LOLITA HR t.1-4 (Delphine Rieu / Javier Rodriguez, Natacha Bustos)

Discutez de Lolita HR

La série Lolita HR a été lancée dans le label Shogun des Humanoïdes Associés en 2007. Elle n’aura connu que deux tomes.

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Je viens de découvrir qu’en fait, l’ensemble de la série, à savoir quatre tomes, a été (ré)édité chez Eidola (à partir de 2011), qui reprend donc les deux premiers tomes sous une autre couverture, et propose les deux suivants, jusque-là inédits.

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Javier Rodriguez avait réalisé le troisième, mais c’est Natacha Bustos qui signe le quatrième et dernier volume.

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On m’a prêté le premier, je vais le lire au plus vite et faire un bref compte-rendu pour les curieux.

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Jim

Je viens donc (enfin !!!) de lire le premier tome de la réédition. C’est pas mal, mais, comme on dit parfois.

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L’action se passe dans un monde futuriste, une société capitaliste du divertissement (et donc des inégalités) frappée par une épidémie contagieuse et mutagène, le « marabout ». Le récit se déroule à Séoul et une partie de la ville est murée afin d’y entasser les contaminés qui vivent dans la pauvreté, l’indigence, les petits boulots à la limite de la légalité, et l’aides ONG extérieures qui distribuent des vivres, des biens de première nécessité et des médicaments. Quelques petits commerces survivent en important de l’extérieur les biens culturels de grande consommation, à l’exemple des disques de la chanteuse Lolita.

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Au bas de l’échelle sociale, et donc aux antipodes de la vedette, se trouve Médhi, qui survit comme beaucoup d’autres, qui consomment des « dreams » qui le font rêver et quitter sa sordide réalité, et qui se perd dans l’admiration de sa chanteuse préférée. Il vit parmi les contaminés, mais n’a pas encore développé de signes flagrants de la maladie (ce qui lui permet de courir assez vite pour fuir la police, par exemple).

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Quant à Lolita, c’est une chanteuse qui jouit d’une popularité dépassant même celle des robots programmés pour plaire aux goûts du public. Ce statut de vedette lui permet de tenir des propos parfois désobligeants à l’encontre du pouvoir en place sans être réellement inquiétée. Mais au fil de ce premier tome, on apprend que Lolita est elle aussi un être artificiel, commandé à distance par un couple de savants, eux-mêmes financés par un homme très haut placé auprès du pouvoir. Les auteurs nous proposent donc un jeu de dupes assez complexe, parfois amené de manière brouillonne, ou trop sèche.

Entre la destruction de la télécommande de Lolita, la fuite de Médhi (et quelques révélations à son sujet), le retour de personnages secondaires qui annoncent un jeu de destins croisés, ce premier tome est assez riche en surprises. Pour l’instant, le virus et son vaccin, s’ils trouvent aujourd’hui un écho particulier dans l’actualité, n’occupent pas une grande place dans l’intrigue, et même si l’on se doute qu’ils revêtiront une importance plus notable par la suite, ce premier volet aurait pu s’écrire dans un décor ultra-capitaliste classique (tendance cyberpunk) sans ça. C’est riche, parfois un peu maladroit dans les enchaînements de scènes, mais c’est généreux en personnages, en caractérisation et en mise en scène, Javier Rodriguez tentant déjà des compositions complexes qui feront par la suite sa renommée.

Jim

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