La petite bande, c’est Cat, Fouad, Antoine et Sami, quatre collégiens de 12 ans. Par fierté et provocation, ils s’embarquent dans un projet fou : faire sauter l’usine qui pollue leur rivière depuis des années. Mais dans le groupe fraîchement formé les désaccords sont fréquents et les votes à égalité paralysent constamment l’action. Pour se départager, ils décident alors de faire rentrer dans leur petite bande, Aimé, un gamin rejeté et solitaire. Aussi excités qu’affolés par l’ampleur de leur mission, les cinq complices vont apprendre à vivre et à se battre ensemble dans cette aventure drôle et incertaine qui va totalement les dépasser.
Comédie
Long-métrage français
Ecrit et réalisé par Pierre Salvadori
Avec Paul Belhoste, Colombe Schmidt, Aymé Medeville, Laurent Capelluto Celso Bugallo…
Sortie française : 20/07/22
Même si je n’ai pas vu toute ta filmo, Pierre Salade de riz j’adore ce que tu fais. Les apprentis, En liberté et le magnifique Cible émouvante voila des comédies qui nous foutent pas la honte.
Donc quand un nouveaux Salvadori débarque, je suis dans la salle. Habitué aux personnages maladroits ou incompétents, le réalisateur sort de sa zone de confort sur deux points : il met en scène une bande de collégiens (encore un peu enfant, pas encore adulte mais déjà confronté à la violence) et il se repose d’avantage sur son chef op (Julien Poupard) qui lui conseilla de moins enchainé les plans à tourner avec la lumière qui va bien mais de s’adapter à la lumière naturelle de la région.
Première conséquence le film est surement le plus beau de la filmo de Salvadori et permet d’appuyer une poésie très prégnante tout du long du film (poésie assez « macabre » d’ailleurs avec la fabuleuse utilisation des masques). Deuxième conséquence : si le combat écologique n’est, en fait, pas le 1er motif de la petite bande, la mise en image de la forêt et de la rivière concours à envelopper personnage et spectateur dans une certaine réalité concrète de la destruction de l’environnement et rend le combat d’autant plus crédible. Plutôt que de décliner un exposé ennuyant (comme le fond Cat et Fouad devant leur classe endormie), l’image dit tout avec beaucoup plus de force.
S’appuyer sur la beauté de son paysage est aussi le moyen pour Salvadori de s’inscrire dans la même démarche que le film dont il s’inspire à avoir le grandiose Stand By Me de Rob Reiner. S’il ne joue pas la fibre nostalgique, le réal s’en inspire quand à la description d’enfants confronté à la violence quotidienne (à l’école ou dans la famille) et qui voit dans leur quête un moyen de s’affranchir.
Cité ouvertement un tel film est déjà signe de bon gouts mais arriver à l’inscrire dans son propre univers, voila qui force le respect. Parce qu’on est bien dans un film de Salvadori c’est à dire avec des quiproquos, une monté en sauce de la catastrophe dont on se demande comment cela peut bien se finir, de la poésie, de la tendresse, un humour potache, de l’humour noir, une virtuosité certaine dans la réalisation jouant sur une imagerie variée et un excellent rythme (belle manière pour la construction des personnages que de faire intervenir Aimé qu’après un bon tiers du film) et enfin une certaine vision amorale qui évite au film de devenir un tract militant et permet de garder son fil rouge sur l’amitié ou les rapports de force. La fin à ce titre est quand même sacrément jouissif quand on y pense avec en plus avec l’utilisation de l’imagerie des supers-héros.