LES 7 MERVEILLES t.1-7 (Luca Blengino / Stefano Andreucci, Roberto Ali, Tommaso Bennato, Antonio Sarchione, Carlos Magno, Lionel Marty, Antonio Palma)

Peut-être êtes-vous comme moi, à toujours chercher un lieu afin de compléter la liste des sept merveilles du monde, comme on cherche toujours un nom pour compléter celle des sept nains ou celle des sept péchés capitaux. Voilà une bonne occasion de réviser nos notions d’histoire et de géographie.
En 2014, à l’instigation du scénariste Luca Blengino et du directeur de collection David Chauvel, Delcourt se lançait dans la publication de 7 Merveilles, une collection proposant un récit lié aux sept merveilles du monde (antique). Un édifice, une intrigue, un mystère. L’accroche de la collection, c’est « elles n’ont pas révélé tous leurs secrets ».

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Personnellement, j’aime beaucoup le travail de Luca Blengino. Pas seulement parce que c’est un copain dont j’ai assisté aux premiers pas à l’occasion de 1881 chez Semic. Mais aussi parce que c’est un mec qui écrit bien, qui a le sens du rythme, qui sait placer des moments d’émotion et des instants de silence dans ses récits, et qui a un talent évident pour mêler la petite et la grande histoire.
Ici, il reprend un peu un principe déjà utilisé dans Sarrasins ou Les Savants, à savoir qu’il mêle des destins particuliers à des endroits, des époques ou des lieux importants dans l’histoire de l’humanité (la Méditerranée pour le premier exemple, les hauts lieux de science pour le second).

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Dans ce premier tome (d’une collection composée de récits séparés, si bien qu’on peut lire chaque livre sans craindre d’être perdu), il place son intrigue lors d’olympiades opposant les champions des grandes cités grecques, tandis que dans les coulisses, des comploteurs cherchent à percer le code que le sculpteur Phidias a dissimulé dans sa statue de Zeus, afin de prouver des malversations menées par Athènes et de provoquer un conflit. Ajoutant à cela un lutteur représentant Mykonos et inscrit à seule fin de retrouver son fils, et l’on a tous les ingrédients pour mélanger les trames, à échelle de l’homme ou de l’histoire.

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Le récit est plutôt bellement découpé, malgré une ou deux ellipses un peu rapides. Les personnages sont attachants, la voix n’est pas envahissante (et ressemble un peu à celle qui ouvre et ferme Le Nom de la rose, le film, au point qu’on entend presque la voix de Claude Rich). Les planches de ce premier tome, dessinée par Stefano Andreucci, sont très belles, le découpage est varié sans être bordélique, et les personnages sont magnifiques. Les décors sont travaillées, les anatomies sont maîtrisées, vraiment un travail épatant. Les couleurs sont également très belles, mais dans une palette à mon goût trop sombre, ce qui « éteint » quelque peu le trait, le noie sous des ombres peu flatteuses.

L’un dans l’autre, ça fait un chouette album d’ouverture de collection, qui propose une intrigue intéressante et des personnages bien construits. Rien d’original, mais une jolie maîtrise.

Jim