LE DERNIER DES DIEUX t.1-4 (Phillip Kennedy Johnson / Riccardo Federici)

Par contre l’initiative de Urban est plutôt pas mal.

Le format franco belge hein, pas l’écriture inclusive.

Moi, je ne sais même pas ce que ça veut dire, format franco-belge…
À part en termes de pagination où c’était 48 planches (64 pour Tintin)…
Autrefois, c’était du souple, puis on est passé à du cartonné, et maintenant, il y a des deux, de toutes les tailles et avec des paginations variables.

Tori.

Là, faudra qu’on m’explique.
Tu veux qu’elles fassent quoi, « les momies qui réglementent la langue française » (sans « s ») ? Et quelles « problématiques actuelles » ?

La langue, c’est un héritage culturel, c’est aussi une psychologie. Le français n’a pas de neutre, par exemple (il a des pronoms indéfinis, mais c’est pas du neutre), donc il ne peut pas recourir à ça. Or, on sait que c’est le masculin qui se charge de la valeur neutre / unisexe. Si on dit « George Sand est mon écrivain préféré », on induit qu’on préfère ce qu’elle écrit à la production de tous les autres, hommes et femmes compris. En revanche, certains psychorigides de la grammaire voudraient généraliser « écrivaine ». Fort bien, mais si on dit « George Sand est mon écrivaine préférée », on écarte la valeur neutre et on exclut d’emblée les hommes qui écrivent.
Et, des points de vue historique, culturel et psychologique, on ne peut pas refaire les structures de pensée véhiculées par une langue. On ne peut pas associer la valeur neutre au féminin (de même que l’unisexe dans la mode est clairement du masculin porté par des femmes). Qu’on y voie une trace de patriarcat, c’est possible et ça me semble même logique. Mais c’est comme ça. De même, les adjectifs possessifs sont distribués en fonction du genre de l’objet possédé : ma voiture, sa voiture. En anglais, c’est l’inverse, le possessif est distribué en fonction du genre du possesseur : his car, her car. Cela induit donc non seulement des structures grammaticales et des règles d’élocution différentes d’une langue à l’autre, mais aussi un rapport au monde différent : chez nous, c’est l’objet qui prime, chez les anglophones c’est le sexe des locuteurs qui prime. De là, par exemple, il me semble évident que les « études de genre » soient mieux implantées dans les facs américains que dans les nôtres.
Les noms communs sont en général masculins ou féminins, parfois disposent d’équivalents pour l’autre sexe, et parfois pas. Donc en inventer, pourquoi pas. Mais rien ne fonctionne pleinement. Par exemple, « docteure », c’est très bien à l’écrit, mais à l’oral, la différence n’apparaît pas. Si l’on veut marquer la reconnaissance du sexe de la personne en question, on a « doctoresse » (soit « femme médecin »), qui met en évidence l’inutilité de « docteure » (créé alors qu’un mot existe déjà) mais est un peu connoté vieillot. Donc en soi, ni l’un ni l’autre n’est satisfaisant.

J’ai parcouru rapidement ce communiqué de presse, et je trouve la solution d’Urban assez équilibrée : ils limitent ces acrobaties lexicales à l’adresse au public, et c’est tout. Moi, personnellement, je trouve ça lourd et je préfère toujours la solution d’Arlette Laguiller : « français, françaises, travailleurs, travailleuses ». Qui permet également d’inverser l’ordre : « travailleuses, travailleurs ». Ce que l’écriture inclusive, sous couvert d’égalité, ne fait pas puisqu’elle propose toujours le suffixe masculin avant le suffixe féminin.
Personnellement, mais là encore ça n’engage que moi, j’aurais plutôt écrit « chères libraires, chers libraires, chères lectrices, chers lecteurs ». C’est plus long, sans doute pas beaucoup plus léger, mais ça a le mérite de correspondre selon moi à la langue française et de ménager les susceptibilités de toutes et de tous.

Jim

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Ah oui ça change du noir.

Je vote pour.

Et bien sûr, j’aurais corrigé la faute avant l’envoi. Enfin, j’espère.
:wink:

Jim

Bon ben voilà, Jim a tout à fait explicité ma pensée.

