Publié dans la collection « La Loge Noire » sous forme d’one-shot (chose rare sous ce label), La Maison Winchester revient sur un des grands mythes de hantise du monde entier (évoqué d’ailleurs dans un Swamp Thing d’Alan Moore).
Le scénario est écrit par Marie-Charlotte Delmas, romancière jeunesse, spécialiste du folklore, amie du conteur Claude Seignolle. Le dessin est réalisé par Max Cabanes, qui semble moins inspiré que sur ses propres créations : il livre quelques dessins un peu raides et les couleurs mangent un peu son trait, laissant une impression d’esquisse assez maladroite.
Le récit propose d’aborder la fameuse « maison Winchester », construite par la veuve du fabricant d’armes dans une bouffée de folie et une quête sans fin d’expiation, sous la forme qu’on lui connaît aujourd’hui, à savoir celle d’une attraction touristique. L’édifice est donc abordé sur l’angle de la hantise folklorique, à travers la perception de touristes qui viennent la visiter tout en faisant étalage de leur propre connaissance du sujet.
Bien entendu, le surnaturel finira par les rattraper, dans un jeu de flou entre réalité pragmatique et superstition. Non sans passer par quelques poncifs (oh, un personnage d’Indien qui semble en savoir plus long que les autres).
Reste au final un album intéressant dans sa structure mais très décevant dans sa production. En plus des couleurs et du traits peu inspirés, il faut remarquer un lettrage très amateurs, dont les caractères débordent parfois sur le dessin et changent de taille en fonction de la bulle, donnant l’impression que les personnages passent du murmure au hurlement d’une réplique à l’autre.
Jim