Marvel universe #1-14

[quote]NOUVEAU
MARVEL UNIVERSE 1 : THANOS RISING

Marvel NOW!, c’est parti !

bimestriel, 5,50 EUR, 112 pages

L’ascension de Thanos dans un poignant récit qui mêle tragique, faux-semblants et fatalisme. D’où vient ce demi-dieu et, surtout, que veut-il ? Réponses de Jason Aaron et Simone Bianchi dans des pages qui vont changer la face de l’univers Marvel !

(Contient les épisodes US Thanos Rising 1-5)

SORTIE LE 15 OCTOBRE ![/quote]

[size=200]LA DISCUSSION SUR LA MINI-SERIE EN V.O.[/size]

C’est bizarre de publier cette mini maintenant alors qu’Infinity ne devrait débuter que dans 7 mois chez nous ? Non parce que d’ici là bon nombre auront surement oubliés les 3/4 de ce qui s’y passe.

Le perso et Aaron me tentent mais bianchi j’accroche pas beaucoup

Il est moins pire là-dedans, à la vue des images dispo dans le topic VO !

Je n’aime pas Bianchi habituellement, mais il a considérablement revu son approche pour ce titre, et c’est assez intéressant, notamment ce découpage ultra-classique, qui sert pas mal l’histoire. Un bémol de taille : je trouve son Thanos complètement raté, il n’a pas le côté massif et monolithique qui le caractérise.

Mais j’ai surtout lu ce truc pour le scénar’ de Aaron. Au final, j’ai beaucoup aimé et pourtant le barbu ne réussit pas sur toute la ligne. Je vais essayer d’expliquer ce petit arrière-goût désagréable à un bien beau titre qui prouve que Aaron est toujours au top…

A la base, je n’étais pas contre un récit des origines. OK, ça s’inscrit dans une tendance un peu casse-bombons du « Tartempion Begins » ou des « Origines du Mal » vu 120 fois au cinoche ou à la télé. Mais les origines de Thanos avaient été 100 fois évoquées (à commencer par Starlin) sans être développées, et il y a une tradition intéressante des grands récits des origines des vilains, de celles de Fatalis par Lee et Lirby dans « Fantastic Four » au « Killing Joke » de Moore et Bolland (et peut-être qu’une des caractéristiques de ce type d’histoires, c’est l’ambigüité qui existe quant à la véracité des faits…).
Aaron reste fidèle à ce que l’on sait des origines de Thanos, expérience de la violence / exil / acquisition des pouvoirs / rencontre avec une certaine silhouette encapuchonnée / destruction de sa patrie d’origine, à un petit détail près :

j’étais persuadé que Sui-san, la mère de Thanos, mourrait lors du bombardement de Titan, mais bon, pas de quoi hurler à la lune : retcon !!.

Et Aaron de dérouler un récit assez caractéristique de sa patte, tant sur la forme (super dialogues, le côté tough guy appuyé, les captions, abondantes et chiadées) que sur le fond (c’est très très noir et très violent). D’une certaine manière, et ce n’est pas un reproche de ma part, Aaron raconte les mêmes histoires que ce soit dans un contexte « naturaliste » polardeux que dans ses récites cosmiques où le terrain de jeu est décalé mais fonctionne de la même façon : après tout, son God-Butcher dans « Thor : God of Thunder » n’est autre qu’un serial killer mythologique, et c’est sur le même genre de décalage que fonctionne « Thanos Rising ». Ainsi, Grasse a raison en dernière page de souligner que Aaron respecte ce qui est devenu courant dans la description de la genèse des serial-killers : les différentes étapes sont respectées à la lettre, avec d’abord les maltraitances animales, etc…
De même, le principal ressort de l’intrigue, à savoir la mystérieuse compagne de Thanos, s’adapte fort bien à ce canevas. Mais il y a un double effet kiss cool, ou un revers à la médaille :

c’est une excellente idée d’induire une ambigüité quant à l’existence réelle de l’avatar de la Mort aux côtés de Thanos (et donc quant à sa santé mentale), et ça marche à mort au sein du récit ; mais ça s’emboîte assez mal dans la biographie fictive de Thanos, puisque tout ça tombe à plat au regard de ce qu’on sait de la suite : aucun doute quant à la présence réelle de la Mort à ses côtés.

