MAGES t.1-11 (Jean-Luc Istin, Nicolas Jarry, David Courtois / Kyko Duarte, Stéphane Créty, Laci, Bojan Vukic, Giovanni Lorusso, Andrea Cuneo, Ornella Savarese)

Mages 01 - Tyrom

Tyrom, un vieil ermite, s’attache bien malgré lui à Shannon, une gamine espiègle de Castlelek. Cette cité indépendante est convoitée par le roi Gerald qui entend l’annexer à son royaume. Alors, quand Tyrom voit un mercenaire menacer Shannon, il s’interpose. L’instant d’après, la dépouille fumante du mercenaire git à ses pieds. Il ne comprend pas ce qu’il vient de se passer. Est-il un mage ? Et si oui ? Pourquoi a-t-il perdu la mémoire ?

  • Editeur : Soleil (19 juin 2019)
  • Collection : SOL.FANTASTIQUE

C’est la même maquette que Nains ou Elfes, donc j’imagine que c’est le même univers. Quelle production !

Jim

Même univers, l’avantage de tourner avec des équipes différentes pour chaque album c’est une plus grande production. Ça fonctionne grave bien en plus ces séries.

Oui, c’est ce que j’ai entendu dire. J’en reste un peu étonné, parce que ça contredit, à plusieurs niveaux, tout plein d’analyses faites par les éditeurs eux-mêmes, mais bon, tant mieux pour les auteurs…

Jim

Je confirme. :slight_smile:

Je sais et pourtant au plus fort de l’univers Troy ces analyses étaient déjà démenties.

Quelles analyses ?

q’une série écrites/dessinés par plusieurs auteur différents avec une sortie rapproché fonctionnent.

Oui, mais Troy, c’est Arleston (très rarement aidé par quelqu’un) et des dessinateurs réguliers sur les séries.

En gros, et ce depuis des décennies (la collection « Polyptyques » du Lombard est une des conclusions les plus célèbres de ces analyses), on nous assène (souvent en provenance des éditeurs) que les lecteurs veulent des séries à suivre mais pas trop longues, avec un nombre de tomes défini, et pas de changements de dessinateur ou de scénariste, parce que ça démotive le lectorat.
Bon, « les lecteurs », c’est comme « les Français », on leur fait dire ce qu’on veut, je crois que nous sommes tous d’accord là-dessus. Mais au-delà de ça, le marché démontre que ces analyses sont fausses. Les énormes locomotives que sont, par exemple, XIII ou Thorgal ont bien démontré qu’on peut continuer à aligner des tomes sans décourager le public. De même, on peut changer les équipes sans mettre en danger les séries.
Dans le même ordre d’idée, les séries « collégiales », genre 7, Le Casse, La Grande évasion ou d’autres qui ne me viennent pas à l’esprit là tout de suite, viennent désamorcer ces analyses. Ce qui donne bien l’impression que les commentateurs ne savent pas tellement de quoi ils parlent.
Et ces séries, Elfes, Nains, Mages, s’imposent à mes yeux comme la contradiction de plein de choses que j’entends dans la profession depuis que j’y grenouille (soit environ une vingtaine d’années). à savoir que ce sont des séries au long cours, qui changent d’équipe créatrice à chaque tome, et visiblement le succès est au rendez-vous.
A contrario, une analyse que je n’entends pas des masses, les fameuses voix de la profession me semblant singulièrement muettes sur le sujet (ou alors je n’écoute pas les bonnes), c’est que le marché franco-belge se tourne de plus en plus vers un modèle américain en termes de production et de communication. Les séries que je viens de citer, si j’en crois les notes de bas de page que j’ai trouvées dans les rares albums que j’ai pu lire provenant de Nains ou Elfes, se situent dans un univers partagé. Tiens, comme les univers de Marvel et DC. Et les équipes changent régulièrement afin d’assurer une production plus rapides et des sorties plus soutenues. Tiens, comme chez Marvel et DC. Ce qui me fait doucement sourire, vu que la même profession, je l’entends depuis vingt ans (voire trente si je compte mes années de fanzinat) répéter que la méthode américaine, c’est bien joli, gnagnagnagna

Je mets tout cela en parallèle à un truc qui m’avait surpris à l’époque où je commençais à travailler sur Grands Anciens. C’était à Saint-Malo, au festival, et je discutais avec la rédaction du magazine Zoo de l’époque. Et je leur parle du projet, donc de Jean-Luc Istin le directeur de collection, et donc de la collection « Soleil Celtic ». Là, la rédaction ouvre de grands yeux, car personne ne connaissait le label. Qui, en définitive, répond assez aux critères « américains » que j’ai énoncé plus tôt (univers partagé, rotation des équipes…). J’ai organisé la rencontre, mais j’ai conclu en mon for intérieur que c’était là encore la trace d’une critique à deux vitesses, qui ne réservait pas de place à une production grand public, « mainstream » dirons-nous. Et cette absence de considération, à rebrousse-poil de la réalité économique, ne fait qu’entretenir une vision du marché complètement faussée.
Et je crois que les deux points que j’évoque se rejoignent.

