LA VISION PARTIELLE, ÉCRITS SUR LE CINÉMA (Pascal Bonitzer)

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Le site de l’éditeur : www.capricci.fr

J’ai lu quelques trucs de Bonitzer (dans les « Cahiers… »), mais je ne peux pas dire que je connaisse vraiment. Il a néanmoins une réputation plus que flatteuse dans le champ théorique (y compris en tant que scénariste, moins en tant que réalisateur), souvent convoqué par des grosses pointures à la Deleuze, ce qui n’est pas rien.

Pascal Bonitzer sur FURYO de Nagisa Oshima :
« Le véritable sujet du film, c’est la fascination perverse de cette blondeur, qu’arbore le Major Celliers comme un défi, et dont le lieutenant Yonoï subit l’attrait mortel. Ce que raconte le film comme entre les lignes, c’est l’histoire oblique de ce fétiche. La véritable fin du film n’est pas son épilogue, le dialogue humaniste entre Lawrence et Hara ; c’est cette scène nocturne, cérémonielle et magnifique, où Yonoï s’approche de Celliers, enterré jusqu’au cou, le visage brûlé par le soleil, agonisant… II tient à la main un rasoir, et se penche vers la tête défigurée : on peut imaginer que, pour abréger les souffrances de Celliers, il va l’égorger et, déjà, on appréhende le giclement de sang sur le sable. Mais — et c’est bien plus terrible — c’est une mèche de cheveux que coupe Yonoï, avant silencieusement de repartir, comme un criminel. Reste sur le front noirci de l’agonisant un papillon de nuit, blanc et maléfique, comme la marque même du désir de Yonoï. »
Critique complète à lire dans LA VISION PARTIELLE, actuellement en librairie.