LEGION OF SUPER-HEROES : MILLENIUM #1-2 (Brian Michael Bendis / collectif)

written by BRIAN MICHAEL BENDIS
art by JIM LEE, DUSTIN NGUYEN, ANDREA SORRENTINO, ANDRE ARAUJO and others
cover by RYAN SOOK
variant cover by TBA
Brought to you by some of comics’ greatest talents, this epic story spans the course of 1,000 years and, for the very first time, connects all of DC’s future timelines! Starring the unlikeliest of DC heroes as she learns to cope with newfound immortality and roams through the disparate societies of Batman Beyond, Kamandi and Tommy Tomorrow, wrestling with her own inner demons and desperately trying to find her purpose in an ever-changing world. Do not miss this truly unique take on tomorrow’s DC Universe, all leading up to a special launch on the millennium!
ON SALE 09.04.19
$4.99 US | 1 OF 2 | 40 PAGES
FC | RATED T
This issue will ship with two covers.
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Source : www.dccomics.com

Brian Michael Bendis va relancer la Légion des Super-héros chez DC, et il annonce déjà quelques changements en cliffhanger de Superman #14.
Mais le vrai lancement, c’est ici, avec deux épisodes « prologues » où l’auteur tente d’unir les différents Futurs de DC. Le tout via un personnage immortel, qui rencontre donc un peu tout le monde, avant d’arriver à la Légion.
Ambitieux.
Et réussi, en fait, pour ce 1er numéro.

Pour résumer rapidement, ce personnage immortel est Thorn, la jeune Rose qui se transforme en surhumaine Thorn en dédoublement de personnalité. Proche dans l’idée de Typhoid Mary, même si Thorn est plus ancienne et est, en principe, la mère de Jade et d’Obsidian.
On voit ce personnage dans quatre segments : dans le Futur proche avec Supergirl en Présidente, dessiné par Jim Lee ; chez Batman Beyond, par Dustin Nguyen ; chez Kamandi, par Andrea Sorrentino ; et chez Tommy Tomorrow, par André Lima Araujo.
Et ça fonctionne bien.
S’il est surprenant que Bendis choisisse ce personnage, ses récentes réapparitions dans Action Comics ont permis de la (re)découvrir. Ca a du sens, aussi, de voir que Bendis « s’organise » entre ses titres.
L’idée d’un personnage qui « traverse » le Temps n’est pas révolutionnaire, mais fonctionne toujours aussi bien. Dotant que si l’exercice est par principe irrégulier, la lecture globale est bonne.
La discussion avec la Présidente Supergirl est très explicative, mais ça fonctionne en lancement ; et Jim Lee est bon, sobre, cohérent et appliqué. Le passage dans Batman Beyond est actif et dynamique, et Nguyen gère ça très bien, avec aussi une bonne discussion. Kamandi a une belle ambiance oppressive avec Sorrentino, et une bonne caractérisation. Enfin, André Lima Araujo livre des planches très claires pour les Planeteers, je connais moins mais c’est sympa’.
C’est sympa’, oui. Bendis se lance doucement, mais son projet de tout unir est ambitieux - et ça fonctionne, presque « naturellement », là. Ca serait bien de livrer des explications sur les liens entre périodes, mais la lecture est bonne, les dessinateurs sont appliqués.

Un bon moment. Vivement la suite.

Legion of Super-Heroes: Millennium #2

(W) Brian Michael Bendis (A) Nicola Scott, Jim Cheung, Jeff Dekal (A/CA) Ryan Sook
Get on board for a journey through the future like no other! A gallery of all-star artists join our mysterious guide as they continue their 1,000-year journey toward the 31st century, inspiring Booster Gold to time-travel, debating fighting tactics with O.M.A.C. and making their way to the front door of the Legion of Super-Heroes. The DC event of the future is here now!
In Shops: Oct 02, 2019
SRP: $4.99

Source : www.comicsbeat.com

Dernier numéro du diptyque de Brian Michael Bendis pour préparer le retour de la Légion. On avait découvert dans le premier que Rose/Thorn, déjà vue dans ses Action Comics, était immortelle et « remontait » tous les Futurs de DC Comics afin de rejoindre le 31e siècle, et la Légion.
Les quatre dernières époques sont illustrées par quatre dessinateurs, pour « acter » les changements. On découvre ici le Futur de Booster Gold par Nikola Scott (où Rose « donne envie » à Michael d’aller dans le Passé et d’y être un héros, car elle faisait « tellement » XXe siècle et il a eu envie d’y plonger vraiment pour y être apprécié et avoir du succès avec les femmes) puis le Futur de OMAC par Jim Cheung (où Rose « donne envie » à OMAC de se rebeller contre ses maîtres égoïstes, avec un discours militant) puis un passage dans l’espace par Jeff Dekal, mais je n’ai pas reconnu l’époque ; et enfin la Légion elle-même par Ryan Sook (où Rose les rejoint au moment de la « photo de famille » avec Superboy, et où elle veut leur parler).
Bon, c’est sympa’. Très clairement, ce diptyque n’apporte pas grand-chose, ça a surtout du sens pour « structurer » les Futurs DC, les ordonner, les classer ; perso’, mon sens du détail aime bien, mais je comprends que l’intérêt soit limité. D’autant qu’il s’agit à chaque fois de moments, de scénettes elles aussi limitées, et donc irrégulières.
La tentative de drague par Booster Gold est un peu lourde, mais Nikola Scott illustre ça joliment. Le passage avec OMAC est bon, notamment via la puissance des planches de Jim Cheung. Le moment dans l’Espace m’est passé à côté, d’autant que les planches de Jeff Dekal ne me plaisent pas. Enfin, Ryan Sook livre une belle double page sur la Légion, mais ça reste limité.
L’ensemble est sympa’, hein ; mais c’est un prélude à l’intérêt faible, au-delà du plaisir de « ranger » le Futur DC et de voir quelques jolies planches. C’était cool et sympa’, mais anecdotique.