Et bien mieux que je ne l’aurais fait…

Oui, voilà, si on veut insister sur le fait qu’il y a des gens des deux genres, on peut opter pour cette solution (et, comme tu le dis, on peut choisir d’y mettre le féminin en premier ou en deuxième, même si l’usage tend à passer le féminin en premier).
Je ne vois pas l’intérêt d’avoir recours à un artifice qui alourdit la lecture alors que des solutions existent déjà.
Et je connais des féministes qui, au contraire, trouvent que le fait que ce soit le masculin qui serve de neutre en français montre que le féminin est supérieur ! ~___^

Tori.

Pas assez cher mon fils.

Non mais je suis tout à fait d’accord avec @Jim_Laine, vous occultez la partie de ma phrase où je disais que je trouvais pas ça très beau non plus. Mais par rapport à l’académie française qui devrait je pense se bouger un peu, c’est surtout qu’aujourd’hui il y a des gens qui aimeraient avoir un pronom pour les définir (l’équivalent d’un « they » ou d’un « zhe » chez les anglophones) et où l’absence d’équivalent en français conduit à des aberrations voire à des trahisons du texte original dans certains romans (voir le lien ici qui résume bien la chose : Subtilités de langage dans les derniers romans Star Wars VO et VF ! • Actualités Romans • Star Wars Universe (starwars-universe.com))

Mais je n’irai pas beaucoup plus loin dans le débat, comme dirait le maître Jedi

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Déjà, dans l’article que tu cites, il y a une erreur :

rappelez-vous, « tu » et « vous » en anglais sont un même mot, « you »
Ah, ben non… C’est seulement qu’on vouvoie tout le monde sauf Dieu : « tu », c’est « thou ».

Ensuite, comme le dit Pocket, en français, c’est le masculin qui remplace le neutre… Et, sinon, il suffit d’utiliser des termes épicènes (ce n’est pas toujours facile, certes).

Ah, et là, ils ont de la chance : c’est un personnage non genré… Parce que dans Star Wars, on pourrait imaginer des races extra-terrestres avec des sexualités autres (pourquoi pas dix-neuf genres, par exemple, ou des races pour la reproduction desquelles trois individus de sexes différents soient nécessaires ?).

Tiens, ça me fait penser à un questionnaire que j’ai eu à remplir récemment… Première question :
Sexe, et les choix : Masculin, Féminin, Non binaire, Autre.
Je me demande donc ce que désigne « Autre », puisque « Non binaire » est censé recouvrir ce qui n’est ni le premier ni le deuxième…

Tori.

Se définir par ce qu’on n’est pas, plutôt que par ce qu’on est. Déjà je suis perdu. Alors impossible pour moi de répondre à ta question.

Ce sont des gens qui essaient simplement de se sentir un peu mieux dans leur peau en s’exposant pour toute leur vie au mépris et au rejet d’une partie de la société. Ce n’est pas une situation qui me touche personnellement ou un de mes proches donc je serais bien en peine d’en parler avec plus de justesse et de pertinence, mais je traîne pas mal du côté des fans de comics américains (et notamment des X-Men) pour qui ces questions comptent énormément, et je pense qu’on a du mal à appréhender réellement ce qu’on peut traverser quand on vit ce genre de remise en question de soi.

J’entends bien. C’est juste que se définir par ce que l’on n’est pas, dépasse ma compréhension de la chose.

Mais quand tu estimes que les définitions qu’on te donne ne te correspondent pas, et que tu n’as pas de terme pour te définir ?

Tori.

Après on entre aussi sur un terraine philosophique : est-ce le propre de l’esprit humain de pouvoir définir des choses qui ne sont pas ? Est-ce que les concepts viennent avant les mots (la novlangue de 1984 m’a toujours questionné sur ce point d’ailleurs ^^)

Pas de souci. Ce que je veux dire c’est que ce genre de débat ou critique m’apparait pas franchement pertinent dans le cadre d’un communiqué de presse dont la forme et le but sont clairement défini pour faire passer un message et une information le plus rapidement et le plus efficacement possible à des relais d’informations. De fait, cet emploi est en soi une information et un message évident et guère étonnant de la part d’un éditeur de BD

J’entends, mais à mon sens, que ce soit un communiqué de presse ou autre, n’empêche pas d’écrire en français.
Mais ils font évidemment ce qu’ils veulent, je m’en étonnais voilà tout.
Sur ce, désolé pour la digression.

La digression est l’âme de Jim Lainé/Kab/Sylvain/tout le monde…heu de ce forum!!!

Je ne digresse pas monsieur je communique, c’est différend.