KOOKABURRA t.1-8 (Didier Crisse, Nicolas Mitric)

On a beaucoup glosé sur les sources de Crisse quand il lance la série Kookaburra. Les plus vieux lecteurs y ont vu une influence de Dune, tandis que la génération d’après a reconnu des emprunts évidents au cycle d’Ender d’Orson Scott Card. Et force est de reconnaître que les deux ingrédients se retrouvent.

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Le premier tome pose les bases : une armada de l’espace, un enfant surdoué, un programme eugéniste, une vague prophétie cosmique, un personnage de baroudeur un peu rétif à l’autorité (ce qui fait qu’à la liste des influences, on peut sans doute aussi ajouter l’archétype Han Solo dans la tambouille), l’ensemble constitue un menu réellement attrayant, auquel il faut ajouter le dessin élégant, sexy et détaillé de Crisse, qui explore pour l’occasion une science-fiction plus sérieuse qu’à ses habitudes, et des dialogues particulièrement bien ciselés, qui rendent excellemment les rapports de force entre les personnages.

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Crisse réalisera seul les trois premiers tomes, avant de se lancer dans de nouveaux projets (dont Atalante). Il s’adjoint alors les services de Nicolas Mitric, l’auteur de la série Arkeod, avec qui il réalise les deux tomes suivants, le nouveau venu se chargeant du dessin.

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Le passage de Crisse à Mitric s’effectue en souplesse, les deux styles graphiques se mariant assez bien, dans une atmosphère semi-réaliste. Cependant, le dessin de Mitric est davantage tourné vers l’action.

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À l’issue de ces cinq tomes, Mitric reprend la série pour un dernier cycle en trois volets, où il se concentre sur le personnage de Dragan Preko, hanté par des visions.

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Space-opera glissant lentement mais sûrement vers la fantasy spatiale, Kookaburra mélange différents genres, s’octroyant ainsi une grande liberté de création.

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Jim