L'ANGE DU PROLÉTARIAT - UNE VIE DE YOURI GAGARINE (Alex Nikolavitch / Félix Ruiz)

Oui, voilà, c’est lié.
L’approche de paire, on appelle aussi ça le crénage. C’est l’ensemble des réglages qui définissent l’écart entre les lettres (évitant qu’elles soient trop rapprochées et « cognent », ou trop écartées). À la base, les lettres typographiques étaient disposées sur des petits blocs unitaires plus ou moins carrés. Sauf qu’il y a des lettres qui ne tiennent pas dans un carré, mais dans un rectangle (le « l », le « j », le « t » aussi… et d’autres). Du coup, on doit adapter ça car si on donne à chaque lettre la valeur du carré qui la contient, on obtient des disparités, des espaces trop marqués. Désormais, quand on fabrique une police sur informatique, ça se paramètre (je ne sais pas le faire, hein : je sais utiliser des polices et voir les défauts si besoin, mais je ne sais pas en fabriquer, en revanche, je connais des gens qui savent le faire).

N’arrivant pas à assimiler l’alphabet cyrillique, pour ma part, j’ai lu ça en inculte et ça ne m’a pas gêné.

Jim

Des agents, surtout !

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Je m’en doutais un peu, à vrai dire…

OK, en fait, ça dépend si la chasse est fixe ou proportionnelle.

Tori.

Oui, je pense que ça se résume à ça. La police utilisée ici semble donner l’impression qu’elle est fixe (« monospaced », comme disent les Américains, ce qui est plus explicite). Ça marche parfois très bien, en fonction des polices utilisées (par exemple, une police imitant une machine à écrire ou voulant donner une impression mécanique…). Mais ici, ça se voit un peu (même si l’album se lit très bien, somme toute).
En fait, à l’origine, les pièces correspondant à ces lettres rectangles, longilignes, étaient moins larges, et quand il fallait arranger, les typographes ajoutaient une cale permettant de faire varier l’espace (dans le cas d’un « l » en fin de mot, par exemple) et de retomber sur une dimension moyenne.
Ça, c’est paramétrable quand on crée la nouvelle police, afin que la lettre se comporte différemment selon qu’elle est suivie ou non d’une lettre, d’une ponctuation ou d’un espace. Visiblement, là, le paramétrage n’a pas été fait et je ne m’y connais pas assez pour savoir comment faire une fois qu’on utilise une police déjà créée.

Jim

Oui, maintenant que tu le dis, je remarque qu’il y a un peu de jeu après les j et les t.
Après les apostrophes, je ne sais pas si c’est le caractère qui est, là aussi, trop large ou si c’est le lettreur qui a mis des espaces derrière.

Tori.

Y en avait plus chez mon libraire. Obligé de le commander. Frustration totale pour ces vacances avec les BD.
J’ai donc pris un Grendel pour compenser !

Horreur et damnation : rupture chez le distributeur.

Mais que fait la police ?

(Je ne suis que frustration)

Là, c’est clair qu’ils peuvent pas sermonner les lecteurs pour excès de vitesse en direction de la librairie, hein…
:wink:

Jim

Et dire que je l’ai vu dans une excellente librairie à Antibes et que je ne l’ai pas pris pour faire fonctionner ma locale et ne pas me changer le voyage …

Je n’allais pas m’arrêter à une rupture de distributeur. J’ai fini par le trouver aujourd’hui. S’il en reste à Rennes, il ne doit pas en avoir beaucoup.

(Je suis un peu le Lagardère de la BD).

Héhéhé

Jim

Allons-y, donc !

Ouais !

Ouais !

Alors, c’est rigolo. parce que j’avais oublié les détails de ton analyse, et je me suis fait le même avis. Gagarine devient un perso secondaire (pour les raisons que tu donnes). Finalement, c’est lui aussi une victime (dorée) du système, il subit les événements et est exploité.
Et puis j’ai bien aimé ce regard d’Européen, qui ne prend pas parti et qui remet les choses dans leur contexte. Parce que si les USA ont gagné la guerre dès qu’ils ont foulé le pied sur la Lune, ils ont eu un peu chaud et perdu pas mal de batailles avant. Et le commun des mortels ne le sait pas toujours.

Ouais. Après, sur les choses qui se passent dans l’espace, j’ai toujours un petit doute sur ce que je comprends, de prime abord. Mais après quelques allers-retours de pages, juste pour m’assurer que j’ai bien compris, ça passe.

Le seul endroit où j’ai peut être ressenti ça (et encore, c’est peut être pas pour la même raison), c’est quand les Soviétiques sortent pour la première fois en balade en scaphandre.

Ah ?!

Voilà. Le bémol du bémol. :stuck_out_tongue_winking_eye:
Bon, je te charrie, mais moi, j’avais oublié aussi cette remarque et je n’ai pas souvenir d’une gêne quelconque à la lecture.

Exactement ce que je me suis dit. On est vraiment sur un livre plaisir où tu apprends des vraies choses (et donc, je vais sûrement devoir y retourner pour certaines précisions). On reconnait le souci de précision, presque « maniaque » quand on lit la dernière partie, avec des précisions techniques de haut vol. On sent que Niko aime ça et se fait plaisir. Et il a raison, je trouve que ça apporte un gros cachet de culture (aucun lien avec la confiture dans le cas présent) et ça finit vachement bien le bouquin.
J’aurais aucun problème à le conseiller à mes filles, pour agrémenter les futures images de conquêtes spatiales que nous verront à la télé dans les prochaines années.

J’ajouterai que la BD est restée par terre à côté de mon lit pendant quelques jours, avant de trouver le meilleur moment pour la lire. Et donc je voyais cette couv’ au moins en passant devant ma chambre. Et punaise, elle rend quand même vachement dans la vraie vie !

Une scène où une huile débarque dans le bureau (Khrouchtchev ? Sais plus…). Il semble venir d’un côté, et quand le dessinateur établit un contre-champ, on a l’impression qu’il vient de l’autre côté.
Chipotage, mais je crois que ça m’a fait le coup une autre fois.

Voir plus haut : des problèmes d’approche de pair, parce que la police n’est visiblement pas travaillée pour se caler sur les différentes largeurs de lettres.

Stratosphériques, même.

Jim

Oui, oui, j’ai vu. Trop technique pour moi, et visiblement, mon œil ne détecte pas ces détails. Heureux est l’idiot, comme dirait l’autre.

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Incidemment, mon album sur Gagarine est en 6e place du top 10 2023 en Espagne.