Discutez de Age de raison (l’)
Débuts de carrière pour Mathieu Bonhomme. À l’époque, Carabas avait intégré le groupe Tournon, qui possédait déjà Semic, et ça m’a permis de découvrir très tôt les travaux de cet auteur qui allait faire la carrière que l’on sait.
Le récit suit les mésaventures d’un homme des cavernes anonyme, silencieux, mal intégré, qui tente de survivre seul dans un monde de brutes. L’ensemble est constitué d’une suite de petites histoires couvrant différentes situations (la chasse, la soif, le froid, le sexe, la rencontre avec l’autre…). La tonalité est souvent désabusée, et les rires soulevés par les situations sont souvent jaunies.
Le dessin s’améliore de chapitre en chapitre, et l’aisance graphique que l’on connaît aujourd’hui à Bonhomme commence à apparaître graduellement au fil de la lecture. Autre force, l’auteur utilise avec finesse les outils de la BD (bulles, interjections, onomatopées), s’inscrivant dans une esthétique très franco-belge mais d’une fluidité et d’une modernité remarquable.
L’un des derniers chapitres conte la découverte du feu, mais aussi du dessin, le héros sans nom s’essayant à ce qui deviendra l’art rupestre. Il y a une magie dans ce petit récit, que ne vient aucunement gâcher l’humour grinçant du tout dernier récit.
Jim