LOS ANGELES (Michel Vandam / Colin Wilson)

Trouvé à très vil prix dans un bac à solde parisien (en fouillant, on peut trouver des albums à un euro en parfait état : c’est parfois chouette, la capitale), ce Los Angeles m’a séduit à cause du dessin de Colin Wilson, que j’apprécie toujours autant, malgré plein de répétitions.

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Nous sommes dans un Los Angeles futuriste, cyberpunk et ravagé par une catastrophe naturelle (située en 2014 : l’album date de 1999) et par les conflits qui ont suivi. On suit un ancien militaire (de la guerre contre Mexico, ce qui nous amène à comprendre que désormais, les états sont des grandes villes, ou l’inverse) reconverti en pilote d’hélicoptère, qui vit grâce à un contrat par lequel il sert de taxi à deux savants. Ces derniers travaillent dans les domaines des neuro-sciences et de la chimie, et on comprend qu’ils préparent des nouvelles drogues. En filigrane, on nous laisse entendre qu’en fait, la « Company », qui semble tout régimenter, prépare de quoi manipuler les masses.

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Ce résumé peut paraître flou, et si c’est le cas, tant mieux : en effet, le récit barbote dans des énoncés incomplets, avec des idées pas creusées, et une voix off qui donne des informations parcellaires à mi-mots. Ce qui pourrait passer pour une manière d’entretenir le suspense ressemble surtout à un travail pas finie, une vision bancale, un brouillon. On dirait que le scénariste ne sait pas réellement ce qu’il raconte, ou en tout cas ne prend pas le soin de le rendre accessible au lecteur.

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Dommage, parce que la narration est plutôt bien foutue, les pavés de voix off étant disposés dans des blocs bleutés qui les distinguent bien du reste. Il aurait fallu avoir des textes intelligibles, ce qui aurait permis d’asseoir une progression dans le suspense.

Restent les dessins de Wilson, qui n’est pas au trait ici, mais à la peinture. Rien que la prestation graphique vaut bien l’euro dépensé. L’album est très beau. Hélas assez creux, malgré une chute intéressante, qui aurait sans doute gagné en efficacité si le lecteur ne perdait pas vingt pages à se demander de quoi on lui parle.

Jim