LIBRES D'OBÉIR - LE MANAGEMENT, DU NAZISME À AUJOURD'HUI (Johann Chapoutot)

Libres d’obéir: Le management, du nazisme à aujourd’hui

Reinhard Höhn (1904-2000) est l’archétype de l’intellectuel technocrate au service du IIIe Reich. Juriste, il se distingue par la radicalité de ses réflexions sur la progressive disparition de l’Etat au profit de la « communauté » définie par la race et son « espace vital » . Brillant fonctionnaire de la SS - il termine la guerre comme Oberführer (général) -, il nourrit la réflexion nazie sur l’adaptation des institutions au Grand Reich à venir - quelles structures et quelles réformes ? Revenu à la vie civile, il crée bientôt à Bad Harzburg un institut de formation au management qui accueille au fil des décennies l’élite économique et patronale de la République fédérale : quelque 600 000 cadres issus des principales sociétés allemandes, sans compter 100 000 inscrits en formation à distance, y ont appris, grâce à ses séminaires et à ses nombreux manuels à succès, la gestion des hommes. Ou plus exactement l’organisation hiérarchique du travail par définition d’objectifs, le producteur, pour y parvenir, demeurant libre de choisir les moyens à appliquer. Ce qui fut très exactement la politique du Reich pour se réarmer, affamer les populations slaves des territoires de l’Est, exterminer les Juifs. Passé les années 1980, d’autres modèles prendront la relève (le japonais, par exemple, moins hiérarchisé). Mais le nazisme aura été un grand moment managérial et une des matrices du management moderne.

Johann Chapoutot est professeur d’histoire contemporaine à l’université Sorbonne Nouvelle – Paris 3. Spécialiste de l’histoire de la culture nazie et d’histoire politique et culturelle contemporaine, il est notamment l’auteur de La Loi du sang : Penser et agir en nazi (Bibliothèque des Histoires, 2014) et de La révolution culturelle nazie (Bibliothèque des Histoires, 2017).

  • Poids de l’article : 160 g
  • Broché : 176 pages
  • ISBN-10 : 2072789249
  • ISBN-13 : 978-2072789243
  • Dimensions du produit : 11.7 x 1.4 x 18.5 cm
  • Éditeur : Gallimard (9 janvier 2020)
  • Langue : : Français

J’aime beaucoup le titre.
Tu l’as lu ou pas encore?
Je pense que ma libraire doit avoir ça en stock. :grin:

Ajout: elle l’a! :rofl:

Je suis en plein dedans.
C’est passionnant et terrifiant.

Jim

Faut voir si on peut encore le pratiquer ! :smiling_imp:

Je suis sûr que je peux apprendre des méthodes intéressantes … je suis sûr que ça ferait du bien à certains … :smiling_imp:

Clique, écoute et apprends.
:wink:

Jim

Étourdissant.
Et complètement angoissant.

Le gars explique comment certains hauts responsables nazis, qui ont échappé à la dénazification allemande (soit parce qu’ils s’étaient planqués, soit parce que le processus ne les a pas inquiété) se sont reconvertis dans le management, infusant les idées du régime dans la gestion d’entreprise, jusqu’à des sociétés comme Aldi, par exemple. Chapoutot s’intéresse au vocabulaire, au lexique, à la philologie, et retrace donc la généalogie de mots comme « Mensch Material », soit « matériel humain », qui s’est transformé en « ressources humaines », mais qui véhicule les mêmes significations.
Le bouquin est aussi inquiétant dans sa description d’un régime qui cherche la rationalisation jusqu’à l’absurde que dans sa peinture d’un monde après-guerre obsédé par une productivité rationalisée et qui récupère les mécanismes, peut-être à son insu, même.
Et le pire, c’est qu’on lit ça en se disant que oui, on sentait bien que quelque chose ne va pas.
Conseillé.

Jim

C est le sujet du film «la question humaine» avec amalrick. Si je ne souscris pas aux conclusions hâtives auxquelles un parallèle trop poussé entre managment et nazisme pourrait conduire, quand bien même il y aurait des raisons historiques pour les faire, le film est magnifique et le final, auquel je ne souscris donc pas, est très très fort.

Il va donc falloir que je regarde ça… même si Amalric, en général, chez moi, ça ne fonctionne pas…

Jim

Mais que reproches tu au meilleur acteur français ?

Je sais pas : de ne pas m’emporter. De ne pas me convaincre. De me donner l’impression qu’il somnole sur le plateau. Bon, après, les acteurs français et moi, hein…

Jim

Comme on dit «il pourrait lire du liefeld que je serais quand même emporté»

Le meilleur acteur français, c’est Sami Bouajila.
Bon, rendons aux César ce qui est à eux : Ce n’est pas moi qui le dit… ~___^

Tori.

Non c’est Said Taghmaoui

Fichtre, je voulais poster une photo de Depardieu, mais je suis trop bidon avec les outils informatiques.

Si, je la voyais moi.

Ah ok. Bon tant pis.

Il y a beaucoup d’acteurs actuel que je trouve vraiment bon. Des gens comme Dennis Menochet, Pio Marmaï, Omar Sy, Laurent Lafitte (incroyable même), Damien Bonnard etc. mais c’est vrai que parmi la génération d’Almaric c’est déjà plus compliqué

(je crois que le seul film qui m’a plu avec lui c’est Le Grand Bain)