LE GRIZZLI t.1-2 (Matz / Fred Simon)

Le Grizzli - Tome 1

Ancien boxeur, le Grizzli doit son surnom autant à sa carrure qu’à sa pilosité ! Avec ses copains Toine et Jo, c’est à la vie et à la mort, leur passé tumultueux n’y est pas pour rien. Désormais rangés, ils semblent mener leur petite vie, peinards. Alors, quand un affreux surnommé Bébert-la-Gambille, fraichement sorti de prison, veut régler ses comptes avec Jo pour une sombre histoire d’argent, les trois amis s’entraident.

  • Éditeur ‏ : ‎ DARGAUD; Illustrated édition (31 mars 2023)
  • Langue ‏ : ‎ Français
  • Relié ‏ : ‎ 64 pages
  • ISBN-10 ‏ : ‎ 2205089714
  • ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2205089714
  • Poids de l’article ‏ : ‎ 676 g
  • Dimensions ‏ : ‎ 24.2 x 1.4 x 32 cm

Né en 1967 en Normandie. Enfance à la Martinique. Adolescence à Paris. Encore étudiant en droit, Matz publie son premier album en 1990 aux éditions Futuropolis, « Bayou Joey », puis en 1993, chez Casterman, « Peines perdues ». Parallèlement et sous son vrai nom, Alexis Nolent, il publie un roman, récemment réédité aux éditions Rivages/Noir (n°824), « La Nuit du vigile ». Ensuite, il mène deux carrières parallèles : dans la journée, sous son vrai nom, scénariste de jeux vidéo pour Ubisoft, où il participe à la création de nombreux jeux mondialement connus, et la nuit, sous le nom de Matz, scénariste de bd. C’est à cette époque qu’il écrit la série « Le Tueur » (13 albums, traduit en 11 langues et nommé 2 fois aux Eisner de San Diego dans la catégorie meilleure bd étrangère publiée aux USA), les séries « Cyclopes » (4 albums) ; et « Du plomb dans la tête » (3 albums), en collaboration avec Colin Wilson, qui a été porté au cinéma par Walter Hill avec Sylvester Stallone. De cette adaptation cinématographique est né le projet « Balles perdues », album basé sur un scénario original et inédit de Walter Hill, dessiné par Jef et paru en 2015 aux éditions Rue de Sèvres. Matz a aussi créé et dirigé, avec François Guérif, la collection Rivages/Casterman/Noir, dans laquelle il a publié « Le Dahlia Noir », en collaboration avec David Fincher et Miles Hyman et « Adios Muchachos » avec Paolo Bacilieri. Alexis « Matz » Nolent a également écrit pour la télévision et traduit des romans (« Pierre qui roule », de Donald Westlake ; « Anesthésie générale » et « Thérapie de choc pour bébé mutant » de Jerry Stahl ; « Quand tout se fait la malle », de Mike Hodges ; « Né sous les coups » de Martyn Waites) aux éditions Rivages. En octobre 2015, Matz s’attaque au scénario du nouveau tome de la collection XIII Mystery, Felicity Brown, dessiné par Rossi. Depuis il continu d’être très prolifique dans le domaine de la BD. Il a scénarisé de nombreux titres tels que « Tango » dessiné par Philippe Xavier (Le Lombard, 2017), « Le Travailleur de la nuit » dessiné par Léonard Chemineau (Rue de Sèvres, 2017), « Vies volées » dessiné par Mayalen Goust (Rue de Sèvres, 2018), les deux derniers tomes de la série « Transperceneige » dessinés par Jean-Marc Rochette (Casterman, 2019-2020), « Les fiancées du Califat » dessiné par Giuseppe Liotti (Rue de Sèvres, 2021), « Le Tatoueur » dessiné par Attila Futaki (Bamboo, 2021), « Le serpent et le coyote » dessiné par Philippe Xavier (Le Lombard, 2022) et « Surface » dessiné par Luc Brahy (Michel Lafon, 2022). En 2023 il s’associe à Fred Simon pour réaliser le premier tome de la série « Le Grizzli », un polar qui nous replonge dans les années 1960, cette époque en pleine mutation et source d’inspiration du grand Audiard.

