LES NOUVEAUX MUTANTS PAR CLAREMONT & SIENKIEWICZ

J’ai fait mon choix, qui est simple également, quoique l’inverse du tien, mais je réagissais juste au fait que tu mettais la suggestion de prendre les deux sur le même plan que prendre l’un ou l’autre, si on est « complétiste ». Prendre les deux, c’est pour ledit complétiste soit se retrouver avec un trou de six numéros dans l’histoire, ce qui est gênant, soit avoir l’assurance de payer 35€ la découverte de ces 6 numéros l’an prochain, ce qui me semble un rapport quantité/prix peu avantageux, pour le dire poliment. Prendre les deux est donc la plus mauvaise option possible, et je me permets de continuer de penser que c’est une stratégie idiote de la part de Panini – ne serait-ce que parce qu’effectivement j’ai fait le choix de ne prendre que le volume Icons alors que sans leur couillonnade j’aurais aussi pris l’intrégrale.

Et puisque j’ai, donc, pris ce volume, je rebondis aussi sur ma propre remarque un peu plus haut et confirme que le bouquin contient bien tous les numéros annoncés, y compris donc les sept derniers du lot qui sont dessinés par Leialoha, Wilshire et Leonardi. Peut-être pour des histoires de cohérence scénaristique, ça, je ne sais pas encore.

Par ailleurs, je ne sais pas à quel point c’est généralisable pour les ventes, mais alors que mon libraire avait mis les volumes en étagère dès hier (connaissant sa pratique, probablement 8 ou 10), j’ai attrapé le dernier exemplaire disponible aujourd’hui en passant vers midi ! (L’étagère d’à côté avec les intégrales semblait relativement intouchée, en revanche.)

Vous disputez pas, les filles. Je demandais juste comme ça. :slight_smile:
Je vais aller voir du côté des intégrales.
Si quelqu’un a le lien, je prends.
Merci pour vos retours.

Elle la tient bizarrement en main son épée, Magik, non?

du numéro 11 a 17, ça fait pas 7 numéros ?
Et si je regarde l’épic collection de Marvel, ils vont jusqu’au numéro 12 avec ensuite le meme sommaire que l’intégrale de Panini mais avec en plus : MARVEL TEAMUP ANNUAL 6, MAGIK (1983) 1-4, MATERIAL FROM MARVEL TEAM-UP (1972) 100
Si Panini met ses derniers numéros en entier, jusqu’au numéro 17, on pourrait avoir tout les épisodes pré SIENKIEWICZ dans une seconde intégrale.
Sauf que, ça ne colle pas avec le logique d’une intégrale, si ils vont jusqu’a la fin de l’année 84, ils iront jusqu’au 22, probablement sans ce que j’ai cité avant qu’ils ont déca zappés pour 1983.

J’ai dit 6 de mémoire, au temps pour moi. Que ce soit 7 ne change pas grand chose, cela dit.

Si Panini nous sortait un deuxième tome d’intégrale avec un sommaire comme celui dont tu parles, ça anéantirait évidemment mon reproche (ne resterait plus qu’un problème de communication pour ne pas l’avoir annoncé plus tôt). Mais comme tu le dis toi-même, ça paraît peu probable.

Un plaisir de découvrir ce Run dans son intégralité, ( déjà publié en partie dans Titans, la collection Usa puis dans X-men classic ) la qualité de papier de la collection Icons ne gène pas ( comme pour Daredevil de Miller). c’est le premier Icons que je m’offre, le second sera celui de DD par Ann Nocenti… que panini continue comme ça. j’aurai attendu prés de 30 ans pour pouvoir lire ce run complet et sans censure.
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question technique
Je vois ces recueils en V.O:

COLLECTING: NEW MUTANTS (1983) 26-28, 44; UNCANNY X-MEN (1981) 253-255, 278-280; X-FACTOR (1986) 69-70

et

Collecting: NEW MUTANTS (1983) #18-20, X-FORCE (1991) #99 and material from X-FORCE (2008) #7-10

On est donc bien d’accord pour dire que pour le 1°ce n’est pas dans le New Mutants de 500 pages de Panini, et que le second oui par contre?

Dans chacun de ces TPB V.O., tu retrouves un arc dispo dans le volume Icons de Panini : dans le premier, c’est celui de Legion (NEW MUTANTS (1983) 26-28) et dans le second, celui du Demon Ours (NEW MUTANTS (1983) #18-20).

