KOMA t.1-6 (Pierre Wazem / Frederik Peeters)

Je ne suis pas certain qu’on ait abordé le sujet sous cet angle. La répartition du montant entre les différents acteurs, oui (plusieurs fois, même, je dirais), mais partir de la part de chacun pour aboutir à la justification du prix final, ça ne me dit rien.
Et quand on voit les différences de prix entre les éditeurs sur des formats similaires, c’est vrai que ça peut rendre dubitatif (par exemple, quelle différence entre ce 48 planches à 9,95€ et cet autre à 14,95€, à part le public ciblé, plus jeune dans le premier cas ?).

Tori.

Je tâcherai de fouiller en ce cas.
Merci pour les réponses.

J’avais fait la remarque à « ma » libraire que dans mon cas, la bande dessinée était 30% trop chère. Qu’avec ces 30% en moins, j’achèterais plus.

Est-ce que chacun des acteurs de la bande dessinée s’y retrouverait avec un prix inférieur de 30% mais un volume plus important de, mettons 60% ? Sans doute pas, je n’en ai aucune idée, mais ça m’intéresserait.
Ça m’intéresserait parce qu’au rythme où vont les choses, je risque d’arrêter promptement les achats en neuf, avant d’arrêter d’acheter tout court.
Si je suis un cas isolé, alors aucun souci, tout va bien.
Mais si ce raisonnement devenait, malgré nous, commun à une majorité silencieuse… quelle suite ?

Bref, des questionnements de lecteur…

Si elle est 30% trop cher, mais que tu baisses son prix de 30%, tu arrives à 91% du prix que tu aurais trouvé correct… ~___^
Un exemple : tu trouves que le prix correct, c’est 10€. Elle est à 13€ (donc « 30% trop cher »)… Tu soustrais 30% (donc 13 x 0,3), il reste 9,10€…

Ce qui ne change rien à ton interrogation, cela dit.

Tori.

Me suis mal exprimé, au temps pour moi.

Je vais te répondre par l’exemple :
Urban comics vendait nombre de ces ouvrages à 15€. A ce tarif, je ne me lance pas dans des séries qui me bottaient bien. Pas faute d’avoir envie. A 10€ chaque tome, j’y vais.

Est-ce qu’au final, dans l’hypothèse d’une baisse significative du tarif, ce ne serait pas une formule gagnante pour auteurs, traducteur, éditeur et libraires ?
C’est une question.
J’imagine que les coûts de fabrication, de transport, de stockage, ne seraient pas les mêmes. Est-ce que les lecteurs achèteraient plus d’ouvrages en moyenne ? Suffisamment pour combler la baisse de prix ?

Bref, des interrogations forcément un peu naïves, n’étant que simple lecteur, mais dont les réponses m’intéressent.

Moi, en tant que lecteur, je regarde la pagination (en plus de l’intérêt que je peux avoir à la base, à cause du personnage, du scénariste, du pitch…). Les éditeurs aussi (notamment en matière de traduction), dont la grille tarifaire est basée sur la pagination : plus c’est épais, plus ça coûte, donc plus c’est cher).

Hmm…
Alors les auteurs américains, eux, touchent un petit chèque en proportion des ventes de droits à l’étranger effectués par leur éditeur. En gros, si DC vend la série de Bendis ou de Snyder dans plein de pays, ces derniers touchent un plus gros chèque. Ça reste marginal sur leurs tarifs, mais ça se joue comme ça.
Le traducteur, lui, il est payé à la page, c’est une avance de droits, eux-mêmes calculés en pourcentage sur le prix de vente. Donc si le prix de vente baisse et que l’album vend le même nombre d’exemplaires, il gagne moins. Raisonnement que tu peux appliquer à un auteur franco-belge.
L’éditeur, lui, a tout intérêt à faire une marge.
Quant aux libraires, je vais laisser les professionnels qui fréquentent ce forum répondre, mais je doute qu’ils soient ravis d’avoir encore plus de produits à « bas prix » : ça ne diminuera ni leur manutention ni l’aspect paperasse de la chose. Comme tout commerçant, le libraire, me semble-t-il, apprécie les produits qui font une belle somme.

