LE CRÉATEUR DE POUPÉES - Nina Allan (Tristram)

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Andrew, solitaire depuis l’enfance en raison de sa très petite taille, est un créateur de poupées reconnu. Il correspond avec une femme, également amatrice de poupées, Bramber Winters, qui réside et travaille au sein d’un établissement psychiatrique dans les Cornouailles. À l’origine de leur correspondance - suite à une petite annonce de Bramber un an plus tôt - il y a la curiosité pour la personnalité et l’oeuvre d’Ewa Chaplin, une Polonaise célèbre pour ses poupées et, à un degré moindre, pour sa production littéraire. « Ewa Chaplin n’avait pas peur de fabriquer des poupées qui n’étaient pas réconfortantes. Apparemment elle savait que les poupées sont des personnes, exactement comme nous. » Quand Andrew décide de rendre visite à Bramber, sans la prévenir, il ne lui a pas encore fait part de son handicap. Il pressent qu’elle-même ne lui a peut-être pas tout dit sur sa situation…

Traduit par Bernard Sigaud
Édité par Tristram

Je suis en train de terminer le roman de Nina Allan (il me reste 40 pages) et je suis heureux de retrouver les sensations que j’avais eu à la lecture de son recueil de nouvelles « Complications ».
Je dois bien avouer que j’y allais un peu à reculons car j’avais été plutôt déçu par ses 2 premiers « vrais » romans (« Complications » et « Stardust » étant entre le recueil de nouvelles et le roman pour être précis).
Je m’étais même ennuyé en lisant « La Course ». Le roman précédent « La Fracture » est très bien écrit et j’ai pris beaucoup de plaisir à le lire mais il me manquait un aspect de Nina Allan qu’il y avait dans ses premiers livres. En gros, les différentes nouvelles ou les différents arcs semblent avoir été écrits chacun dans des sortes d’univers parallèles où le monde semble identique à quelques détails près (par exemple des protagonistes qui sont amants dans une nouvelle puis frère et soeur dans une autre mais dans des lieux et situations proches ou identiques). J’aime aussi beaucoup son utilisation des motifs que l’on retrouve parsemés au fil des nouvelles.
Bref revenons à son petit dernier « Le créateur de poupées ». En fait, il est composé de 3 arcs entrelacés sous la forme d’un roman :
Il y a l’histoire d’Andrew, nain créateur de poupées, qui part retrouver une femme avec qui il entretient une correspondance. Cet arc est raconté à la première personne.
Il y a ensuite les courriers de Bramber la correspondante d’Andrew, elle ne communique que par ce biais alors que l’histoire est contemporaine. Elle habite dans un établissement psychiatrique.
Le dernier arc rassemble des nouvelles écrites par Ewa Chaplin à la fin des années 90 et traduites en 2008 (il y a des bizarreries liées à ce point dont un qui m’a vraiment désarçonné), c’est également une créatrice de poupées que Bramber vénère.
A part le récit d’Andrew, il y a pleins d’aspects flous dans les 2 autres arcs avec des résonnances bizarres et des motifs récurrents. Mais comme d’habitude avec Nina Allan ça reste très léger, évanescent.
Je ne m’attends pas à avoir des éclaircissements dans les 40 dernières pages mais j’espère être encore surpris.
Pour faire court, je recommande chaudement ce roman que je qualifierai de SF alors qu’il a tout de la littérature classique. Pour ceux qui ne connaisse pas Nina Allan, je recommande « Complications », un de mes livres préférés tous genres confondus (alors que normalement je ne suis pas client des recueils de nouvelles).

Ajout : je viens de finir le roman et je suis allé lire l’excellente note de lecture de Hugues de la librairie Charybde (je recommande la lecture de leur blog, plein d’excellents conseils) :