LA MORT VIVANTE (Olivier Vatine / Alberto Varanda, d'après Stefan Wul)

j’ai 40m2 de surface, maintenant j’ai un gros publique classique et je suis la seul lib spé BD.

Je m’arrête parfois à Évreux, chez BDLib, et à moins de cent mètres de là, il y a aussi un Gibert : ces jours-là, la carte chauffe un peu !

Jim

J’ai écrit mes critiques sur les albums… :
version couleur

version N&B

Mon goût personnel pour le N&B m’a fait préférer la version luxe.

ginevra

Les œuvres littéraires de Stefan Wul sont évoquées ici :

Jim

J’ai enfin lu l’album.

Très sympa, même si je trouve l’ensemble un peu décompressé. Du coup, la conséquence, à mon goût, c’est que cela nuit à la caractérisation des personnages, qui restent très froids, très distants du lecteur. De même, des tas de petits détails (notamment les araignées domestiques) ne profitent pas de développements qu’auraient pu occasionner un découpage un peu plus dense (si bien qu’on ne s’attache pas, par exemple, au sort de Vanda et encore moins à la réaction d’Ugo).

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La contrepartie de cela, c’est que les grandes cases et les pleines pages nous permettent de profiter d’une démonstration de force en termes graphiques. L’album est proprement magnifique (quoique un peu sombre parfois). C’est étourdissant tellement c’est virtuose.

Jim

j’en déduis que tu l’as lu en couleur jim ?

La version N&B est bien plus somptueuse, on y retrouve le style Bernie Whrigtson.

Tu déduis bien, effectivement.

Jim

J’ai récupéré hier l’album (en version couleur, je précise pour les esthètes) et comme je devais attendre dans la foulée, je l’ai commencé puis fini la nuit dernière.
Je ne connais pas le livre de Wul, donc je n’ai pas forcément ressenti de décompression. Disons, que j’ai vu un développement petit à petit de l’histoire (passé et présent), avec du détail quand même, avec subitement une accélération dans le dernier tiers (mais sacrée accélération), et là, peut être que ça a été un brin trop vite. Je ne sais pas quel niveau de détails donne le livre, mais j’en aurais bien aimé un peu sur « cette mort vivante » justement (même si j’ai mes idées pseudo-scientifiques sur la question). Disons que cette accélération donne presque l’effet d’avoir lu un récit court, finalement, avec ce final qui n’est pas fini (à l’instar des récits courts d’anticipation comme chez EC, 2000AD ou autres).
Donc, au-delà de la décompression, c’est plutôt l’équilibre du rythme qui m’a surpris (par forcément en mal cela dit).
Mais j’ai bien aimé cette histoire, à la fois Frankesteinienne, mais qui parlent aussi sur les errements de l’Home face à la nature ou l’univers (c’est un thème récurrent chez Wul ?).

Comme dit plus haut, le dessin est magnifique, même avec la couleur. Y a un côté Schuiten je trouve dans le style graphique. C’est bardé de détails en tout cas. Du gros niveau, que je refeuilletais encore ce matin.

Peut-être plus que des errements, c’est le décalage constant entre l’homme (la civilisation ?) et la nature. C’est bien entendu évident dans Niourk, Mais c’est palpable aussi dans Noô, qui contient de longs passages de parcours dans une jungle hostile où les hommes sont des intrus inadaptés (alors que la forêt, justement, s’adapte à leur présence). Mes lectures de Wul, hors albums récents, remontent à des décennies, donc c’est un peu flou, mais je crois qu’on pourrait généraliser le propos, ouais.

Jim

C’est assez épatant. Il devait sentir les choses, quand même, parce que dans les années 50, je ne sais pas si c’était aussi palpable qu’aujourd’hui. C’est dans le propre des écrivains de SF d’être pessimiste ?

(du coup, je vais zieuter un peu plus sur les adaptations BD de ses écrits)

Peut-être.
Même s’il existe de la science-fiction optimiste, ou humaniste (genre : Star Strek), le genre s’interroge toujours sur les circonstances qui se passent mal.
Et puis, bon, si tout va bien, y a pas d’histoire, hein.

Jim

Je précise : très pessimiste.

Oh, le pessimisme, c’est comme le verre : chacun jugera s’il y en a trop ou pas assez…

Jim

Dédicace d’Alberto Varanda, mise en couleurs par Isabelle Rabarot :

Jim