Jason Sudeikis, Jennifer Aniston, Emma Roberts, Ed Helms, Nick Offerman, Thomas Lennon, Will Poulter, Tomer Sisley…
INFOS
Long métrage américain
Genre : comédie
Titre original : We’re the Millers
Année de prodution : 2013
SYNOPSIS
David Burke est un dealer à la petite semaine qui se contente de vendre sa marchandise à des chefs cuisiniers et des mamans accompagnant leurs fils au football, mais pas à des ados – car, au fond, il a quand même des principes ! Alors que tout devrait se passer au mieux pour lui, les ennuis s’accumulent… Préférant garder profil bas pour des raisons évidentes, David comprend, à son corps défendant, qu’on peut subir la pire injustice même lorsqu’on est animé des meilleures intentions : tentant de venir en aide à des jeunes du quartier, il se fait agresser par trois voyous qui lui volent sa marchandise et son argent. Il se retrouve dans une situation des plus délicates puisqu’il doit désormais rembourser son fournisseur, Brad…[/quote]
Après un passage par le drame romantique passé complètement inaperçu (The Mysteries of Pittsburgh), le réalisateur Rawson Marshall Thurber, auteur de l’excellentissime Dodgeball, était revenu l’année dernière à ses premières amours, la comédie bien frappée, avec ce road-trip d’une famille pas comme les autres.
Alors, Les Miller n’est peut-être pas la grosse poilade qu’a été Dodgeball, mais le film est tout de même une chouette mécanique comique bien régressive bien comme je les aime. Je regrette juste une mise en place un brin longuette, mais dès que les Miller, une famille vraiment décomposée dans tous les sens du terme, se mettent en route, le rythme est mieux géré, les dialogues graveleux fusent et les situations désopilantes se succèdent jusqu’à un final un chouïa conventionnel sans que ce soit véritablement gênant.
Chouette distribution également avec quelques visages bien connus de la comédie U.S., une Jennifer Aniston à en faire hurler le loup de Tex Avery et un Tomer Sisley qui en fait des caisses avec son accent à couper au couteau. Bref, quelques menus défauts mais très sympa !
Ouais, j’ai également passé un excellent moment.
Ce n’est certainement pas à la hauteur des plus beaux bijoux de la comédie américaine débilos de ces 20 dernières années (les films de Ben Stiller ou d’Adam McKay, par exemple), mais ça reste un chouette film : on est vite fixé avec une comédie, vu que le baromètre c’est le rire. Et je me suis marré comme un bossu (quasiment) tout du long.
Le film ne joue finalement pas tellement sur les ressorts habituels de la « stoner-comedy » à la Cheech et Chong (ou à la « Délire Express » plus récemment), malgré le McGuffin du récit (deux tonnes d’herbe). Il se propose plutôt de détourner les codes de la comédie gentillette et familialiste (avec ces cellules familiales américaines en béton armé) pour les pervertir ; mais le film a un peu le cul entre deux chaises au final : il ne va pas jusqu’au bout de son concept et verse précisément à l’occasion dans un « sentimentalisme » (tout est relatif, hein) qui désamorce la charge subversive. Le final, effectivement très convenu et même un peu expédié, est un peu de cette eau-là.
Mais à côté de ça, certaines scènes jouent par contre la carte du contre-pied de ce feeling un brin mièvre (comme, exemplairement, la scène où Kenny le puceau roule des pelles à sa « mère » et sa « soeur »), et là c’est vraiment très drôle. Le plan final, qui met un peu d’acide dans l’eau de rose du dénouement, est aussi dans la même veine, mais ça reste quand même assez sage et peu transgressif. Peu importe.
Globalement le rythme du métrage est assez alerte (je n’ai pas trouvé l’exposition si longuette que ça, pour mon compte ; je la trouve même assez concise), les vannes bien amenées et balancées, et le casting excellent. Jennifer Aniston a un sacré sex-appeal sur le « Sweet Emotion » d’Aerosmith, la toute jeune Emma Roberts est déjà très solide, et ne parlons pas de l’excellent Jason Sudeikis, que j’avais déjà trouvé hilarant dans la série « Kenny Powers » (et ailleurs aussi, comme dans les deux « Horrible Bosses »)…
Un peu creux (ou plus exactement : bancal) au niveau de son sous-texte, le film n’en reste pas moins une bonne péloche, qui démontre à nouveau si besoin était la suprématie américaine dans le domaine de ce type de comédies débiles, qui appellent en fait un sacré savoir-faire, malgré les apparences.