LA MACHINE À EXPLORER LE TEMPS (Al Severin, d'après H. G. Wells)

Discutez de La machine à explorer le temps

image

Certains le savent, je suis en train de relire, corriger et annoter ma traduction du Shop Talk de Will Eisner, une traduction qui date de plus de vingt ans et qui a besoin d’un sacré coup de balai (forcément, en vingt ans, on apprend deux trois petits trucs). Et donc, je reprends un truc que j’avais entamé à l’époque : les notes. En effet, le recueil d’entretiens, dans sa version Dark Horse (celle sur laquelle j’ai travaillé à l’époque) est assez maigre en contextualisation et en commentaires. En vérifiant, dans la mesure du possible, je me suis aperçu que la première publication des différents textes (dans The Spirit Magazine ou Will Eisner Quarterly, chez Kitchen Sink Press, durant la première moitié des années 1980) était du même tonneau. Alors bon, si on peut imaginer que le lecteur de 1981 se rappelait sans doute de tous les gens et de toutes les œuvres évoqués dans ces échanges, le lecteur de 2021, lui, est peut-être un petit peu trop éloigné de la source pour bien savoir qui c’est. Donc j’annote.
Quel rapport avec Al Severin, me direz-vous ?
En fait, dans l’un des entretiens, je croise le titre d’un strip, Side Glances, sur lequel a travaillé Gill Fox. Il me semble alors intéressant de faire une petite note sur la série (des gags familiaux en un seul dessin…) et de fil en aiguille, je remonte au créateur de la série, George Clark… et à la série qu’il a créée après avoir abandonné Side Glances : The Neighbors.

Dont voici quelques exemples.

image

image

image

image

Et là, en découvrant le travail de George Clark (ces illustrations datent de la première moitié des années 1940), je me dis que c’est pas possible, qu’Al Severin connaît fatalement ce boulot.

Ces images, notamment le trait de pinceau, très souple et suggérant avec peu d’effets des plis et des drapés, m’évoquent bien sûr le petit album A Story of War que Severin a réalisé chez Michel Deligne en 1985.

image

image

J’ai longtemps pensé que Severin tirait son style d’une double influence : d’un côté la ligne claire épurée d’un Serge Clerc ou d’un Yves Chaland, et de l’autre les auteurs de l’écurie EC. Mais là, avec la découverte du travail de George Clark, je me dis qu’il y a sans doute autre chose (même si rien n’empêche un Clerc ou un Chaland d’avoir découvert l’illustrateur américain, hein…).

Jim

1 « J'aime »