De là, j’en arrive au seul véritable reproche que je ferais à cette somme toute excellente mini-série : l’approche de Aaron, pour porteuse qu’elle soit, s’accommode assez mal d’un élément constitutif de l’essence même du personnage, tel que Starlin l’a conçu à la base. Investi de pouvoirs divins ou non, Thanos est une figure quasi abstraite, lui-même un avatar de la mort. Et cette dimension « métaphysique » échappe peut-être à la version Hannibal Lecter de Jason Aaron.
Un bémol qui ne m’empêche pas de considérer Aaron, plus que jamais, comme le meilleur scénariste Marvel en activité, en close-compétition avec un Remender excellent aussi.

Disons qu’il y a une coupure entre le récit que l’on suit et le retour de thanos sur sa planète en début et fin de la série qui se conclu sur le fait qu’il est maintenant seul, qu’il l’a toujours ete.

Cette coupure rend compatible l’histoire de thanos prés thanos imperative dans lequel thanos a cette dimension mythique et dans laquelle la mort est à ses cotés et la version post thanos imperative dans laquelle thanos est désormais rejeté par la mort, plus nihiliste que romantique par delà bien et mal, mal sans transcendance que l’on va découvrir dans infinity.

l’ambiguité sur la mort est convenue mais sert efficacement le propos puisqu’elle permet de maintenir une double lecture entre mal à la fois inné et acquis.

Touchant ce thanos qui tente d’échapper à ses pulsions, mais suis je vraiment convaincu ?

je ne sais pas encore, je laisse décanter. Il y a pas mal de point négatif : une impression de survol constant, l’absence totale du monde de titan qui n’existe pas vraiment, l’absence de éros, ce qui est bien dommage car j’aurais apprécié voir les interprétations de bianchi de tout cela. Problème de rythme aussi, le premier épisode m’a semblé à rallonge et son temps passé à être le chef fou de pirate trop court, du coup seule la question de son obsession meurtrière est développée tandis que le gout pour la science et les savoirs qu’ accumule thanos, qui le conduiront tout de même à découvrir les secrets de l’univers marvel, ne sont que mentionnés sans jamais devenir concrets.

Aaron n’a pas inventé le nom de thanos le fou mais il en donnait une sacrée bonne justification, mais là encore c’est très expédié.

donc je suis assez mitigé pour le moment

Je suis plus enthousiaste que toi dans l’ensemble, mais je peux comprendre quelques unes de tes réserves.
Je peux cependant comprendre que Aaron ne s’attarde pas (sauf au détour d’un ou deux dialogues) sur Starfox / Eros par exemple, je vois mal ce qu’il y aurait à faire avec ce perso dans le cadre choisi par le scénariste.

Et je prends bonne note de tes précisions en début de post : je n’avais pas vraiment en mémoire le statut exact de Thanos à la fin de « The Thanos Imperative » et je ne sais rien de ce que Hickman lui réserve : c’est donc peut-être un peu plus raccord que l’impression que j’en avais en fin de lecture…

Pour ton spoil, Photonik :

Je ne crois pas qu’il y ait retcon de la part d’Aaron. Dans Silver Surfer 37 de Starlin et Lim, Mentor révélait que Thanos avait assassiné sa mère à l’âge de 10 ans et qu’il avait maquillé la mort en accident.

Pour cette mini, bien que je sois d’habitude très client des comics de Jason Aaron, je n’ai pas été particulièrement enthousiasmé. Les grande étapes de la vie de Thanos sont passées en revue, en mettant particulièrement l’accent sur la naissance d’un monstre. Pas de grosses révélations/surprises à part ce twist final qui m’a laissé un peu dubitatif.