Je n’en suis pas si sûr. Déjà, le papier coûtera la même chose, c’est un poste souvent cher et fréquemment incompressible. Le transport et le stockage : ça coûtera moins cher si on en imprime moins. Si on en imprime autant voire plus, ça coûtera aussi cher voire plus.

Je n’en suis pas sûr. Les gens achètent ce qu’ils veulent acheter. Si c’est moins cher, ils vont peut-être goûter un produit voisin, mais ils ne vont pas se mettre à acheter un truc qu’ils n’auraient pas acheté de toute façon.
Rajoutons à cela l’aspect psychologique du prix : il y a un plafond, mais il y a aussi un plancher. Si les lecteurs estiment que c’est « trop peu cher », ils peuvent développer une méfiance sur le contenu. S’ils sont intéressés, ils ont déjà en tête un prix « idéal » qui correspond à ce qu’ils mettraient dans l’achat, et si c’est en dessous, ils sourcillent. Dans l’édition (en presse ou en librairie), il est admis qu’on ne baisse pas les prix, ça peut avoir des répercussions néfastes sur les ventes (sauf à faire des opérations promotionnelles, une collection entrée de gamme / découverte, ce genre de choses, qui restent marginales).

Jim

Oui, justement, j’allais dans ce sens, je n’ai pas dû être clair une fois de plus. J’imaginais bien que plus tu produits, plus tu utilises du temps, de l’énergie et de l’espace et que par conséquent cela reviendra plus cher à produire.

En tous les cas, merci pour ces éléments de réponse.
J’avais été marqué par une interrogation de Bernard Lavilliers datant d’une petite vingtaine d’années, dans laquelle il ne comprenait pas que la réponse des majors à l’effondrement des ventes de disques, fut de proposer des objets luxueux à 20€ et non de proposer, en parallèle, puisque l’un n’empêche pas l’autre, des disques simplement emballés dans une pochette plastique transparente. Grosso modo, un truc à l’arrache pour 5€ pour celles et ceux qui souhaiteraient uniquement le contenu, pour qui le contenant n’a pas d’importance.
C’était peut-être démago et irréalisable, je ne rends pas bien compte.

Quoiqu’il en soit, je crois entendre ce que tu me réponds et t’en remercie.

Ouh les vilains médisants ! :grin:

Mais pour revenir à ce que dit @Hugolino, c’est vrai que souvent le prix me bloque dans le cas d’une découverte comme celle de ce « Koma ».
Par contre quand j’ai une vraie envie, je sais consciemment que je craquerai rapidement.
Par exemple, le « Rusty Brown » de Chris Ware et ses 50€ ou le premier tome du « Tombeau de Dracula » et ses 70€…
Je suis faible… :sweat_smile:

En tout cas, ma libraire ne se plaint pas de m’avoir comme client. :grin:

Je te rejoins.

J’avais compris ce que tu voulais dire, mais beaucoup de gens font des erreurs avec les pourcentages…

Si on ne prend pas en compte les coût différents, ça voudrait dire qu’Urban devrait en vendre 50% en plus pour gagner autant… Pas sûr que 50% de clients en plus soient intéressés par ce prix moins élevé (le prix juste, c’est un équilibre délicat… Il faut trouver le prix pour lequel les gens râlent un peu, mais achètent tout de même).

Pas forcément : si c’est pour faire une vente unique et que la personne ne revienne pas avant un moment, ce n’est pas très intéressant, tandis que si tu vois régulièrement la personne qui te fait des petits achats et à qui tu peux conseiller d’autres petits trucs en vente complémentaire, c’est pas mal… C’est plus facile de lui faire ajouter un petit bouquin à moins de 10€ qu’un gros truc à 40€…
Bon, après, en travaillant dans un spé manga, on est plus habitué à des prix moins élevés (même s’il y a de l’abus chez certains éditeurs).

Tori.

Je comprends.