Nick Damici, Ethan Embry, Lance Guest, Tom Noonan, Larry Fessenden…
INFOS
Long métrage américain
Genre : horreur
Année de production : 2014
SYNOPSIS
Crescent Bay n’est plus l’endroit idéal où terminer ses jours. Ce qui fut autrefois une idyllique communauté de retraités fait maintenant l’objet de mystérieuses et mortelles attaques. Quand l’ancien combattant Ambrose McKinley emménage dans le quartier, les résidents sont immédiatement offusqués par sa personnalité. Mais son attitude impitoyable est exactement ce dont il a besoin pour survivre alors qu’il devient clair que les attaques, qui sont de plus en plus violentes et ciblées, sont causées par des bêtes n’étant ni animales ni humaines…[/quote]
Pour son premier film en langue anglaise, le cinéaste espagnol Adrian Garcia Bogliano propose une variation intéressante sur le film de loup-garou. En fait, c’est un film de loup-garou où pas une fois ce mot n’est prononcé…il est insinué, à travers les dialogues et les évocations de la pleine lune et des balles d’argent, mais les personnages n’osent pas mettre un mot sur cette menace et c’est plutôt bien vu dans le contexte du film.
Ensuite, le décor est assez rare pour un métrage évoquant cette créature : une communauté de retraités, un lieu où, radicalement ici, les pensionnaires attendent la mort.
Intéressant aussi par la nature même du héros…un vieux vétéran bougon à la Clint Eastwood dans Gran Torino, mais avec une particularité : il est aveugle.
Nick Damici interprète ce rôle avec force et intensité et porte le film sur ses épaules, en formant d’abord un duo père/fils crédible avec Ethan Embry puis en composant ce vieux soldat digne qui doit faire face à l’horreur alors qu’il ne peut plus compter sur tous ses sens. Cette mise en avant de l’ouïe et de l’odorat est d’ailleurs bien amenée grâce à de chouette idées scénaristiques (et sans aller jusqu’à en faire l’équivalent d’un Matt Murdock).
On a reproché à ce film sa lenteur…et c’est vrai qu’on a pas affaire à un film d’action, entre la première attaque du monstre et la bataille finale, le rythme est un peu pépére, genre enquête en déambulateur (avec quelques notes d’humour compte tenu de la nature peu affable du héros). Mais ça reste bien pensé : c’est avant tout un film sur la vieillesse, sur l’attente et sur un homme qui décide tromper cette attente en se préparant pour un dernier combat digne de ce nom.
Porté par de bons acteurs de genre (dont cette grande baderne de Tom Noonan) et solidement réalisé, avec une jolie économie d’effets pendant une grande partie du métrage, Late Phases montre quand même ses faiblesses dans sa dernière ligne droite. Alors que le monstre n’avait été que suggéré dans le premier acte, il est bien entendu révélé dans le final (il y a aussi un twist que je ne révélerais bien entendu pas ici) et même si la phase de transformation est en soi pas mal du tout, la bébête tient plus hélas de la série Z que du Loup-Garou de Londres, manque de moyens oblige.
C’est bien dommage, mais à part ces réserves, ce Late Phases est une petite série B qui ne manque pas d’attraits.