C’est très bien dialogué comme d’habitude, mais j’ai trouvé ça trop long. Et comme les dessins de Bianchi ne sont définitivement pas ma came…

[quote]Pour ton spoil, Photonik :

Je ne crois pas qu’il y ait retcon de la part d’Aaron. Dans Silver Surfer 37 de Starlin et Lim, Mentor révélait que Thanos avait assassiné sa mère à l’âge de 10 ans et qu’il avait maquillé la mort en accident.

[/quote]

Je viens de me rappeler…c’est peut-être bien Starlin qui avait voulu « retconner » cette partie de l’histoire de Thanos quelques années plus tard dans la série Thanos des années 2000 (la mort dans le bombardement).

Aaron a donc repris la première version.

Fort possible ce que tu dis sur Starlin, mes souvenirs sont un peu flous en la matière, mais je dirais que la « toute première » version, par Starlin dans les seventies, à travers quelques cases de résumés lors des premières apparitions de Thanos, c’est déjà le coup du bombardement…
Donc ça me semble avoir varié pas mal au cours des ans. Mais ça reste un détail.
L’autre version s’accommode mieux de l’ambiance voulue par Aaron.

En définitive, même s’il faudrait d’autres avis pour comparer, ce récit ne semble pas vraiment soulever l’enthousiasme. Je suis surpris : même si je relève moi aussi les défauts évoqués, le récit me paraît quand même démontrer la maîtrise d’Aaron, et une indéniable patte qui s’exprime à travers ses différents travaux.
Je ne suis pas vraiment déçu.

Oui, il semble bien que la version du bombardement soit la première. Starlin a ensuite laissé planer le doute (Ron Marz a d’ailleurs donné une version plus détaillée de cet événement lors de son passage sur la série) avant de se raviser dans la série Thanos.
Entre les deux, Aaron a tranché…

[quote=« Le Doc »]
Entre les deux, Aaron a tranché…[/quote]

Oui, c’est le cas de le dire. :wink:

Je l’ai acheté avec hésitation (à cause de Bianchi) et ce fut une bonne surprise.
C’est plus lisible que ce que j’en attendais !

Scénario « attendu » par rapport au personnage et comme Nemo, c’est dommage que certains passages soient expédiés un peu vite.
Mais bon, comme on s’attarde sur le Thanos meurtrier de masse, ce n’est pas illogique.

Bien aimé le twist final, même si cela ne change rien au bout du compte.

J’attends de voir avec impatience quel Thanos va revenir dans Infinity !! (Mon préféré étant le scientifique post Infinity War mais là je rêve)

Vous parlez de quel twist ? Parce que je n’en ai pas vu !?

Sinon était-ce utile de faire des origines à Thanos ? Je suis un peu de l’avis du Doc et je l’ai un peu compris comme Photonik, même si je ne l’aurais pas dit comme cela ! :mrgreen:

Pour le dessin, Bianchi est beaucoup mieux que lors de ces travaux précédents. Plus agréable à lire. En revanche, j’ai beau cherché, je ne comprends pas cette différence d’effet flagrant dans le deuxième épisode par rapport aux 3 suivants (surtout vis à vis du premier). J’ai cru voir des effets qui rappellent un peu Portacio.

Cette « révélation » finale à propos de La Mort :

A-t-elle toujours été aux côtés de Thanos ? Ou n’est-elle, comme le prétend Mentor, qu’un produit de son imagination ?

