Je vais vous parler d’une maladie que j’ai: la collectionnite aigüe. Je pense que certains d’entre vous l’ont contractée aussi, mais voila comment ça se caractérise chez moi. Depuis que j’ai commencé à collectionner Strange & co régulièrement, j’ai toujours eu à cœur de compléter ma collection. J’ai arpenté les bouquinistes de ma région frénétiquement quasiment deux ou trois fois par mois, étant heureux lorsque je retrouvai un album relié de Strange, Titans ou autres à pas cher (même si a posteriori, les reliures, c’est pas le top pour certains, mais à l’époque j’étais bien content de lire ce qui a pu se passer avant). Pas d’Internet à l’époque, on se chauffait à la bougie (non je déconne ), mais c’est vraiment une période de recherche intense, où chaque trouvaille apportait son lot de joie. Les bouquinistes n’avaient pas forcément les mags les plus anciens, mais tant que je trouvais ce qui me manquait, j’étais content.
En plus, comme c’était un peu « la honte » dans ces années de lire des comics, difficile de trouver des potes qui collectionnaient aussi, car on n’en parlait pas trop dans la cour d’école (Spider-Man n’était pas encore démocratisé). Je me rappelle cependant avoir lu la mort de Gwen Stacy chez un copain justement, on y faisait régulièrement référence dans Strange ou Nova, et c’est vraiment un grand souvenir.
La fin de la quête arriva vers mes 25 ans, où j’emménageai dans la ville de Lug, et en plus, à côté d’une boutiques de BD et livres d’occas’. En plus, gagnant ma vie à ce moment, c’était plus « simple » de craquer un peu plus pour compléter ma collection. C’est ainsi que j’achetai les Marvel et Fantask, les vieux Strange et Special Strange restants, etc. Bref, la collection Lug s’enrichissait rapidement. Bonheur!
Et là, une fois la collection complète, on se retrouve tout nu. Heureux d’avoir enfin pu réaliser un rêve d’enfance, satisfait de sa grande collection (après coup, je me tâte même si je ne vais pas acheter les mags « solo » à la place de mes albums reliés dont certaines pages partent en vrac, même si ça fait un bail que je ne les ai pas lus), mais… sans but finalement.
Et moi, j’ai ce problème en fait, c’est que quand je commence quelque chose, il me faut la collec’. C’est terrible, hein. J’éprouve une frustration épouvantable quand j’ai quelque chose d’incomplet.
C’est pour ça que j’essaie maintenant de m’orienter vers d’autres parutions, histoire de découvrir d’autres choses aussi, mais j’ai besoin un peu de farfouiller. D’autant que comme je le disais au début, avec Internet maintenant, c’est quand même plus facile (plus facile, plus rapide, plus simple, plus séduisant est Internet). On ne farfouille plus dans des cartons de BD, ressortant avec bonheur le magazine recherché, le feuilletant pour vérifier qu’il ne manque pas des pages, en lisant quelques bulles en pensant que quelques minutes plus tard, vous serez chez vous sur votre lit en train de dévorer la BD tant convoitée (souvenirs d’enfances que tout ça), c’est plus virtuel, moins de sensations physiques, mais au final, on est content d’avoir trouvé ce qu’on cherchait.
L’autre problème de cette « maladie », c’est qu’elle prend de la place (il n’y a pas un mot en -phage pour exprimer ça?), et ça ne va pas en s’arrangeant.
Est-ce que vous êtes comme moi? Jusque quel point?