LES AVENTURES DE PHILIP ET FRANCIS t.1-3 (Pierre Veys / Nicolas Barral)

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La critique de Les aventures de Philip et Francis T.3 (Simple - Dargaud) par vedge est disponible sur le site!

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Parodie décapante de Blake & Mortimer.

Jim

Entièrement d’accord : ça et leur Baker Street, c’est hilarant, mais on sent qu’ils aiment le matériau de base.

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Jim

J’ai jamais essayé. C’est vraiment très bon ?

J’ai personnellement une petite préférence pour Baker Street, sans doute parce que j’ai une petite préférence pour le personnage. Mais oui, c’est très bon. Drôle, bien rythmé… Je vais faire une comparaison qui, forcément, sera maladroite, mais ça me fait penser au tandem Giffen & DeMatteis sur Justice League of America : ils déconnent toujours, mais ils parviennent néanmoins à raconter quelque chose.

Le premier est un peu en-dessous des deux autres dans mon souvenir. Mais oui c’est de la bonne.

De Veys, je découvre en ce moment Les Avatars, une série qui m’a complètement échappé (sortie entre 2002 et 2004), et qui présente les mésaventures de créatures plus ou moins fantastiques que la société britannique, plutôt que cacher, choisit de tenter d’intégrer dans le tissu social.

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C’est nettement plus déconcertant. Le dessin de Bazile, pour débridé qu’il soit, est surprenant, également.

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Quant aux couvertures renvoyant aux Beatles, elles sont étonnantes aussi. Surtout la troisième !

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Jim

Tiens, je ne connaissais pas…
Dommage : la série est en arrêt de commercialisation…
Je note ça dans un coin, des fois que je tombe dessus en occasion… Mais je pense que ça m’aurait de toute façon attiré.

Tori.

Pareil, j’ai découvert par hasard…

Jim

Et donc, je viens de (re)lire le premier tome, dont j’avais un souvenir diffus, et qui est très drôle.

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On retrouve donc l’équipe d’auteurs irrespectueux de Baker Street. L’ouvrage se présente sous la forme d’un album grand format à la pagination épaisse, à l’image de la série classique qu’il parodie, et offre un récit courant sur l’ensemble du tome. Philip et Francis sont confrontés à un danger qui met en péril la stabilité de l’Empire britannique, et leurs forces et leurs compétences ne seront pas de trop.

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Car la menace est grande, en effet : les femmes se révoltent. C’est toute l’assise sociale qui est sur le point de s’émietter, annonçant l’inévitable effondrement de la civilisation. L’intrigue, déjà, est une parodie en soi : Veys et Barral font des femmes, ostensiblement en retrait dans la série de Jacobs, le sujet central de leur récit. Rien que ça, ça vaut le détour, d’autant que cette rébellion est mise en scène autour du fameux flegme anglais : quand les personnages se départissent de leur morgue affectée, l’effet est d’autant plus grand.

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Mais les auteurs s’amusent également avec des sous-intrigues savoureuses, notamment la nécessité pour Philip de dompter son appétit féroce et de suivre un régime draconien… et sur le long terme. Les batailles avec son majordome Nasir autour du pot de marmelade, du haddock au curry ou des restes de poulet dans le frigo valent le détour.

Veys et Barral accumulent les références et les clins d’œil, eux-mêmes en constant décalage par rapport à la source. Le bullage et les couleurs s’amusent également à parodier le style Jacobs, et l’ensemble fonctionne plutôt bien. Ils ne perdent pas le souffle sur ce récit pourtant épais, et ne passent pas par la case « méta » : le récit dispose d’une structure solide qui en fait une aventure sur le ton de la comédie, plus qu’une déconstruction mécanique.

Jim