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«Je pleure jamais. Comme ça, personne peut me faire de mal.
- Que veux-tu dire ?
- Si je pleure pas, ils savent pas que j’ai de la peine. Alors ils peuvent pas me faire du mal. Personne peut me faire pleurer non plus. Même mon papa quand il me bat.»
A six ans, Sheila a déjà un lourd passé. Abandonnée par sa mère sur une aire d’autoroute, battue par son père, elle ne connaît que la douleur et l’effroi jusqu’au jour où, à son tour, elle bascule dans la violence.
C’est cette enfant terrifiée que Torey accueille dans sa classe, cette enfant infiniment blessée qu’elle va petit à petit apprendre à apprivoiser et à aimer. Car derrière le masque de la peur se cache une petite fille intelligente et pleine de vie qui, en s’autorisant à pleurer, se donnera enfin le droit de rire.
Un jour, Torey apprend qu’une petite fille de six ans avait attachée un bébé à un arbre et l’avait brûlée. Enseignante dans une classe spécialisée pour enfants à problême, jamais Torey ne se serait doutée que la petite nouvelle arrivée ce matin était cette même gamine dont ils parlaient dans le journal…
J’ai fini ce livre ce matin, je l’ai dévoré. Histoire vraie, Torey Hayden n’avait pas l’intention d’en faire un roman de ses quelques mois passés avec Sheila, ça ne devait être que des notes, souvenirs. C’est son premier livre (1980). Elle nous raconte une année scolaire, passée avec 9 enfants atteints, Max, Susannah Joy, Peter, William, Guillermo, Tyler, Sarah, Freddie, et la dernière, Sheila. Accompagnée d’Antòn et Whitney comme suppléants. Sheila ne reste dans cette classe seulement le temps qu’une place se libère à l’hôpital psychiatrique…
C’est vraiment une histoire poignante, surtout du fait que ce soit des faits réels. Torey découvrira au fil du temps comme Sheila est une petite fille très intelligente et merveilleuse, malgré toutes ses colères incroyables pour un fille de 6 ans, n’ayant aucune crainte à affronter plus grand qu’elle, verbalement et physiquement. Torey s’attache tellement à ces enfants. Y a des moments où je retenais mes larmes, mais les deux dernières pages j’ai pas pu les retenir, au travail dans mon camion je me cachais pour pas qu’on me voit pleurer. Cinq minutes plus tard en roulant je repensais à ces dernières lignes et je suis repartis en sanglots. J’étais si triste pour Sheila et même pour Torey. J’imaginais la scène et… non, pas possible de me retenir. Et j’ai encore plus éclaté quand je me suis rappelé que Torey avait retrouvé Sheila à 13 ans (elle en a fait un livre, la suite de celui-ci) et que cette dernière ne se souvenait même pas de cette année passée avec celle qu’elle considérait comme sa mère et qu’elle avait perdu tout ce que Torey lui avait « enseigné ».
À lire.
TOREY L. HAYDEN : torey-hayden.com/french/index.html