C’est marrant, parce que je l’avais deviné très rapidement. Je n’ai pas plus de réponses que vous, mais ces deux possibilités me sont venus quasiment dès la première bulle de Mort;
Après, comme dit Kab sur FC, c’est surtout la toute fin qui est bizarre. Y a rupture temporaire de la part de Thanos ? Il a besoin de prendre du temps pour savoir où il en est dans son couple ? :mrgreen:

Mouais, sans moi comme le numéro 2. Il est loin le temps où j’attendais avec impatience chaque numéro de MU…

J’ai eu beaucoup de mal à trouver ce numéro 1 du nouveau MU, mais ça y est, je l’ai lu. Je le regrette un peu.
Déjà j’ai du mal à m’accomoder de ce Thanos physiquement chétif. J’ai découvert le personnage sous les pinceaux de Perez puis de Lim, sur Infinity Gauntlet, et même si j’ai ensuite lu ce qui avait été fait auparavant, je me suis habitué à sa silhouette massive et à sa machoire carrée, symbole d’une certaine détermination. Bref, tout le contraire de ce gringalet au menton fuyant et aux yeux larmoyants de basset maltraîté.
Mais c’est sans doute scénaristiquement que je reste le plus dubitatif. Je ne prétends pas connaître le bonhomme par coeur, mais j’en ai lu suffisamment pour m’interroger sur cette Mort qui le pousserait au génocide. J’ai bien compris qu’Aaron jouait sur l’existence même de cette figure durant tout le récit, mais pour moi, le doute n’est pas permis. Difficile d’imaginer que ce soit la même entité qui le pousse au carnage durant tout le début de sa vie en lui promettant de faire la bête à deux dos lorsqu’il sera enfin au sommet de son art, et qui derrière repousse justement ses avances en maintes occasions, tente de lui expliquer qu’elle ne lui a jamais demandé tant de massacres et se retourne contre lui lorsqu’il pousse le bouchon un peu trop loin, Maurice. En un mot, difficile de concilier cette mini-série et Infinity Gauntlet, encore elle, puisque c’est là que les deux « amants maudits » ont le plus d’interactions.
Sinon, rien à voir, et ce n’est même pas un « problème » propre à cette mini, mais je me demande pourquoi dans les comics, lorsque femme et enfant sont abattus par un fou génocidaire, on voit toujours la femme en pleine page tandis que l’enfant est hors champ. Est-ce moins malsain de zigouiller la mère aimante que l’enfant ? Est-ce qu’elle est moins innocente, et donc que c’est moins injuste ? Le message est bizarre, à mon sens.

Pour ta dernière remarque, je pense que oui, l’éditorial (ou les auteurs eux-mêmes ?) considèrent qu’il est moins choquant de montrer un meurtre d’adulte que celui d’un enfant. Guillermo Del Toro (qui s’est souvent assis sur cette « règle », notamment dans « L’Echine du Diable » où la moitié d’un orphelinat y passe…) se faisait la réflexion sur la politique hollywoodienne en la matière (car c’est la même chose sur les écrans) et disait ne pas supporter cette vision « créature enchantée qui ne craint rien » des gosses. Je suis 100 % avec cette incompréhension que tu formules, le réel se charge régulièrement de nous prouver malheureusement que les enfants ne sont pas immortels. Ceci dit, ici c’est un peu différent ici car Aaron ne passe pas sous silence la mort des enfants, uniquement sa représentation.
Néanmoins, j’ai lu pas plus tard que cette semaine un comics (je dis pas lequel pour pas spoiler !!) où un enfant en bas âge est tué de façon très brutale et en « full frontal »…et ça fait son « petit » effet.

http://img547.imageshack.us/img547/4074/7um9.jpg

[quote]MARVEL UNIVERSE 2

bimestriel, 5,50 EUR, 112 pages

Il y a presque un an, Avengers et X-Men se sont affrontés pour la possession de la Force Phénix. Le dénouement est connu de tous, mais à présent, Jimmy Palmiotti et Jorge Molina nous montrent ce qui serait arrivé si l’issue avait été différente ! Plus, un autre What If… avec Wolverine, de Williams et Tocchini.

(Contient les épisodes US What If? AVX 1-4 ; What If? Wolverine: Father 1(I))

SORTIE LE 17 DECEMBRE ![/quote]

[size=200]LA DISCUSSION SUR LA MINI-SERIE EN V.O.[/size]