LE CONCILE DES ARBRES (Pierre Boisserie / Nicolas Bara)

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La critique de Le concile des arbres T.1 (simple - Dargaud) par ginevra est disponible sur le site!

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L’action se déroule dans une société vaguement steampunk, à la localisation incertaine (les patronymes sont français, on y évoque une Reine mais l’ambiance est celle de la Nouvelle-Angleterre). Deux enquêteurs, qui semblent bien se connaître et mal se supporter, reçoivent pour mission d’élucider un mystère entourant un groupe d’orphelins somnambules.

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Sur ces bases, Pierre Boisserie et Nicolas Bara construisent un récit assez enlevé, aux dialogues qui fusent et aux décors crépusculaires. Je ne connais pas le travail de Bara, que je découvre ici (apparemment, il a fait un autre album, avec Boisserie également), mais j’aime bien son trait caricatural mais vivant, et d’une grande richesse. Il y a un côté « Plessix sous acide », mais je n’arrive pas à trouver plus précisément ce que ses planches m’évoquent (du Crisse hystérique ?).

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L’intrigue mélange science positiviste, légende celtique, référence à des univers lovecraftien (mais aussi, me semble-t-il, à Harry Potter à l’occasion de détournements que j’ai trouvés assez savoureux… en espérant que ce ne soit pas moi qui en voie là où il n’y en a pas), et le scénario déjoue certaines attentes (notamment lors de l’apparition desdits dieux anciens, dont l’apparence et les tournures de phrase ont de quoi étonner).

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La seule petite faiblesse de cet album, publié dans la collection « Long Courrier » de Dargaud, tient peut-être à la scène de confession, quand les deux enquêteurs sont ligotés. Elle n’est pas aussi subtile et à demi-mots que le premier dialogue entre eux deux. À part ce léger bémol, l’ensemble est très lisible, assez rapide, parfois trop car certaines informations semblent surgir de manière inopinée. Mais la caractérisation des personnages et le rythme soutenu font oublier ces petits tracas.

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La lecture de cet album me fait prendre conscience que je connais fort mal le travail de Pierre Boisserie, scénariste pourtant producteur si j’en crois sa bibliographie consultée sur bédéthèque. Cet album est donc une agréable manière de découvrir sa manière. Un chouia d’équilibre dans les péripéties, et ça aurait été nickel.

Jim