LE SATELLITE MYSTERIEUX (Kôji Shima)

REALISATEUR

Kôji Shima

SCENARISTE

Hideo Oguni, d’après le roman de Gentaro Nakajima

DISTRIBUTION

Keizô Kawasaki, Toyomi Karita, Bin Yagisawa, Shôzô Nanbu…

INFOS

Long métrage japonais
Titre original : Uchûjin Tôkyô ni arawaru
Genre : science-fiction
Année de production : 1956

Des astronomes japonais découvrent la présence d’un satellite d’origine extra-terrestre en orbite autour de la Terre. De la structure surgit une pluie de soucoupes volantes d’où sortent des créatures qui effrayent la population. Les extra-terrestres sont alors obligés de prendre forme humaine pour délivrer leur message…

Premier long métrage de science-fiction en couleurs du cinéma japonais, Le Satellite Mystérieux connut en son temps un échec au box-office nippon. Pour capitaliser sur le succès du premier Godzilla de la Toho, la Daiei Motion Picture Company a axé son marketing (affiches et photos d’exploitation) sur la soi-disant présence de monstres gigantesques dépassant les immeubles comme dans les kaiju eiga. Une promotion mensongère, car les extraterrestres en question sont en fait de taille humaine (et malgré leur look croquignolet d’étoiles de mer qui évoque au lecteur de comics un Starro le conquérant cheap, elles ne sont pas du tout menaçantes), et l’ambiance générale du récit est loin de celle d’un Godzilla ou d’un Rodan.
La Daiei était principalement connue pour ses films historiques et ses chanbara (comme la longue série des Zatoichi) et finira par connaître le succès dans le kaiju eiga avec ses « monstres maisons », la tortue Gamera et le Dieu de Pierre Majin.

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Ici, l’inspiration est plus à chercher du côté de l’un des grands films du genre, Le Jour où la Terre s’arrêta de Robert Wise, et de ce courant de la science-fiction (qui concerne une très grande partie de la production des années 50/60) qui parle de la peur du nucléaire. Dans leur kitchissime accoutrement de pyjama en forme d’étoile de mer, les aliens de la planète Païra (qui, dans une scène amusante, s’étonnent que les humains les trouvent aussi moches…oui, la beauté est dans l’oeil de celui qui regarde, toussa, toussa…alors qu’ils sont juste complètement ridicules) mettent en garde les humains contre les dangers de l’escalade de la course à l’énergie et proposent que les nations du monde utilisent leurs armes nucléaires pour détruire le météore plutôt que pour se faire la guerre.

Qui peut mieux évaluer le danger du nucléaire que ceux qui en ont été les victimes ? Les astronomes japonais servent alors de médiateur entre les extraterrestres et le reste du monde. L’action peut donc se concentrer sur le pays du Soleil Levant et les réactions des autres contrées se résument à des manchettes de journaux (petit budget oblige).
Et à ce propos, le journal français fait sourire car le gros titre est bourré de fautes d’orthographe…

Enfin quand j’écris « action », c’est un bien grand mot. Si le message du film est intéressant, Le Satellite Mystérieux est tout de même très lent et s’éparpille également souvent dans des sous-intrigues (mais qu’est-ce qu’ils font là ces barbouzes alors que le monde s’écroule autour d’eux ?) qui n’apportent rien à l’ensemble (tout comme les intermèdes musicaux). Il y a aussi comme un décalage entre l’atmosphère très austère et les quelques apparitions « nanardesques » à souhait des habitants de la planète Païra.

Le Satellite Mystérieux ne manque donc pas de défauts (et j’ai trouvé le temps long), mais le réalisateur Kôji Shima cisèle de jolis visuels, étrangement poétiques par moments, et soigne un dernier acte fort en scènes de destructions (le bon travail sur les maquettes est à noter) et en plans de fin du monde qui dégagent une grande tristesse.

Une petite coquille : le kaiju de la Daiei, c’est Gamera, pas Gamora… ~___^

Tori.

Oups…merci, je corrige… :wink:

En ce qui concerne le film, je l’ai vu il y a bien longtemps, et n’en ai que de vagues souvenirs… Je l’avais bien aimé, il me semble.

Tori.