L'IMPLOSEUR (Benoît Delépine / Stan & Vince)

Premier volet de la trilogie écrite par Delépine et illustrée par Stan & Vince, L’Imploseur est une fable de SF outrancière mais qui dépasse, et de loin, son statut de pochade née de l’imagination d’un auteur venu d’un autre média.

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On pourrait croire que l’arrivée en bande dessinée d’un scénariste venu de l’audiovisuel constituerait l’occasion de se marrer en faisant n’importe quoi. Et même s’il y a dans le projet une dimension ludique, même si l’on sent que tout le monde, l’éditeur en premier, en profite pour faire quelque chose qui aurait peut-être été refusé dans d’autres circonstances, profitant de la notoriété de Delépine, le récit contient son lot d’idées SF et de commentaire social. Notamment, l’univers mis en place est une violente charge contre la privatisation. Pas du tout en finesse, mais efficace.

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Graphiquement, c’est du Stan & Vince : c’est riche, dense, et un peu grimaçant. Le dessin oscille entre la comédie et le réalisme. On ne retrouve cependant pas l’encrage à la fois gras et vigoureux qui faisait le charme de Vortex (et qu’on savoure aussi, un peu, dans Density). Mais ça reste très inventif, à l’aune des dialogues, qui aligne les punchlines.

Outrancier, incisif, bien saignant, ça se relit très bien.

Jim