L'ÎLE DU DOCTEUR MOREAU (Dobbs / Fabrizio Fiorentino, d'après Herbert George Wells)

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Je viens de lire l’adaptation de L’Île du Docteur Moreau écrite par Dobbs au sein d’une petite collection dédiée aux romans de Herbert George Wells.

Précisément, j’ai trouvé un exemplaire de la réédition opérée dans le cadre de la collection des « Grands classiques de la littérature en bandes dessinées ». Le format est plus petit, comparable à la taille classique d’un album Dupuis de jadis, et arbore une couverture inédite signée Chris Regnault, signe distinctif de ces rééditions.

L’adaptation en tant que telle est pas mal, mais très elliptique. Le format court de ces albums de cinquante-quatre planches (plus un dossier documentaire) se prêterait sans doute à une certaine densité, mais Dobbs a choisi l’action, les planches à peu de bulles, et ça nuit un peu, parfois, à la fluidité du récit et à la clarté des interactions entre personnages. Le résultat, c’est une suite de péripéties qui manque de tragique et d’émotion, un comble à mon sens pour un récit qui remue des trucs très sensibles et va fouiller dans les tréfonds de l’âme humaine. Le revirement de Prendick et toute la réflexion sur le caractère oppressif de la religion sont traités, par conséquent, de manière assez rapide.

Graphiquement, Fabrizio Fiorentino livre des planches où l’influence comics se fait sentir. Il y a de belles cases d’action et quelques gros plans inhabituels en franco-belge, mais bienvenus. Reste un lettrage qui cumule beaucoup des défauts propres à la production hexagonale : des bulles rectangles parfois placées avec maladresse, des queues de bulles qui se tortillonnent et ne pointent pas toujours très précisément (c’est compliqué, dans le cas d’un personnage hors-champ, d’aller jusqu’au bord de la case ?), l’absence de guillemets pour les propos rapportés ou encore un italique d’office pour tous les phylactères, sans distinction.

Jim

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