LE BUG HUMAIN (Sébastien Bohler)

Plus qu’un moment critique nous vivons une véritable tragédie. Surpopulation, surpoids, surproduction, surconsommation, surchauffe, surendettement, nous avons basculé dans l’ère de tous les superlatifs qui mène l’humanité tout droit à sa perte. Si la capacité des ressources de la planète sont comptées, alors nos jours aussi le seront… Inéluctablement.
Mais alors que la situation empire heure après heure, aucune réponse collective tangible ne vient. Nous voyons le mur se rapprocher et nous ne faisons rien. La conscience de ce qui nous attend ne semble avoir aucun effet sur le cours des événements. Pourquoi ?
Au cœur de notre cerveau, un petit organe appelé striatum régit depuis l’apparition de l’espèce nos comportements. Il a habitué le cerveau humain à poursuivre 5 objectifs qui ont pour but la survie de l’espèce : manger, se reproduire, acquérir du pouvoir, étendre son territoire, s’imposer face à autrui. Le problème est que le striatum est aux commandes d’un cerveau touours plus performant (l’homme s’est bien imposé comme le mammifère dominant de la planète) et réclame toujours plus de récompenses pour son action. Tel un drogué, il ne peut discipliner sa tendance à l’excès. À aucun moment, il ne cherche à se limiter.
Hier notre cerveau était notre allié, il nous a fait triompher de la nature. Aujourd’hui il est en passe de devenir notre pire ennemi.

Sébastien Bohler docteur en neuroscience et rédacteur en chef du magazine Cerveau et psycho apporte sur la grande question du devenir contemporain un éclairage nouveau, dérangeant et original. Pour lui, le premier coupable à incriminer n’est pas l’avidité des hommes ou leur supposée méchanceté mais bien, de manière plus banalement physiologique, la constitution même de notre cerveau lui-même.

Broché: 270 pages
Editeur : Robert Laffont (7 février 2019)
Langue : Français
ISBN-10: 2221240103
ISBN-13: 978-2221240106
Dimensions du produit: 13,6 x 2,5 x 21,6 cm

Bouquin passionnant.
Dans une première partie, l’auteur explique, avec des termes accessibles aux néophytes (en tout cas, à moi) comment fonctionne le cerveau, détaillant de quelle manière cet outil formidable nous a lancés en quête de nourriture, de partenaires sexuels, de statut social, d’information et d’économie d’effort, afin que l’espèce reste pérenne. Mais il précise que ce mécanisme n’a pas de bouton « stop », si bien que ces cinq axes fonctionnent sur le mode du « toujours plus ». Cette partie est également consacrée à expliquer comment cet outil, parfait pour les chasseurs-cueilleurs, n’a pas évolué, si bien qu’il n’est plus adapté pour l’homme de l’ère industrielle, qui n’a pas à lutter pour ses ressources.
Dans une deuxième partie, il détaille les conséquences que ce modèle de pensée (ancré dans la biologie) exerce sur l’environnement (la société, les ressources matérielles, l’écosystème…). Et c’est une partie terrifiante.
La troisième partie, que j’aborde dans quelques instants, semble s’intéresser aux perspectives futures, aux possibilités d’inverser la tendance.
Passionnant, vraiment.

Jim