LA CAGOULE - UN FASCISME À LA FRANÇAISE t.1-3 (Vincent Brugeas, Emmanuel Herzet / Damour)

9782344023402-001-T

La Cagoule - Tome 1

Bouc émissaire
Un fascisme à la française

Lille, le 17 novembre 1936. Roger Salengro, ministre de l’Intérieur, décide de mettre fin à ses jours, ne supportant plus les calomnies colportées à son égard. Son successeur, le socialiste Marx Dormoy, qui accuse la droite de l’avoir poussé au suicide, décide de lancer une enquête. Cherche-t-il des responsables ou des boucs émissaires ? L’affaire du commissaire Mondanel s’avère très vite plus politique que judiciaire, et rejoint les traces de l’OSARN, une organisation secrète d’extrême droite autrement appelée « La Cagoule »…

Emmanuel Herzet, Vincent Brugeas et Damour nous replongent dans les années troubles de la IIIe République, à une période où l’assassinat politique faisait loi, et où le fascisme gangrenait l’Europe. Un polar noir et cinématographique, quelque part entre Il était une fois en France et Les Incorruptible s, dans les sillons obscurs de l’Histoire, l’imminence de la Seconde Guerre mondiale pour toile de fond…

Scénariste
Vincent Brugeas
Emmanuel Herzet

Dessinateur
Damour

Numéro de Tome:
1

Parution :
09.10.2019

Collection :

24X32 (Glénat BD)

Format :
240 x 320 mm

Damour, ça peut être chouette…

Jim

Très sympathique premier tome, construit comme une enquête policière, un thriller politique à énigmes, où des hommes en cherchent d’autres, pour des raisons diverses. C’est plutôt sympa, excellemment dialogué, avec un naturel argotique qui tombe pile au bon endroit.
Le dessin de Damour, dont je me souviens du temps de Nash chez Delcourt, mais que je n’ai pas réellement suivi depuis lors, me surprend un peu. Ses personnages sont petits, râblés, tassés, presque caricaturaux, comme des gnomes qui s’agitent. C’est déstabilisant, même si ce traitement infligé à tous les protagonistes finit par créer une unité de ton.
Mais c’est intéressant, le projet est intéressant, évocation de noires années troubles dans l’histoire de France, et je vais attendre le prochain tome avec impatience.

Jim

La Cagoule - Tome 2

La Patience de l’Araignée

9782344028841-001-T

Un fascisme à la française.

Clichy, nuit du 16 au 17 mars 1937. Torpillée par des membres de la Cagoule, une manifestation du Parti Socialiste tourne au massacre. Des policiers font usage de leur arme sur la foule et plusieurs civils sont tués, des centaines blessés… Pris à parti dans le drame, Marx Dormoy se rend, furieux, dans les bureaux de Mondanel, exigeant sa démission. Mais c’est sans connaître l’étendue des révélations du commissaire. Ce qu’ils ont découvert sur la Cagoule dépasse leurs pires craintes. Ils font probablement face à l’une des organisations les plus dangereuses de la IIIe République. La « fusillade de Clichy » n’était qu’un début…

Plongez dans les années troubles de la IIIe République, à une période où l’assassinat politique fait loi, et où le fascisme gangrène l’Europe. Un polar noir et cinématographique, quelque part entre Il était une fois en France et Les Incorruptible s, dans les sillons obscurs de l’Histoire, l’imminence de la Seconde Guerre mondiale pour toile de fond…

Scénariste
Vincent Brugeas
Emmanuel Herzet
Dessinateur
Damour
Numéro de Tome: 2
Prix : 14,95 €
Parution : 22.01.2020
Collection : 24X32 (Glénat BD)
Format : 240 x 320 mm

deuxième tome dans la lignée du premier : sympathique et évocateur.

9782344028841_p_8

Tout commence avec une émeute qui dégénère, complètement instrumentée, mettant en danger certaines têtes pensantes de l’État, dont Blumel et Marx Dormoy. Ce dernier tente de faire pression sur le commissaire Montanel pour que les choses avancent, mais le policier ayant des dossiers sur tout le monde, il obtient de travailler à sa manière, notamment en utilisant ses indics, dont la belle Laetitia. Ce qui n’est pas du goût de Bonny, un flic véreux écarté de la hiérarchie (et qu’il n’est pas impossible qu’on retrouve plus tard auprès des malfaisants infestant la rue Lauriston durant l’Occupation, mais attendons de voir comment le troisième tome va se déployer).

9782344028841_2-475x500-1

Magouilles, rancunes, complots visant le pouvoir, lutte de l’extrême-droite et d’une gauche radicale, les scénaristes font le portrait d’une société bouillante, épidermique, fébrile.

La-Cagoule

Le dessin de Damour, qui semble vouloir explorer un style semi-réaliste qui n’en finit pas de me déconcerter, recourt à un encrage très vivant assez agréable, même si ses personnages sont parfois un peu raides. Ses planches donnent l’impression d’un premier jet, privilégiant la vivacité et l’énergie à la justesse du trait.

Jim

Le tome 3 est prévu pour le 10 juin prochain.
La couverture n’est pas encore en ligne, apparemment.

