LE CAVE SE REBIFFE (Gilles Grangier)

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Film de Gilles Grangier écrit par Michel Audiard d’après Albert Simonin (les trois hommes sont crédités au scénario), Le Cave se rebiffe est une comédie policière de 1961, qui parle de fausse monnaie.

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L’affaire débute alors que Charles Lepicard (Bernard Blier), un ancien proxénète dont la maison de passe est aujourd’hui sans le sou, s’associe à Lucas Malvoisin (Antoine Balpêtré), un notaire peu regardant, et Éric Masson (Franck Villard), un jeune truand ambitieux mais dont la prétention le conduit à l’incompétence. Sûr de son fait, ce dernier est aussi l’amant de l’épouse d’un graveur aux mains d’or, Robert Mideau (l’excellent Maurice Biraud), qu’il envisage de faire travailler à la confection de plaques destinées à l’impression de « fausse mornifle ».

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Sauf que les trois lascars n’y connaissent que pouic aux « faux talbins ». Lepicard décide donc de se tourner vers un spécialiste de la question, Ferdinand Maréchal (Jean Gabin, impérial), alias « le Dabe », afin qu’il conseille ces messieurs dans leur entreprise. Le vieux roublard, rangé des voitures, déménagé en Amérique centrale et reconverti dans le canasson, fait mine dans un premier temps de ne pas être intéressé par cette initiative périlleuse. Mais à force de conviction, il cède finalement, revient en France et met le chantier en branle avec la logique imparable qu’ont forgée des années de pratique.

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L’intrigue suit les ambitieux dans leur entreprise, menés par le bout du nez par un Ferdinand Maréchal qui allie la planification logistique à une solide mauvaise foi. Le vieux renard joue double jeu et charme « le cave », un graveur joué par un Maurice Biraud en pleine forme qui s’indigne pour la moindre des contestations. Et chacun d’eux a des idées en tête.

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Le scénario se déroule avec une fluidité exemplaire, les dialogues d’Audiard font mouche en rafale (« Si la connerie se mesurait, il servirait de mètre étalon », « les bénéfices, ça se divise, la réclusion, ça s’additionne »), les péripéties s’enchaînent avec des intrigues à tiroir. Les grands moments sont nombreux, notamment les retrouvailles avec Madame Pauline, jouée par Françoise Rosay, auprès de qui le Dabe vient négocier l’achat de papier.

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Adapté de Simonin, le film puise son inspiration à la « trilogie de Max le Menteur », comme Touchez pas au grisby ou Les Tontons flingueurs. Mais les trois films n’ont rien à voir ensemble et choisissent chacun une tonalité différente (trois réussites, cela dit). Le film connaît un grand succès public, tandis que la critique est moins unanime au moment de la sortie.

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Le générique se concentre sur des mains au travail. Il s’agit de celles de Pierre Forget, professeur de gravure taille douce, qui sert également de doublure à Biraud dans le film.

Jim