MACHETE KILLS (Robert Rodriguez)

Caramba ! Mais ça a l’air encore plus mal filmé que ses précédents films!

énorme le plaisir coupable de l’année

Hé bé… C’est sacrément pourri, dis donc.

Le premier, j’avais marché. OK, Rodriguez est un branleur, mais son film ne manquait pas d’idées fun, notamment au niveau du casting (De Niro très drôle en mode non hystérique comme dans beaucoup trop de ses rôles récents…).

Ici, y’a que ça qui marche. Une idée énorme : Charlie Sheen en président, très très drôle en faisant pas grand chose tellement il est cramé, le bougre. Mel Gibson, s’il n’est pas franchement valorisé par le « script », a encore le truc. Et Amber Heard, mamma mia. Même Sofia Vergara dans un rôle excessif (les seuls qu’elle puisse jouer), ça passe.
Le coup de trop, c’est Lady Gaga, insupportable (en jouant pourtant un perso au concept plutôt porteur). Le genre de truc qui marquera le film comme daté dans quelques mois à peine…

Pour le reste, c’est la bérézina totale. Pour conclure sur le casting, Danny Trejo a certes une gueule pas possible très rigolote, mais c’est un bien trop mauvais acteur pour rester 90 mn à ses basques. Et cette mise en scène, mon dieu. Rodriguez régresse, c’est sidérant. Il ne fait plus l’effort de cadrer correctement ses plans, et son découpage (découpe-t-il seulement ses films, avant d’arriver sur le plateau ? j’en doute) est aberrant, enquillant les plans moyens les uns derrière les autres : niveau dynamique, c’est zéro. Un comble vu le concept, le film est chiant comme la pluie.

Bien sûr, il s’en trouvera (seront-il si nombreux d’ailleurs) pour trouver qu’on a rien compris si on ne capte pas que Rodriguez s’aligne sur les bisseries parfois atrocément mal torchées auxquelles il rend hommage, mais je n’y crois pas une seconde, il est juste nul. Et les bisseries en question, handicapées par des budgets et des conditions de tournage précaires (ce qui est loin d’être le cas de Rodriguez, soit dit en passant), arrivaient malgré tout à parfois se transcender le temps d’un plan ou d’une séquence démente.

Rien de tout ça ici. Pas que les idées porteuses manquent, mais elles sont tellement mal exécutées qu’elles sont aussitôt tuées dans l’oeuf.
On lèvera quand même un sourcil à deux trois occasions, lors d’un numéro de cabotinage excellent de William Sadler par exemple, ou à la vision d’un Mel Gibson en bad guy « fatalis-like » (!!), mais pas de quoi faire attendre avec impatience « Machete Kills Again », où Machete affrontera sa nemesis…dans l’espace (à moins que ça ne reste à l’état de blague sans lendemain, ce qui ne serait pas plus mal franchement).

Enorme déception, vous aurez saisi.

Vu le bide cataclysmique de ce deuxième opus (15 millions de dollars de recettes mondiales), ça m’étonnerait que Machete remontre sa trogne une troisième fois…ou alors je ne comprends vraiment plus rien… :wink:

Une branlée au box-office amplement méritée pour le coup, la fainéantise et le foutage de gueule sont logiquement sanctionnés…

J’ai vu ça hier soir et Nom-de-Zeus, que c’était mauvais !
Dans l’ensemble, Rodriguez foire régulièrement ses suites. Ce n’est pas un très bon réalisateur, mais il assure tout de même niveau divertissement et j’avais bien aimé à l’époque Desperado, The Faculty, Une Nuit en enfer, Sin City et même le premier Spy Kids.
Mais je suis de l’avis de Photonik, Rodriguez est tout de même vite devenu un gros branleur, qui ne prend pas la peine de soigner ses plans, qui bâcle sa direction d’acteur (mais les a-t-il vraiment un jour dirigé ?), ses effets spéciaux et qui recycle ses quelques idées ad nauseam (il va nous le servir combien de fois le flingue de Sexe Machine ?).
Des trucs comme Desperado 2, Spy Kids 2 et 3 (j’ai pas osé tenter le 4), Shark Boy et Lava Girl, Planète Terreur sont juste horrible à regarder, des trucs hideux filmés avec les pieds avec des acteurs en roue libre. Et Machete Kills fait partie de cette liste.
Même en prenant ce pitoyable spectacle au 36ème degré, il m’a été franchement impossible de m’amuser (contrairement au premier, mal fichu mais tout de même assez fun) devant cette zèderie qui ne fait qu’enfoncer encore plus un « système Grindhouse » qui a très vite montré ses limites. C’est vulgaire, d’une bêtise incommensurable, mal joué, monté à la va-comme-j’te pousse et au final totalement j’menfoutiste.

Et dire que Rodriguez a dans ses projets (le deal vient d’être signé avec Sony) une version live du film d’animation d’héroïc-fantasy Tygra : La Glace et le Feu de Ralph Bakshi (d’après les personnages créés par Frank Frazetta et le scénario de Roy Thomas et Gerry Conway). Ouch !