Jim

La Cagoule - Tome 03: La Charge du sanglier

Plongez dans les années troubles de la IIIe République, à une période où l’assassinat politique fait loi, et où le fascisme gangrène l’Europe. Avec ce troisième volume, découvrez la conclusion d’un polar noir et cinématographique, quelque part entre Il était une fois en France et Les Incorruptible s, dans les sillons obscurs de l’Histoire, l’imminence de la Seconde Guerre mondiale pour toile de fond…

  • Relié : 64 pages
  • Editeur : Glénat BD (10 juin 2020)
  • Collection : La Cagoule (3)
  • Langue : Français
  • ISBN-10 : 2344028854
  • ISBN-13 : 978-2344028858

Vincent Brugeas est un scénariste de bande dessinée français né en 1985 à Eaubonne. Diplômé d’une maîtrise en histoire contemporaine de l’université de Cergy-Pontoise, c’est avec le dessinateur Ronan Toulhoat qu’il publie en 2010 Block 109 aux éditions Akileos. Dans le même univers sont ensuite publiés Étoile Rouge et Opération Soleil de Plomb . En 2015, le duo fait sensation avec Le Roy des Ribauds , un polar médiéval de haute volée toujours publié chez Akileos. En 2018, ils entament ensemble la série Ira Dei aux éditions Dargaud et signent Conan le cimmérien – Le Colosse noir chez Glénat. Vincent Brugeas est aussi le scénariste de la série The Regiment aux éditions du Lombard.

Emmanuel Herzet , né en 1973, enseignant en Histoire et français au collège, se lance dans l’écriture de scénarios par sa rencontre avec Piotrek Kowalski. Ensemble, les deux hommes réalisent La Branche Lincoln , première pierre d’une carrière prometteuse au Lombard. Chez le même éditeur, Emmanuel écrira Centaures, Le Chant du cygne (avec Xavier Dorison), Duelliste, Les Prométhéens (avec Henscher) ou Alpha Premières Armes, spin-off de la série à succès éponyme.

Sébastien Tessier dit Damour est né le 19 juillet 1972 à La Roche-sur-Yon en Vendée. Il dessine dès son plus jeune âge et s’initie à la BD dès neuf ans. Il entre à la Faculté d’Arts Plastiques de Bordeaux avec l’idée de devenir professeur de dessin.
Il abandonne assez vite cette voie et par l’entremise bienveillante de Didier Crisse rencontre les éditions Delcourt au salon d’Angoulême en 1994. Un projet cyber-punk avec Jean-Pierre Pécau au scénario voit le jour. La série Nash paraît sous le label Série B. Damour y révèle son attirance pour la science-fiction, fortement nourri par le Blade Runner de Ridley Scott.
Ses influences graphiques commencent avec Mœbius, passent par Bernet, Liberatore, pour aller aujourd’hui vers Sergio Toppi, Mignola ou encore François Boucq.
Ses références cinématographiques sont multiples, allant de David Lynch à Fellini, en passant par Jim Jarmusch ou encore Terry Gilliam.
Après 10 tomes de Nash et un album aux Humanoïdes Associés, Damour entre dans la collection Empreinte(s) des éditions Dupuis pour participer au projet collectif Pandora Box . Il réalise le tome 7 de la série, intitulé La Colère .
Il développe ensuite Le Testament du Docteur M chez Delcourt, une série en 3 tomes avec Jean-Pierre Pécau au scénario, thriller fantastique où s’exprime un goût certain pour l’expressionnisme et la noirceur.
Désormais, Damour s’engage (avec Rémi Guérin au scénario) dans une série de western réaliste aux éditions Glénat, qui évoquera les enquêtes et les agissements controversés de l’agence de détectives Pinkerton, à la fin du XIXe siècle aux États-Unis.
Résidant à Bordeaux, il signe du pseudonyme Damour, non par coquetterie mais en clin d’œil au nom de jeune fille de sa mère.

Vincent et Damour seront en dédicace le vendredi 11 septembre à partir de 16H. Ils ne feront que des tours et des avions.
Le Comptoir de la BD 33 avenue de St Cloud 78000 Versailles.

Jim

Très bon troisième et dernier tome d’une série historique qui prend les allures de thriller complotiste dans la France de l’entre-deux guerres.

Le commissaire Montanel, héros de la série, identifie un homme soupçonné d’avoir facilité un sabotage (visant à affaiblir l’aide aux Républicains espagnols). Il se sert de ce levier afin de remonter un réseau de patriotes d’extrême-droite, confirmant les informations recueillies par la maîtresse du « comptable » aperçu dans les tomes précédents. Il subit la pression des ministères, Marx Dormoy ménageant quelques amitiés en haut lieu ce qui ralentit les progrès de l’enquête. L’une des scènes pivots de l’album consiste en une rencontre entre Montanel et les pontes de l’organisation d’extrême-droite, à qui il propose une impunité tacite à la condition qu’ils n’interfèrent pas dans le bon déroulement des rafles que les forces de l’ordre projette dans les milieux conspirateurs. Le pari du policier, que certains fascistes bon teint prennent pour un chantage, fonctionne et le démantèlement se passe bien. Mais Montanel ne peut s’empêcher de penser qu’un sauf-conduit a été offert à des gens dangereux susceptibles de revenir plus tard dans les sphères du pouvoir, et les dernières séquences ne peuvent que donner raison à ses inquiétudes.

L’album se conclut, avant un cahier documentaire assez riche mais dont le texte contient un souci de maquette et manque peut-être d’analyse, par un bond narratif jusqu’à la période de l’Occupation, qui remet l’ensemble en perspective. Le sujet de la trilogie résonne avec une certaine actualité, évoquant les fantômes français. L’ensemble est plutôt bien troussé, avec des personnages riches et attachants, des portraits divers, et ce dessin étrange de Damour, où les personnages semblent tous râblés mais où l’encrage nerveux et suggestif correspond assez bien à la reconstitution d’une époque, lointaine mais si proche.

Jim

Hum … d’un coup, ça m’intéresse.

Ouais, c’est chouette. Le truc qu’on peut lire au premier degré, comme un polar, mais aussi comme une mise en perspective de notre période.

Jim

Mais c’est quoi ces dédicaces ? !