Jim

Je suis pas sur que tous les éditeurs hormis soleil voyait le potentiel d’une telle déclinaisons de titres de l’univers Lanfeust avec à chaque fois un dessinateur différent.

Pour thor gal on verra bien pour XIII effectivement. Par contre je reviens sur cette partie car c’est une discussion que j’ai souvent avec mes clients qui pour le coup disent tout et font le contraire. Souvent quand ils me demandent conseil, ils veulent effectivement une série courte, rare sont ceux qui me demandent une série à rallonge même s’ils existent. Et tous se plaignent des séries qui ne s’arrêtent pas, tout en prenant le 25ème numéro de Blake & Mortimer ou le 22ème de Largo Winch…
C’est assez paradoxal car tous ont une excuse rarement la même pour faire ces séries et sont souvent honteux devant le confusion entre leurs discours et les actes.

Du point de vue de ma petite boutique, les lecteurs demandent clairement une cadence plus rapide des séries qu’ils aiment. Attendre 2 ans pour avoir la suite est devenu dérangeant (surtout pour des séries qui font maintenant des arcs en 2 parties comme pour Largo ou B&M par exemple) dans une société ou tout doit aller plus vite. Du coup la sortie d’Elfes/Nain/Orc et gobelins cadencé à un tome tous les 2-3 mois convient parfaitement.

Il me semble que ça s’est fait progressivement : la première série a du succès (que personne n’attendait), une deuxième série arrive (avec Mourier qui, d’ailleurs, pour le coup, propose un style moins réaliste que dans ses productions précédentes), et ainsi de suite. Mais ça reste au départ l’œuvre d’un seul scénariste qui confie à chaque fois la nouvelle série à un dessinateur différent.

Ah mais je ne parlais pas du lecteur. Que le discours du lecteur soit paradoxal, pourquoi pas : quand on fait un sondage, tout le monde regarde ARTE, mais quand on se penche sur les chiffres, tout le monde regarde TF1, c’est bien connu.
:wink:
Non, ma remarque portait sur le discours de la profession : combien de responsables éditoriaux et de directeurs de collection m’ont tenu le discours expliqué plus haut, à savoir que les lecteurs ne veulent plus de séries à suivre et ne supporte pas les changements de dessinateurs. Et cette analyse, ce n’est pas du vent, les maisons d’édition se sont alignées sur cette logique (qu’il s’agisse de la collection « Polyptyque » citée plus haut, de la construction en diptyque que tu évoques, de la numérotation des arcs sur les couvertures des albums Bamboo…). Une logique qui, au final, et depuis quelques années, s’avère en partie fausse sur le marché.

Jim

Le propos des éditeurs qui consiste à dire que les lecteurs ne veulent plus de séries à suivre, ne supportent pas les changements de dessinateurs et autres bêtises du genre, ça relève plus des éléments de langage - voire d’un manque d’imagination, de culture ou de compétence - que d’autre chose.

De fait, les envies des lecteurs ne se limitent pas à ceci ou à cela. Tout est possible. Mais pour réussir ce genre d’aventures - comme les collections composées de one-shots au sein d’un univers partagé - il faut d’excellents chefs d’orchestre, capables non seulement de réunir de bonnes équipes artistiques, mais aussi capables de former certains auteurs. Ce n’est pas à la portée du premier pseudo directeur de collection venu. Ça demande du boulot, de l’énergie, de la patience, une vision d’ensemble, etc.

J’ai rencontré trèèèèès peu de professionnels avec le coffre nécessaire pour gérer tout ça. Jean-Luc en fait bien évidemment partie. David Chauvel aussi. Mais bon, je suis mieux placé pour parler de Jean-Luc. Ça fait une petite quinzaine d’années que je bosse avec lui. Et depuis une dizaine d’années, je suis plus particulièrement au service de ses collections, effectivement à la façon d’un auteur qui bosserait pour Marvel ou DC.

Tout à fait.

Maintenant, des conneries dites par les éditeurs, j’en ai entendu beaucoup. Chacun nourrit le point de vue qui convient à ses choix éditoriaux. Et tous ne savent pas forcément de quoi ils parlent.

Ce qui est inutile quand on est entre professionnel du métier.

Je sais pas qui gère la collection Conan chez glénat, mais ça fonctionne pas mal du tout.

Naïf que tu es. :slight_smile:

Mais si, tu sais qui gère la collection Conan. Si tu ne le sais pas, c’est inquiétant. :slight_smile:

Maintenant, comme j’ai eu le temps de lire le message que tu as effacé, où tu sembles porter en très haute estime Jacques Glénat, et un peu moins Guy Delcourt, je te laisse à ta perception de la profession.

Ahahahaha. Je ne porte ni l’un ni l’autre en estime particulièrement haute. J’ai des auteurs qui se sont largement plein de glénat, d’autres de Delcourt. Maintenant je pense que Jacques y connait mieux à son affaire que Guy car il est l’éditeur n°1. Et qu’il est encore impliqué dans les affaires contrairement à Guy, mais bon on s’en fout c’est pas le sujet d’ou mon effacement de message.

Qui gère la collection Conan chez Glénat ? Non je ne sais pas. Ca se trouve je l’ai su, mais j’ai oublié.