Je me suis pris les trois aujourd’hui.
Enfin, je m’en suis pris deux, et ma femme m’a offert le dernier. Parce que j’ai voulu me faire plaisir pour mon anniversaire, malgré la pire très sombre que nous vivons.
Bref, j’ai commencé le premier et c’est très agréable. J’avais déjà lu Lovegrove pour l’excellent Days (sur une journée dans un centre commercial gigantesque et étouffant, via plusieurs points de vue durant une crise sociale et identitaire ; passionnant) et Royaume Désuni (très britannique, donc ça me parlait moins). Je suis ravi de me plonger dedans dans les prochains jours encore à la maison.
Trois ?
Zut, je savais pas…
Bon anniversaire, plein de choses pour toi.
Remarquable.
J’ai été moins emballé, mais la description d’un monde où la moindre blessure devient un danger écrasant est une vraie réussite.
Jim
N’anniv’, Benny !
Et bon courage à toi, visiblement !
Il était sur la table des nouveautés de ma librairie :
Merci beaucoup.
J’espère que le fameux « âge du Christ » sera une année bénéfique après ces dernières semaines difficiles.
(et oui, je sais, je suis jeune )
Oui, complètement.
Je me souviens d’une phrase, je n’ai plus la forme en tête, mais ça donnait en gros : « c’est quand un homme ne supporte plus l’odeur de ses pets qu’il sait qu’il est très malade ». Alors c’est rigolo, mais c’est très direct et vrai.
Après, j’ai trouvé que le roman parlait beaucoup de l’âme et de l’esprit britanniques, de ses mythes fondateurs. Que je connais de nom, mais ça me parle très peu.
Je sais ce qui me reste à faire : prendre le troisième. Et lire le deuxième.
Gnagnagna toi-même.
Alors qu’un supermarché, on sait tous ce que c’est.
Ce qui en dit long sur notre monde.
Jim
Ha bah la mondialisation a ses conséquences, hein !
Mais j’ai toujours été intrigué par l’âme et l’esprit britanniques. Je me trompe peut-être, mais je ne crois pas connaître d’autre peuple qui a et qui valorise tellement ce particularisme et ce rapport à lui-même et à sa terre.
Royaume Désuni était intéressant pour ça, mais n’étant pas britannique, ça ne m’a pas pleinement happé.
Hop, récupéré le troisième en passant chez mon libraire.
Donc :
Les Dossiers Cthulhu, T3 : Sherlock Holmes et les démons marins du Sussex
Automne 1910. Voici longtemps que Sherlock Holmes et le docteur John Watson combattent R’luhlloig, l’Esprit Caché lié au professeur James Moriarty. L’Europe glisse inexorablement vers la guerre, et un autre conflit, d’ampleur cosmique, approche de son point culminant ; en une seule nuit, les membres les plus éminents du Club Diogène connaissent une mort atroce, apparemment de leur propre main. Holmes soupçonne un espion allemand qui travaille pour R’luhlloig…
Retranché sur la côte anglaise, le duo est confronté à une nouvelle menace. Trois femmes ont disparu de la ville voisine de Newford. D’après la légende, d’étranges créatures amphibies, habitant une cité bâtie au fond de l’eau, viennent sur la terre ferme tous les deux ou trois siècles chercher de nouvelles proies. Le décor est planté pour l’ultime bataille qui verra s’opposer Sherlock Holmes et John Watson aux démons marins du Sussex, et peut-être à Cthulhu lui-même…
« Lovegrove est un maître de l’hommage à Sherlock Holmes et décrit à merveille les horreurs lovecraftiennes. Passionnant. » The Guardian
« Lovegrove crée un monde qui pourrait tout aussi bien être né de la plume de Sir Arthur Conan Doyle, et dans lequel naturel et surnaturel se mêlent harmonieusement. » Set the Tape
« Une histoire captivante et prenante. » The Tattooed Book Geek
James Lovegrove est l’une des figures de proue de la littérature de l’imaginaire britannique. Il a imposé son regard inventif et critique sur le monde contemporain. Également passionné de l’oeuvre d’Arthur Conan Doyle comme de celle de H.P. Lovecraft, il mêle ici les grands mythes littéraires de Sherlock Holmes et de Cthulhu en un savoureux hommage.
- Broché : 360 pages
- Editeur : Bragelonne (12 février 2020)
- Collection : Les Dossiers Cthulhu (3)
- Langue : Français
- ISBN-13 : 979-1028110918
- ASIN : B07YTD3ZV7
- Dimensions du produit : 15,2 x 2,5 x 24 cm
Hop, dans le sac, il sera bien utile pour les longs voyages en train qui s’annoncent dès demain.