Fred Simon est né en Bretagne en 1967. Avec son frère Jean-Luc et un ami d’enfance, Joub, il se passionne pour la bande dessinée en découvrant les grands dessinateurs : Franquin, Morris, Jean Giraud, Didier Conrad et bien d’autres… Tous les trois se retrouvent dans le même lycée et fondent un fanzine qui leur permet de participer aux premières éditions du festival de Saint-Malo et de rencontrer des professionnels de la bande dessinée. Puis c’est la fac d’arts plastiques à Rennes en 1986, où, avec d’autres bédéphiles (Étienne Davodeau, Toff, Argl), il crée le studio Psurde : une structure qui publiera différents travaux (albums, cartes postales…). En 1991, Fred rencontre David Chauvel par l’intermédiaire de Lucien Rollin. Ils commencent à travailler sur un projet qui, un an plus tard, devient « Rails » (Delcourt), leur première série. D’autres suivront : « Le poisson-clown »(Delcourt), « Popotka » (Delcourt) dont le tome 3 reçoit le prix Jeunesse 7-8 ans au festival d’Angoulême et « L’île au trésor » (Delcourt), une adaptation du roman de R.L. Stevenson. Fred réalise ensuite, seul, une adaptation de « L’Appel de la forêt » (Delcourt), de Jack London, avant de travailler avec Corine Jamar et Leo sur « Mermaid project » (Dargaud ; tome 5, 2016). Le trio continue de travailler ensemble autour de cette série avec sa suite, « Mutations » (Dargaud, tome 2, 2020).

Quelques pages :

Jim

Ex-libris :

Jim

Couverture du tirage limité réservé au réseau de librairies Canal BD :

Jim

1 « J'aime »

Sympathique et agréable, c’est pas non plus le truc de fou.

Les premières pages sont bien plaisantes, quand même.

Jim

Ca se laisse bien lire, mais c’est pas non pus transcendant.

Après avec les pages mises t’as un cinquième du livre déjà. Il n’y a que 53 pages de bd après t’as deux pages de lexiques et beaucoup de pages blanches.

Je me doute, mais si tout est comme ça, ça peut être bien sympa.
Ce qui n’est déjà pas si mal.

Jim

tout à fait.

Je trouve que Fred Simon a développé un style plus souple que précédemment (et j’aimais déjà beaucoup), un peu post-Tillieux, très joli. Le fait de ne pas mettre de filet noir autour des cases, c’est parfois une idée casse-gueule, mais il assure grave, y a une jolie matière. Et le bullage est très propre. C’est parfois un peu bavard mais ça reste fluide. Bref, plein de qualités.

Jim

Et ça se lit agréablement bien si on est vieux sinon ça va être compliqué tant l’argot des 70’s est omniprésent.

C’est un peu l’idée.
Mais bon, le lectorat, il a quel âge, hein ?
:wink:

Jim

Ca dépend. Entre 18 et 90.

Hahahahahahahahahaha

Jim

Quel plaisir. C’est vraiment un régal, cet album.

Alors oui, l’histoire est simple, presque facile, et sa résolution n’apporte aucune surprise. Mais l’intérêt réside dans l’argot simoninien, ou audiardien. Les bulles sont épaisses, denses, longues, et pourtant, pas étouffantes : on se laisse bercer au rythme des métaphores, à l’élan de la gouaille, à la mélodie de la jactance d’époque. Les personnages ne s’écoutent pas parler, ils s’écoutent dialoguer les uns les autres, dans un vibrant hommage à une manière surécrite de faire vivre la faune semi-mafieuse des années 1960. Ça cause fleuri, ça évoque imagé.

Les personnages sont sympathiques, on a envie de les suivre. Faut reconnaître que c’est plutôt un monde d’hommes, mais les femmes ne sont pas en reste et le font savoir, qu’il s’agisse de Marinette, de Pauline ou de Viviane, toutes de forts caractères.

Le dessin de Fred Simon, qui navigue dans les eaux fluctuantes du semi-réalisme, et qui me semble avoir fait un bond en avant depuis Le Poisson-Clown par exemple (qui était déjà une belle démonstration de narration limpide et de trait évocateur) convient à merveille à cette reconstitution d’une autre époque. L’album joue la carte du pastiche sans jamais tomber dans la caricature. Il y a une dimension « à la manière de » qui tourne à l’hommage sans virer au plagiat.

L’album propose en guise de conclusion un texte de Matz décrivant un peu le cheminement du projet, évoquant l’influence d’Albert Simonin, ses propres premiers pas dans le roman noir et son rapport au « polar à la française », puis un lexique. Dont pour ma part je n’ai pas eu besoin tant l’argot utilisé m’a semblé naturel et compréhensible (signe que je grimpe lentement mais sûrement dans la pyramide des âges…). Matz a le bon goût de profiter du besoin de ses personnages « de faire des phrases » pour bien mettre en contexte les termes les plus exotiques de leur lexique : ça passe crème.

C’est marqué 1 sur le dos. Si le deuxième arrive, j’en serai.

Jim