L'AFFAIRE LÉON SADORSKI - Romain Slocombe (La bête Noire)

Paris,Avril 1942,Léon Sadorski est inspecteur à la 3e section des Renseignements généraux. Travailleur consciencieux il contrôle et arrête les Juifs pour les expédier à Drancy. Zélé, il lui arrive même de donner un coup de main de temps en temps aux Brigades spéciales pour intervenir contre les " terroristes ".
Pétainiste et antisémite il adore son boulot et se trouve comme un poisson dans l’eau jusqu’à ce que la Gestapo et Berlin s’intéressent à ses anciennes fréquentations et notamment une ancienne maitresse Thérèse Gerst.

Histoire très dense,très noir où Romain Slocombe réussit à nous embarquer et à nous faire nous intéresser à un personnage encore plus détestable tant il peut de temps en temps s’avérer humain au bon sens du terme et non pas seulement quand il se retrouve du mauvais côté de la matraque.

Un immense roman qui se fait l’écho des heures sombres de notre histoire. Une face cachée et honteuse que l’on voudrait définitivement derrière nous mais qui trouve une résonance avec une certaine actualité, malheureusement décomplexée et assumée.

Présentation de l’éditeur
Paris, 29 mai 1942 : une bombe explose devant le Palais de justice, dans un café fréquenté par les Brigades spéciales, faisant deux morts et plusieurs blessés. Quelques jours plus tard, le cadavre d’une inconnue est découvert en banlieue. Crime passionnel ou politique ?
Chargé d’enquêter sur ces deux affaires, l’inspecteur Léon Sadorski voit ses projets de vacances contrariés ̶ d’autant plus qu’il doit bientôt participer à la grande rafle du Vél d’Hiv, exigée par les nazis et confiée à la police française. Un destin tragique menace désormais sa jeune voisine Julie Odwak, la lycéenne juive qu’il convoite en secret et dont il a fait interner la mère.

Une lecture éprouvante. C’est assez dérangeant de lire un livre que l’on trouve excellent tout en détestant le sujet et son personnage principal.
Si après le 1er opus, dans lequel Sadorski était déjà un vrai salaud, on pouvait espérer que son « séjour » berlinois provoquerait quelques failles et l’amènerait à se remettre en question,on se rend rapidement compte qu’il n’en est rien dans la suite de ses « aventures ». Bien au contraire.
Encore plus tout (antisémite,profiteur,cynique, violent…), encore plus décomplexé face à son rôle et à la collaboration nous suivons son quotidien lors de l’été 42 et notamment les tristes journées du 16 et 17 juillet avec la rafle du Vel d’Hiv.
Noir, très noir. On regarde la bête immonde droit dans les yeux.