est d’accord.
C’est sur les deux points restants que je diffère : je trouve la narration de Shyamalan incroyable d’efficacité. Le premier quart d’heure du film, qui expose la situation en un tournemain, est époustouflant ; le face-à-face Bautista / fillette est stupéfiant, instaure une thématique de conte de fées (c’est un ogre auquel cette fillette à affaire), plante même vaguement les enjeux… c’est trouant d’efficacité pour moi. Il n’y a guère que sur la fin que la narration patine un peu plus, et encore : je me demande si ça n’est pas relativement à la virtuosité de la première heure.

Pour la mise en scène, je serai peut-être plus élogieux encore. Je ne nie pas que « Knock At The Cabin » est un film finalement plutôt mineur dans la filmo de son auteur, et un peu confus thématiquement (voire théologiquement, si je puis dire). Mais quel exercice de style hitchcockien !!! C’est « Fenêtre sur cour » que Shyamalan revisite ici, en mettant en abyme le pacte spectatoriel (crois-moi ou ne me crois pas, à toi de décider, en quelque sorte) de manière extrêmement habile et précise en termes de pure mise en scène (c’est-à-dire de composition du cadre, de déplacement des comédiens, de mouvements d’appareil). Sur ce terrain-là, c’est quand même difficile de prendre Shyamalan en défaut. Même avec des idées scénaristiques biscornues (et ça a souvent été le cas dans sa filmo), il se démerde toujours pour faire fort de ce point de vue.

Là où les dés sont pipés, c’est que comme Shyamalan opte toujours pour le fantastique(sauf dans cette passionnante exception dans sa filmo qu’est « The Village », très mal reçu en son temps en partie car il a été perçu comme une « trahison du fantastique »), le « suspense » sur la réalité des faits est éventé d’entrée, comme certains critique l’ont souligné (Stéphane Moïssakis de Capture Mag, par exemple). Du coup, la portée du film s’en trouve amoindrie.

Perso, j’ai hâte de découvrir son prochain film qui sort le mois prochain. Même sur des propositions plus franchement ratées (comme « Old »), je persiste à trouver Shyamalan passionnant.

1 « J'aime »

Qu’est-ce qu’il en dit ?

Ça a un rapport avec

Résumé

l’identité des cavaliers de l’apocalypse qui est grillée très rapidement ?

Non, plutôt avec le fait que vu que c’est du Shyamalan

Résumé

on a aucun doute sur le fait que les cavaliers en question disent bel et bien la vérité, et que l’enjeu du récit est vraiment l’Apocalypse.

Et je suis assez d’accord. Je ne crois pas en avoir douté à quelques moments que ce soit du film. Or, il me semble que le film aurait gagné à jouer sur ce doute vu ce qu’il trimballe thématiquement (croire ou ne pas croire). Or, avec Shyamalan c’était grillé d’emblée.

Complètement. C’est pour cette raison que le film perd rapidement de son intérêt pour moi. Le début est très bon oui. La mise en place avec Bautista et la petite fille est excellente, mais des que les enjeux sont annoncés… Bah je m’en foutais un peu parce que ça ne joue pas avec la notion de doute (ha si, l’identité d’un des « assaillants »… Mouais).
Dommage. Ça commençait bien…

J’ai eu du mal à me prendre à l’ensemble car je n’ai ressenti aucune oppression, aucun sentiment d’étouffement, aucune psychose dans les images et leur déroulé. C’est en ça que j’ai été déçu par la mise en scène, que je trouve certes propre mais sans m’emballer ou m’entraîner.