Jim
Bon, j’avance tranquillement vers la fin de ce deuxième tome, et c’est très sympathique. Même plus que cela. La première partie, qui envoie Holmes et Watson sur les traces d’un aliéné qui parle r’lyehen, est succulente. D’une part parce que les péripéties sont nombreuses et plutôt bondissantes, d’autre part parce que les échanges entre les deux compères constituent l’un des points forts de l’écriture.
De même, Lovegrove s’amuse à jouer de la complicité de son lecteur, par exemple en commentant la perception que ce dernier peut avoir du récit, ou en devançant les réactions des exégètes. En faisant de lui-même et de Watson les auteurs d’une mise en abyme par le truchement d’un manuscrit rapporté (et de source discutable), il rend la structure (presque un palimpseste) assez vertigineuse.
Là, j’en suis dans la seconde partie, qui constitue justement la retranscription au propre d’un manuscrit narrant la sinistre affaire miskatonienne qui a valu aux deux enquêteurs leurs mésaventures. Et là, Lovegrove s’amuse à pasticher le récit de voyage dix-neuviémiste (là où précédemment il parodiait le roman à enquête). C’est bourré de références, de clins d’œil, de décalages, et dans l’ensemble assez amusant.
Vraiment, un régal.
Jim
Tu donnes sacrément envie, quand même.
Je suis au milieu du premier, et je confirme les compliments de mon (L)aîné.
Tant mieux. C’est du haut de gamme dans la catégorie « clin d’œil gratuit ».
Un truc que j’aime beaucoup, forcément plus sensible dans la première partie de ce deuxième volume, c’est la manière dont l’auteur, à travers les dialogues, établit un parallèle entre les textes connus et officiels (ceux de Conan Doyle, donc) et la « réalité » telle que dépeinte chez Lovegrove : en gros, Watson a vécu des horreurs, il les a retranscrites en les édulcorant à foison, ce qui a donné les versions officielles, et ce qui occasionne aussi des dialogues à répétition sur le rapport à la fiction, à la littérature, au train de vie des personnages, à l’aspect alimentaire de l’écriture. C’est quasiment une dimension méta qui est vraiment savoureuse.
Jim
Vu que j’ai lu l’intégrale de Sir Arthur Conan Doyle cet Eté,je devrai lire ceux-là avec facilité.
Hop, j’ai commencé le troisième, dans le train du retour (ah, la SNCF : ils ne savent pas nous faire aimer le train, mais ils savent nous faire apprécier la lecture), et ça commence très fort : une tentative de sacrifice humain alors que Holmes joue tranquillement à l’apiculteur à la retraite, une extermination en règle du Club Dagon (le « cercle intérieur » du Club Diogène) et la traque d’un espion allemand qui promet des soubresauts diplomatiques difficiles.
Pour l’heure, le tandem Holmes / Watson se concentre sur l’action, constamment dans la réaction, mais je gage que, quand ils prendront l’offensive, l’auteur saura redonner ce petit peps qui a caractérisé les deux précédents tomes. Même s’il faut conserver à l’esprit que les deux héros sont plus âgés et un peu posés, donc on va voir comment le romancier va intégrer cette information.
Mais en tout cas, ça démarre fort.
C’est assez accessible : les références sont intégrées dans la narration, de sorte que si l’on connaît mal, ou si, comme moi, la lecture remonte à quelques longues années, l’ensemble est compréhensible.
Jim
Vu qu’il figure parmi les 50 bouquins que j’ai pris à la bibliothèque juste avant sa fermeture,j’ai commencé le tome, 1.
Le troisième tome est vachement cool. Il joue la carte de la surenchère, en faisant monter d’un cran les adversaires que Holmes et Watson vont affronter, en donnant à certaines séquences une dimension purement graphique, et en instaurant un souffle épique de première bourre.
La fin du roman s’articule autour d’une mise en abyme assez savoureuse.
Vraiment, une super trilogie.
Jim
Jim, ça se lit dans l’ordre ? Ou chaque récit est indépendant ?
C’est mieux dans l’ordre, parce que chaque tome s’appuie sur le précédent, notamment en montrant comment les expériences passées modifient la perception que les héros ont du monde, et leur apportent des éléments pour mener leur lutte.
Jim
Ok, merci.
Bon ça suffit maintenant, je ne vais plus avoir d argent ! Faut arrêter de donner envie comme ça.
Pourquoi j’ai lu ce topic moi, comme ci je n’avais pas assez de bons trucs à lire t-t .