Discutez de Labyrinthes
Je découvre cette petite série que je ne connaissais pas, malgré la présence de Le Tendre et Dieter, deux scénaristes que j’aime bien, au générique.
La série suit les aventures du professeur Ariane, un scientifique passionné par l’inexplicable et qui se met en tête d’expliquer le surnaturel, et des différents personnages qui le suivent, pour des raisons diverses (son assistant et la femme enceinte de ce dernier, une aristocrate russe qui finance son expédition…).
Publiée à l’origine dans la collection « Graphica » de Glénat, la série a eu droit à une intégrale en petit format, aussi élégante que solide, qui permet la redécouverte. Les histoires sont indépendantes même s’il y a un fil rouge, et la tonalité, faussement légère dans les premières pages, plonge les protagonistes dans un drame intense et impitoyable.
Le dessin de Pendanx, détaillé, n’est pas sans évoquer celui de Plessix, naviguant dans cette ambiance semi-réaliste qui permet de véhiculer la légèreté ou la dureté.
Jim
Le deuxième tome entraîne le professeur Ariane sur la piste de la résurrection. Travaillant avec un collègue grec, il ressuscite un chien. Hélas, l’animal ne reste pas longtemps en vie. Son équipier parvient à ramener un marin mort à la vie, mais ce dernier s’énerve et le jette par la fenêtre. Ariane se retrouve donc avec deux morts (et une blessée, la Comtesse l’ayant suivi dans sa villégiature) et la perspective d’une île mystérieuse que tout les autochtones jugent maudites.
Là, il découvre un étrange asile apparemment psychiatrique où les patients semblent attendre quelque chose. Peu à peu, Ariane va comprendre le véritable enjeu de l’établissement, et découvrir que sa propre présence mt tout en danger.
Le motif du labyrinthe, qui donne son titre à la série, est très présent. De même que celui de la montre, qui revient et prend une importance intéressante. Mais elle sera encore plus essentiel au récit du troisième tome.
Le scénario fait de nombreuses références à la mythologie de Charon le nocher des Enfer à Orphée tentant d’arracher son Eurydice aux abysses. Le dessin se présente dans une tradition ligne claire revendiquée, Ariane courant des ruines grecques ressemblant de plus en plus à une sorte de Mortimer du surnaturel.
Jim
Dans le troisième tome, le professeur Ariane découvre le cas étrange d’un confrère qui se prend pour un singe. Enfermé dans une cellule d’asile, il concentre l’attention de tous les spécialistes qui l’entourent. L’une d’eux laisse entendre au savant spécialiste du surnaturel qu’il y a des choses qu’il ne connaît pas encore, mais qu’il va bientôt apprendre.
Sans accorder d’attention à ces propos, le professeur Ariane se rend en Afrique. Il rencontre une tribu dont la culture est articulée autour des totems animaux. Dans cette tribu, les tabous imposent de ne pas tuer son propre totem, et surtout de ne pas abattre de lion. Hélas, Ariane, qui est mauvaise gâchette, abat un fauve, déclenchant une succession de phénomène allant à l’encontre de l’esprit cartésien des Occidentaux.
Ce troisième volume commence à creuser des pistes nouvelles, donnant un fil rouge à l’ensemble de la série (dont les deux premiers tomes, assez éloignés, laissent penser que c’est une suite de récits séparés). Pendanx s’éloigne de son style ligne claire pour des ambiances plus contrastées, plus complexes. Son encrage est également plus sombre, plus charbonneux.
Jim