Je n’avais déjà pas été particulièrement enthousiasmé par le premier numéro, le second m’a semblé encore plus creux. J’ai eu l’impression que Bendis essayait de se la jouer façon Morrison et/ou Hickman, mais… il y a loin de la coupe aux lèvres.

J’ai vraiment l’impression qu’il s’est déroulé, quelque part au centre de l’univers, une « Crisis » spatio-temporelle ayant réécrit sans qu’on s’en aperçoive clairement les fondements de l’univers tel que nous en faisons l’expérience sur ce forum, et que les choses ne seront plus jamais comme avant.
Je le sais à des détails infimes.
Deux en particulier.
Brian Bendis refait des comics intéressants.
Je me plais à lire les comics de Brian Bendis.

Bref, je ne reconnais plus l’univers dans lequel je vis !

Trêve de plaisanterie, ces deux numéros de Millenium sont plutôt pas mal. Ben nous les a commentés avec force détails, je ne reviendrai pas sur les astuces sympathiques (l’influence de Rose sur le futur Booster Gold, la construction d’un sceptre qui me semble un clin d’œil à Starman), ni sur la volonté affichée de donner une cohérence au futur disparate de l’univers DC (bâti sur différentes séries de SF des annés 1950, que Chaykin et Garcia-Lopez avaient déjà tenté d’ordonner à l’occasion de l’excellente mini-série Twilight), dont l’éditeur semble vouloir faire une trame glissante mais stable. Tout ceci est très agréable.

L’utilisation de Rose Forrest (qui n’est pas, je crois, la même « Thorn » que la mère de Jade et Obsidian, Rose Canton) est inattendue (en tout cas pour moi), mais permet à Bendis deux choses : d’une part il tient ici son personnage de Candide (plus intéressant que Superboy, d’autant qu’elle semble avoir une certaine « expérience » que Jon Kent n’a pas), mais aussi son Forrest Gump à lui, un personnage en perte de contrôle, dont la seule présence influe sur les autres (au point de se demander à quel point ce millénaire doit à l’ancienne vilaine schizophrène).

Alors oui, ça n’apporte pas grand-chose (le vague portrait par touches décousues d’un personnage secondaire dont le long parcours justifie les éventuels changements que le scénariste peut lui imposer, la description d’une histoire officielle qui flatte aussi le fanboy qui sommeille en nous…), mais c’est plutôt bien troussé. L’ensemble est bellement illustré, avec une mention spéciale pour la partie consacrée au Space Museum et illustrée par Nicola Scott, qui lorgne un brin vers le style d’Ivan Reis.

Vraiment, une agréable surprise, qui me rend impatient de lire la série régulière (je viens de commencer : le premier épisode ne fait que poser les choses, j’attends de voir).

Comme dit plus haut, l’univers vient d’être réécrit, et j’aime à nouveau Bendis.
Plus sérieusement, je continue à me méfier, mais le contact récent avec ses Superman, que je trouve d’excellente facture, m’a un peu réconcilié avec le scénariste. Il écrit avec les mêmes habitudes (dialogues superposés, répétition, grandes doubles pages peu narratives, voix off désincarnées…), mais je trouve l’ensemble nettement plus maîtrisé. Comme s’il n’était plus en automatique, comme s’il avait analysé son propre travail afin d’en tirer le meilleur. Les pages spatiales du voyage de Rose, traitées comme des illustrations ont les voix de Rose et de Thorn se gravent dans l’espace, ça fonctionne très bien, ça tombe juste.
J’avais beaucoup apprécié la manière dont il avait connecté la Légion et le projet des Planètes Unies dans Superman. J’y voyais un grand respect de la tradition et la continuité, allié à une modernisation du concept politique, qui fait écho aux tendances utopiques du héros. En gros, il prenait la dimension boyscout du protecteur de Metropolis et la mettait au service de la paix galactique. Le rôle de J’Onn J’onzz là-dedans n’est pas con, d’ailleurs (ce qui fait que les Planètes Unies naissent d’un projet imaginé par deux orphelins planétaires : astucieux, logique, finaud).

De Bendis chez DC, je n’ai lu que ça pour l’instant. Mais dans l’ensemble, je trouve ça très agréable. Rien de génial, rien de sobre, les tics sont toujours les mêmes, le rythme est ce qu’il est, mais il y a une volonté de tenir un projet au long cours, et c’est agréable.

Jim

Jim est entré…

… dans la quatrième dimension.

J’en suis de plus en plus convaincu.
Si jamais je m’emballe pour une série de Remender, la preuve sera faite.

Jim

Ça y est c’est l’apocalypse.

Je reviens de week-end et Jim balance des bombes comme ça!

Pour être un peu contre le sens du vent (Jim étant le vent), ses Young Justice sont très brouillons. Bendis se fait ensuite aider mais on sent que c’est « vite torché ».

Et encore, t’as rien vu : je viens de lire les six premiers Legion of Super-Heroes, j’en cause bientôt !

Jim