"« J’adore le boulot de Bill ». « Je déteste le boulot de Bill. » « Il est un don de Dieu à l’art.« Mais quand est-ce que vous allez tailler son crayon ? » « Vous avez là un vrai artiste ». Et les réactions sont devenues de plus en plus extrêmes. Mais les gens se sont montrés de plus en plus intéressés par le bouquin. Ils l’adoraient ou le détestaient, mais tout le monde en parlait, tout le monde était au courant. Et pour moi, c’est en grande partie ce pourquoi nous faisons ce que nous faisons. Des comics qui passionnent les lecteurs, qui les rendent enthousiastes et intéressés, qui leur donnent envie de revenir le mois prochain pour savoir ce qui se passe. »

Comme le montre cet extrait d’une interview de Chris Claremont datant de 1985, l’arrivée de Bill Sienkiewicz sur la série « New Mutants » au numéro 18 a déchaîné les passions. Il faut dire que la différence de style avec la première période du titre, qui a vu se succéder Bob McLeod et Sal Buscema aux dessins, était pour le moins détonante. Les lecteurs français se sont montrés également très partagés lors de la publication de ces épisodes dans le mensuel « Titans » et dans les quelques numéros que je possède, l’éditeur Lug (ou plutôt la personne qui s’occupait du courrier des lecteurs) n’a pas vraiment défendu le dessinateur (dont les pages avaient été qualifiées à un moment de « confuses »). Lug a aussi rendu la lecture confuse en censurant massivement la série (pour donner un exemple, le premier arc narratif a été réduit à une vingtaine de pages alors qu’il s’étend sur 3 épisodes) pour finir par faire l’impasse sur les derniers numéros dessinés par Sienkiewicz et suspendre la publication des « Nouveaux Mutants » pendant plusieurs mois (à la même période, Comics USA en a profité pour publier une sélection d’épisodes dans sa « collection Super-Héros »). En 2012, Panini avait tenté une première édition de la prestation de Claremont et Sienkiewicz dans les pages de la revue « X-Men Classic », mais l’arrêt prématuré du titre a empêché cette excellente initiative de se poursuivre. Ce n’était que partie remise puisque ce run historique est maintenant disponible pour la première fois en intégralité dans la collection « Marvel Icons » sous la forme d’un épais pavé de plus de 500 pages.

Cet album devait à l’origine accompagner la sortie du long métrage de Josh Boone consacré aux jeunes héros. Le film a été repoussé à l’année prochaine, mais la publication a heureusement été maintenue par Panini. C’est avec « Les Nouveaux Mutants » que Bill Sienkiewicz s’est enfin éloigné de l’influence importante de Neal Adams (que l’on voyait encore sur ses « Moon Knight ») pour laisser éclater sa sensibilité et sa créativité. Un style torturé, qui convient parfaitement à la transposition des troubles de l’adolescence. Il y a bien évidemment des combats dans « Les Nouveaux Mutants », beaucoup d’action échevelée, mais le titre parle aussi et surtout des émotions de personnages qui se cherchent, qui doivent encore se perfectionner, trouver leur place dans le monde. Les grandes crises n’impliquent pas pas toujours de sauver l’univers…vivre dans une école, se faire des amis, douter, aimer, c’est le quotidien des Nouveaux Mutants. La « patte » Bill Sienkiewicz est reconnaissable dès la première page du #18. Le Démon Ours, qui hantait Dani Moonstar dans les épisodes précédents et qui est responsable de la mort des parents de la jeune femme, devient nettement plus menaçant sous les crayons de Sienkiewicz (Sal Buscema l’avait représenté en un nuage cotonneux qui n’avait rien d’effrayant). Il hante les nuits de Dani, ce qui est superbement représenté par le dessinateur en ouverture de « Chasse à Mort », avec cette couverture qui ne protège pas des terreurs nocturnes.

Pendant son passage sur le titre, Sienkiewicz a toujours été à son meilleur dans l’illustration des univers oniriques et mentaux et ses expérimentations ne manquent pas de trouvailles étonnantes. Et c’est pour cela que les sagas du Demon Ours (#18 à 21) et de Légion (#26 à 28), cette dernière opposant les Nouveaux Mutants au fils de Charles Xavier, font partie de mes préférées. L’arc « Légion », qui se déroule presque entièrement dans l’esprit fracturé de David Haller, laisse éclater le goût de Sienkiewicz pour les perspectives déformées et les visions surréelles et c’est particulièrement efficace. Tous les arcs au sommaire de cet « Icons » n’atteignent cependant pas ce niveau. Celui avec la Cape et l’Epée (du #23 au 25) est un peu trop long pour son propre bien et un brin confus. Il s’agit en fait de la suite d’une histoire débutée dans un annual de « Marvel Team-up » et qui est resté (pour le moment) inédit en France. Ce point n’est pas précisé et c’est d’ailleurs le principal défaut de cette édition : il n’y a pas de textes pour remettre dans le contexte de l’époque, ce qui aurait été bien utile à plusieurs reprises, notamment pour les liens avec la série « Uncanny X-Men » qui sont nombreux. Mais pas que…les derniers épisodes de l’album, de plus en plus sombres (cela m’avait d’ailleurs bien secoué dans ma prime jeunesse) sont profondément marqués par « Secret Wars II ». La présence du Beyonder, entité cosmique toute puissante, était un peu trop excessive dans les comics de cette période, mais Claremont a su en tirer des éléments intéressants, notamment dans le développement de la position de Magneto en directeur d’école qui est au coeur du chapitre sur lequel se referme la lecture.

