[quote=« n.nemo »]
les empires deviennent monolithiques, alors que dans annihilation ils sont travaillés par des luttes intestines, par exemple entre les marchands kree et les guerriers.
La coalition dans annihilation doit faire avec les intérêts de chacun, quand dans les events suivant y a le méchant et tout le monde est contre lui.
Je me souviens aussi du plan assez ridicule de flèche noir pour mettre fin à la guerre des rois. Pas très subtil, comme façon de faire de la géopolitique.
Enfin et surtout, les deux scénaristes ont poussés à ce que chaque empire soient dirigés par son plus grand guerrier, ce qui est quand même un peu limité lorsqu’on veut rendre nuancé la représentation de l’exercice du pouvoir.
Peut être que cette représentation bourrine des luttes politique et de la guerre est à l’image de la guerre façon us, qui depuis 45 et encore n’ont jamais considéré comme victoire que l’annihilation total de l’ennemie. Peut être est ce du coup assez juste comme représentation du fond culturel ricain mais passé cela je trouve que ça limite grandement l’intérêt des histoires à contenu un peu politique que l’on peut raconter[/quote]
Mes souvenirs de lecture remontent à l’édition kiosque chez Panini (donc quoi ? Trois ans ? Plus ?), mais j’avoue que j’avais été agréablement surpris par plein de petits trucs liés justement à la notion de pouvoir.
(J’ai bien conscience de ne pas parler essentiellement des Gardiens, là, mais d’élargir à l’ensemble du travail d’Abnett & Lanning, mais bon, tout étant imbriqué, je ne crois pas réellement faire du hors sujet. Après, faudrait que je regarde le sommaire exactement, mais bon, là, j’ai la flemme…)
L’alliance contrainte entre les Krees et les Inhumains ne parlait pas seulement de mariage de raison et d’alliances de couronnes (occasion pour développer des personnages sympas, comme Crystal ou Ronan), mais elle parlait aussi de la manière dont une arme peut se retourner contre son créateur : c’est une excellente manière d’exploiter tout le pan génétique de cette partie de l’univers Marvel, mais c’est aussi une manière d’évoquer la politique impérialiste américaine consistant à armer des troupes contre un ennemi commun, avant que ces troupes en question ne se retournent contre l’empire. Ça crée des retournements de situations intéressants dans l’univers Marvel (dont peu de gens ont fait usage, hélas…), mais ça a sa dimension métaphorique, aussi.
De même, l’importance des éminences grises. Le personnage du conseiller Shi’Ar (celui qui a changé de sexe, faut que je relise, les détails me sont flous) est intéressant, permettant de montrer comment les empires sont noyautés de l’intérieur. Par des courtisans, ou par des assassins, et là le travail sur Darkhawk est plutôt d’excellente facture, parce qu’il donne une nouvelle dimension à un personnage, et parce qu’il crée une force différente.
Bref, ça m’avait semblé intéressant. D’autant que les forces en présence sont soit des aristocraties soit des méritocraties militaires, et qu’en plus une partie de ces intrigues tourne autour de l’idée de l’héritage culturel et de l’adaptation à l’opposant (en pratiquant ses méthodes… ou pas).
Après, rappelons-nous également que le métier principal de Dan Abnett, c’est d’écrire des romans pour des univers de fantasy (ou de space-fantasy) comme WarHammer. Le peu que j’en ai lu, d’ailleurs, est plutôt pas mal, hein. Et donc Abnett est plutôt rompu à ce genre d’exercice consistant à décrire de l’intérieur des structures politiques où s’opposent des groupes faisant la démonstration de leur prestige et de leur puissance. Il me semble que c’est dans des trucs comme War of Kings que l’on sent la plus grande influence de l’expérience WarHammer chez Abnett.
Jim