Bill Sienkiewicz a quitté « Les Nouveaux Mutants » au numéro 31 pour poursuivre d’autres projets avant de revenir brièvement en tant qu’encreur pour les #35 à 38. Son remplaçant pour les #32 à 34, Steve Leialoha, n’a pas la même énergie, mais ces trois épisodes qui concluent les retrouvailles avec Karma, membre d’origine des Nouveaux Mutants que ses amis croyaient morte, sont menés à un rythme enlevé, en insistant bien sur l’aspect cauchemardesque du destin de la jeune vietnamienne et les mésententes qui ont commencé à montrer le bout de leur vilain nez entre certains membres de l’équipe. La différence physique de Karma entre les épisodes #34 et 35 vient du fait qu’une aventure en Asgard s’intercale entre ces deux numéros. Encore une fois, il n’y pas de matériel éditorial pour expliquer cela aux lecteurs qui découvriraient ces épisodes avec cet album. C’est dommage, mais je n’ai pas boudé mon plaisir en replongeant dans cette époque importante pour les Nouveaux Mutants, bien représentative de l’écriture de Chris Claremont (avec ses qualités aussi bien que ses défauts). J’ai redécouvert certains épisodes sans coupures, j’en ai découvert d’autres (les inédits et ceux que je n’avais pas lu dans les années 80 car je n’ai pas tous les Titans) et surtout, je me suis régalé avec la partie graphique signée Bill Sienkiewicz.

Bref, un excellent et hautement appréciable retour vers le passé !

Merci doc!

Héhé, je me réjouis de replonger dans cette période. C’est vrai qu’avec tous les épisodes censurés, il y avait des éléments qui nous échappaient.
Je me rappelle au début avoir eu un rejet total concernant le style graphique de Sienkiewicz. J’étais plus un adepte des Kirby et Byrne. Et dans Titans, passer d’un Mitton à Sienkiewicz, ça perturbe.
Mais avec le temps, j’ai appris à m’y faire, et même si dans le courrier des lecteurs il y avait des détracteurs, certains défendaient Sienkiewicz tout de même, donc je me suis dit, il doit y avoir quelque chose.
Mais il m’a fallu du temps.

ça correspond à ce qui est sortie chez Comics USA ?

Oui…mais chez Comics USA, il n’y a eu que 6 épisodes (les arcs du Demon Ours et de Légion)…

Des épisodes, ceux publiés par Comics USA, qui vont être commercialisés dans la collection « rouge » de Marvel/Hachette. Avec en plus, le graphic novel de Claremont & McLeod (si mes infos sont exactes).

Ça fera un bien chouette bouquin.

Ah pinaise ! C’est vilain de dire ça !

Puisqu’on parle de publications anciennes… question bête qui me vient à la découverte, pour la première fois en ce qui me concerne, de la VF de ces épisodes…

=> Qui a eu la brillante idée de traduire le nom de Wolfsbane, la fille loup-garou (avec un jeu de mot en v.o. sur le nom de la fleur que nous appelons en français aconit tue-loup), par … FELINA ??? :face_with_raised_eyebrow:

Difficile à dire…il a fallu attendre les années 90 pour que les noms des traducteurs et traductrices soient mentionnés dans les crédits des revues…

Je n’ai plus du tout les détails de la série, mais y a-t-il des jeux de mots en V.O, qui font perdre quelque chose en V.F, avec cette histoire de fleur ?
En outre on doit compter sur les doigts de la mains les lecteurs qui connaissement cette fleur (desquels je ne fais d’ailleurs pas partie).

Félina ressort du même choix que Serval ou Diablo, et j’avoue n’avoir été gêné ni par l’un ni par les autres. D’ailleurs je préfère une traduction/adaptation des noms de code, plutôt que de garder les noms américains (mais j’ai cru comprendre que les traductions de pseudonyme ne font pas l’unanimité) ; et si Félina est très loin du souhaite de son inventeur, au moins ce nom est-il raccord avec sa mutation (qui n’a par ailleurs rien à voir avec le règne végétal, si ?).

Et je serais très curieux de voir ce que tu proposes en échange ?

J’avoue avoir séché, à moins de l’appeler « Gueule de loup » qui certes est une fleur, mais n’a pas, à ma connaissance, le côté décoction magique en relation avec la lycanthropie.

Bref, ça me semble être un procès bien injuste envers le traducteur.

J’avoue avoir été plus gêné, très tôt, par « Felina », sans doute parce qu’elle avait une forme canine évidente (surtout dessinée par McLeod). Mais en soi, j’aurais dû être gêné aussi par « Serval » (un félidé d’Afrique du nord, je crois), qui traduit « Wolverine », qui appartient à la famille des mustélidés (en gros, c’est une belette, quoi… alors que j’ai longtemps cru que c’était un canidé !). Et au sujet du canadien griffu, j’ai découvert ces informations après cinq six ans de lecture. Et là, je me suis dit « bah, tant pis… » D’autant que « Serval », ça tape, comme nom !

Jim

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Tout autant que Félina. Ou Diablo.

Cela dit, quand une discussion sur une série de bédé, dévie sur la traduction d’un nom de code, vieille de presque 40 ans, dont l’incidence sur ladite série est encore à démontrer, je reste assez perplexe.